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La Normandie dans la Guerre de Cent Ans
(XIVe et XVe siècles)
Quand éclate en 1337 la fameuse Guerre de Cent Ans, opposant les royaumes de France et d’Angleterre, la Normandie n’est pas à l’origine du conflit.
Par contre, par sa richesse et son passé anglo-normand, elle en devient rapidement un enjeu.
En 1346, le roi d’Angleterre Édouard III et son armée débarquent dans le Cotentin, traversent toute la région en pillant et détruisant tout sur leur route.
Les Anglais retournent dans leur île après avoir remporté la bataille de Crécy en Picardie.
La peste noire touche la Normandie dès 1348 et provoque des épidémies récurrentes dans la région.
Conjuguées aux dévastations de la guerre et aux famines, la peste fait des ravages parmi la population de la région.
Ce contexte difficile provoque des émeutes populaires à Rouen contre les impôts en 1382.
La Normandie fut le théâtre d’une violente opposition entre le roi de France Jean le Bon etCharles le Mauvais, roi de Navarre.
Ce dernier était le petit-fils de Philippe le Bel par sa mère et faisait valoir ses droits sur le trône de France.
Il possédait des terres en Normandie, en particulier le comté d’Évreux, et a profité de la Guerre de Cent Ans en faisant jouer l’alliance anglaise.
Après avoir agrandi ses domaines normands par le traité de Mantes le 22 février 1354, Charles le Mauvais est emprisonné à Château-Gaillard, mais s’en évade le 9 novembre 1357.
Il attise l’agitation antifiscale en Normandie.
L’armée française commandée par Bertrand du Guesclin le bat finalement à Cocherel le 16 mai 1364.
Par le traité d’Avignon en mars 1365,Charles le Mauvais abandonne au roi de France CharlesVses possessions normandes en échange de la ville de Montpellier.
Après un répit de quelques années, la guerre de Cent Ans reprend et concerne davantage la Normandie que sa première phase.
En août 1415, le roi d’Angleterre HenriV débarque dans l’estuaire de la Seine pour reconquérir ses terres patrimoniales ancestrales.
Il assiège la ville d’Harfleur qui finit par tomber.
Puis, il défait les Français à Azincourt.
Après un séjour en Angleterre, Henri V retourne en Normandie mais cette fois dans l’objectif de conquérir toute la région, voire plus. En 1419, la capitale, Rouen, tombe.
Les Anglais mettent la main sur une bonne partie
du royaume de France.
Par le traité de Troyes signé en 1420, Henri V obtient la main de Catherine, fille du roi de France Charles VI; à la mort de ce dernier, HenriVou son fils deviendra roi de France et d’Angleterre.
En 1422, Henri V et Charles VI meurent.
Comme HenriVIn’est encore qu’un nourrisson, c’est le duc de Bedford qui assume la régence.
Il crée l’université de Caen en 1432 et tente de ménager les particularismes des Normands.
La noblesse, le clergé et la bourgeoisie dans leur grande majorité s’étaient ralliés au roi Plantagenêt, dont le règne paraissait légitime comme duc de Normandie ainsi que comme roi de France.
Mais la pression fiscale qu’il impose suscite le mécontentement.
Bedford intervient pour que Jeanne d’Arc soit condamnée à mort. Le 30 mai 1431, capturée au siège de Compiègne,
elle est« vendue »aux Anglais et brûlée vive après un long procès à Rouen. Ses cendres sont dispersées dans la Seine.
En 1434, les impôts exigés par les Anglais pour financer leurs campagnes provoquent un climat insurrectionnel dans toute la région.
Au printemps 1449, les offensives des armées de Charles VII de France dans le Cotentin, en Basse-Seine et dans le centre de la Normandie marquent le début de la reconquête capétienne.
L’occupation anglaise de la Normandie prend fin en 1450 après la bataille de Formigny que remporta le connétableArthur de Richemont dans le Calvados actuel.
Cherbourg est la dernière ville libérée dans l’été 1450.
Les élites se rallient à la dynastie capétienne et les églises se couvrent de fleurs de lis pour le signifier.
La reconstruction des bâtiments endommagés ou détruits par la guerre peut débuter.
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La Loire La Loire est le plus long et le plus beau fleuve français - 1 020 km, née au mont Gerbier-de-Jonc (1551 m, Ardèche), à 1 400 m d'altitude
et qui rejoint l'Atlantique par un estuaire; son bassin est de 115 120 km2 et couvre 1/5e du territoire de France.
Ce dernier s'étend sur l'est du Massif Central - Loire supérieure; le sud du Bassin parisien - Loire moyenne et le sud-est du Massif armoricain - Loire inférieure.
La Loire se dirige d'abord vers le nord : dans sa première partie la Loire quitte l'Ardèche et traverse ensuite les départements de la Haute Loire, ↓
← La Loire à Volhac, en Haute-Loire, à 30 km de sa source →
la Loire, la Saône-et-Loire puis l'Allier. De Nevers à Orléans le fleuve s'écoule en direction du nord-ouest et du Bassin Parisien.
La Loire à Briare (Loiret)
Arrivé près d'Orléans, ce qui constitue le sommet, elle effectue une grande boucle et change de direction vers le sud-ouest entre Orléans et Tours.
← La Loire à Blois (Loir-et-Cher) →
La Loire coule dans sa vallée élargie, le Val de Loire et reçoit, après Tours jusqu'à Saumur, le Cher, l'Indre, La Vienne, à gauche, et la Maine à droite. Elle remonte ensuite légèrement de Saumur à Angers.
← La Loire près d'Angers (Maine-et-Loire) →
Après Angers elle termine son cours vers l'ouest en pénétrant dans le Massif Armoricain et en traversant Ancenis et Nantes. La Loire se jette dans l'océan Atlantique à St.-Nazaire.
La Loire à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) Le lieu où la Loire se jette dans l'océan Le régime fluvial irrégulier, enregistre de fortes crues de printemps et d'automne, et des basses eaux qui laissent le lit du fleuve presque à sec, particulièrement dans les sols perméables du Bassin parisien. La navigation fluviale ne joue plus qu'un rôle de second ordre, sauf dans l'estuaire, à partir de Nantes, où elle demeure active grâce à de constants drainages.
SOURCES / http://www.chateaux-valdeloire.com/La_loire.html
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Angers Le nom
Capitale de la tribu des Andécaves, Juliomagus (de Jules, le Romain, et magos le marché gaulois) atteint son apogée au IIe siècle.
Nombre d'habitants
156 327 Angevins.
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Le Château (É 02 41 87 43 47) - du 02 mai au 04 septembre : 9h30-18h30; du 05 septembre au 30 avril : 10h-17h30. Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre. Prix : 7€ (enf. gratuit).
Le Château d'Angers a été construit en dix ans, de 1228 à 1238 constitue un magnifique spécimen d'architecture féodale. Pendant les guerres de Religion, le roi Henri III ordonna la démolition du monument, mais le gouverneur Donadieu de Puycharic se contenta de découronner toutes les tours, qui furent alors aménagées en terrasse. Il est entouré d'un fossé et comporte 17 tours sur une longueur de près de 1000 mètres et sa surface intérieure est de 2,5 ha. Au XVIe siècle l'ordre de raser la forteresse fut donné à plusieurs reprises, heureusement il ne fut jamais exécuté. Sous Louis XIV le château devint une prison d'état.
Le château contient aussi les célèbres Tapisseries de 1'Apocalypse réalisées par Nicolas Bataille.La Chapelle Ste Geneviève
C'est au IXe siècle qu'est construite la Chapelle Ste Geneviève pour les occupants du château et à la fin du siècle elle reçoit les reliques de l'Évêque de Rouen St Laud. Son nom est accolé à celui de Geneviève pour désigner la chapelle. A l'approche de sa mort, vers 1060, le Comte Geoffroy Martel dote l'Église d'un Chapitre de Chanoine. Détruite par un incendie à la fin du XIe siècle, elle est reconstruite par l'Évêque Renaud de Martigné et consacrée le 8 juin 1104. De nouveau brûlée lors de l'incendie de 1131 elle est reconstruite par Henri Plantagenêt. Il ne reste que des éléments de cette chapelle primitive, sous la galerie abritant les Tapisseries de l'Apocalypse. C'est Yolande d'Aragon, Duchesse d'Anjou qui a fait construire, vers 1410, l'Église que nous voyons maintenant. Elle a été améliorée et achevée par le Roi René en 1451. Le Roi René est l'initiateur des jardins décoratifs et d'agrément, lieux de détente et de conversation. Ceux du château d'Angers ne sont réapparus qu'à partir de 1950 en essayant de reconstituer l'esprit et la forme de ceux du XVe siècle.
Et plus quelques images de Château
Les 17 tours,
qui atteignent 40 à 50 m, étaient autrefois plus hautes de un ou deux étages et coiffées de toits en poivrière.
La tour Moulin
De la plus haute d'entre elles, la tour du Moulin, à l'angle Nord, vues étendues sur la ville.
Jardin Médiéval
Poursuivre le tour des remparts pour traverser ce charmant jardin semé de lavandes, des marguerites et de roses trémières, près d'une vigne, comme aimait à en planter le Roi rené.
Jardins à l'extérieur Jardins du ChâteauRemparts
Promenade
La Vieille ville
Premier édifice à présenter les caractéristiques du style gothique angevin, la Cathédrale St Maurice (XII - XIIIe siècle) permet d’admirer les voûtes bombées comportant des ogives, ainsi qu’un bel ensemble de vitraux datant du XIIe, XIIIe et XVe siècle.
La façade
Silhouette élancée, la façade de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers s’étage sur plusieurs niveaux bien distincts. Aux registres inférieurs, sur deux niveaux, de part et d’autre du portail et de la fenêtre qui le surmonte, un massif plein, du XIIe
siècle, soutient deux tours carrées. Au sommet de ces tours, deux flèches octogonales pointent vers le ciel dans un élan gothique. Au centre, le XVIe siècle a complété cet ensemble par une galerie de statues représentant Saint Maurice et ses compagnons ainsi qu’un troisième clocher à lanternon, d’inspiration Renaissance.Les vitraux
La cathédrale d’Angers est très riche en vitraux. Les baies du côté nord de la nef sont garnies d’un ensemble du XIIe siècle, caractérisé par de jolis médaillons rouges, faisant ressortir lisiblement les scènes représentées sur des fonds bleus remarquables. Elles sont entourées de superbes bordures qui nous rappellent les livres d’enluminures. Le XIIIe siècle garnit l’abside avec des médaillons de couleur rouge dominant la couleur bleue. Le chef-d’œuvre d’André Robin, maître-verrier au XVe siècle, est constitué par les deux grandes rosaces des transepts, qu’il faut admirer aux différentes heures de la journée. Dans les baies du côté sud de la nef, on peut voir des vitraux de Jacques Le Chevallier (1957), qui viennent compléter la riche collection de la cathédrale Saint-Maurice
Architecture intérieure :
Nef unique du XIIe siècle composée de trois travées carrées couvertes de voûtes bombées portées par deux solides ogives dont la clef est plus haute (+ de 3 m) que le sommet des arcs doubleaux et formerets. Ces voûtes dites « angevines » sont parmi les premières de ce style gothique original qui se développa sur le territoire des Plantagenets.
Les transepts et le chœur furent édifiés au XIIIe siècle. Les voûtes bombées de style gothique Plantagenêt ou angevin présentent des nervures engagées (ne laissant apparaître qu’un mince tore continu soulignant l’arête) et des liernes.
Le maître-autel (milieu du XVIIIe siècle) : réalisé dans l’esprit de la Contre-Réforme, cet édifice majestueux dont la base et les six colonnes en marbre rouge portent une gloire en chêne de style rocaille, est le lieu de la présence eucharistique.
Les grandes orgues (milieu du XVIIIe siècle) dont on peut admirer de la nef le buffet décoré dans le style Louis XV soutenu par quatre atlantes hiératiques : le mécanisme de l’instrument a été entièrement reconstruit au XIXe siècle par Aristide Cavaillé-Coll.Renaissance
Maison d'Adam
C'est une maison à colombages du début du XVIe siècle située près de la Cathédrale. Elle possède de très belles sculptures en bois.
De nombreuses maisons anciennes se situent dans le centre ville, ainsi le Logis Barrault (fin du XVe siècle). Les photos montrent des maisons dans les petites rues proches du château.
L'accès
Angers est situé au centre de la région des Pays de la Loire, entre Nantes (81 km) et Le-Mans (88 km), sur les bords de la Maine, à 181 km de Paris.
Durée du trajet, au départ de Paris :
- deux heures de voiture par l’autoroute A11 Paris-Nantes (sortie Château - Angers Centre);
- une heure 40 minutes par T.G.V. Paris-Montparnasse / Angers.
sources http://www.chateaux-valdeloire.com/Angers.html
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Amboise Le nom
Il faut chercher du côté des Ambarienses et du Gaulois Ambatius, qui occupaient le territoire au VIe siècle.
Nombre d'habitants
11 968 Amboisiens.
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Le Château (É 02 47 57 00 98) - mars : 9h-17h30; avril-juin : 9h-18.30h; juillet-août : 9h-19h; septembre-octobre : 9h-18h ; du 02 novembre au 15 novembre : 9h-17.30h; du 16 novembre au 31 janvier : 9h-12h30, 14h-16h45; du 01 février au 28 février : 9h-12h30, 13.30-17h. Fermé les 1er janvier et 25 décembre. Prix : 8,50€ (enf. 7-14 ans : 5€).
A l’intérieur du château
Le Logis gothique
La Salle des gardes
Ce passage permettait de contrôler l'accès à l'étage occupé par le Roi.
La Salle des tambourineurs
Cette salle correspond à l'emplacement d'une "chambre à parer" du Roi. La salle "des tambourineurs" évoque les nombreuses fêtes et bals donnés au château à l'époque des Rois Valois.
La Salle du Conseil
Dans cette salle, la plus importante du Château, le Rois tenait son Conseil qui était le préfiguration de la notion moderne de Gouvernement.
Les appartements Renaissance
La Salle de l'échanson
Cette pièce permet d'évoquer les usages à la table du Roi où l'échanson servait à boire. Les tréteaux médiévaux cèdent la place à la table.
La Chambre Henri II
Ce décor de chambre comporte des sièges qui constituent un parfait exemple de l'introduction de la perspective dans les arts décoratifs du XVIe siècle.
L'antichambre
Le manteau de cheminée : entrelacs de cordes symbole de l'ordre franciscain; collier de l'ordre de Saint-Michel.
Le panneau de bois au-dessus : la Salamandre; emblème de François I.
Les appartements Louis-Philippe
Louis-Philippe reçoit le Château de sa mère Louise-Marie-Adelaïde de Bourbon-Penthièvre.
Le cabinet Louis-Philippe Le Salon de musique
L'accès au parc et tours cavalières
La Tour des Minimes
Du toit de la Tour des Minimes nous dominons la Loire de 40 mètres.
Un escalier nous permet d'accéder à la rampe de la tour cavalière édifiée dés le règne de Charles VIII. Les attelages ou les chevaux atteignaient ainsi plus facilement les terrasses du Château.
Le "Jardin de Naples"
Chapelle St-Hubert
Bâtie en 1491, en porte-à-faux sur la muraille, elle demeure le seul vestige des bâtiments qui longeaient le rempart. Dans le transept se trouve la tombe où sont ensevelis les restes présumés de Léonard de Vinci. A l'extérieur, admirables vantaux de style gothique flamboyant et linteau de porte finement sculpté.
Clos Lucé, la demeure de Léonard de Vinci (É 02 47 57 00 73) - juillet-août : 9h-20h; avril-juin et septembre-octobre : 9h-19h; février-mars et novembre-décembre : 9h-18h; janvier : 10h-17h. Fermé les 1er janvier et 25 décembre. Prix : haute saison (du 1er avril au 15 novembre 2006) - 12€ (enf. 7€), basse saison
(du 16 novembre 06 au 28 février 07) - 9€ (enf. 6€).
Et plus à Amboise
Panorama
Tour de L'Horloge (XVs.)
Place M. Debré
L'accès
Amboise est situé en Touraine, entre Blois(37 km) et Tours (26 km), sur la Loire, à 224 km de Paris.
Durée du trajet, au départ de Paris :
- deux heures 20 minutes de voiture par l’autoroute A10 dite l’Aquitaine (sortie Amboise), puis 15 km par la D31 suivi de la N152;
- une heure par T.G.V. Paris-Montparnasse / Saint-Pierre-des-Corps (Tours) à 20 km du Château ou liaison SNCF jusqu'à la gare d'Amboise (20 minutes);
- deux heures par un train Corail (SNCF) Paris gare d’Austerlitz / Amboise (ligne Paris-Tours-Nantes);- par bus Touraine Fil Vert – Ligne "Tours - Montrichard" via Amboise et Chenonceaux
SOURCES ; http://www.chateaux-valdeloire.com/Amboise.html
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Château de Chenonceau (Commune de Chenonceaux, Vallée du Cher) Le nom
Son origine est le moins hasardeuse... Un ablatif pluriel de cellis qui expliquerait le "ceaux"; quant au Cnenon...évoque-t-il une ancienne chênaie? Le mystère reste entier. Une chose est sûre en revanche : Chenonceaux, commune, comporte un "x"; le château n'en a pas.
Nombre d'habitants
313 Chenoncellois ou Chenoncelliens.
Découvrir
Le Château (É 02 47 23 90 07, www.chenonceau.com) - tous les jours : du 16 mars au 15 septembre : 9h00 - 19h00; du 16 au 30 septembre : 9h00 - 18h30; du 1er au 15 octobre et du 1er au 15 mars : 9h00 - 18h00; du 16 au 31 octobre et du 16 au 28 février : 9h00 - 17h30; du 1er au 15 novembre et du 1er au 15 février: 9h00 - 17h00; du 16 novembre au 31 janvier : 9h00 - 16h30. Prix : 9,50€ (château et jardins), 11€ (château, jardins + musée de cires), enf. 7-18 ans : 7,50€ et 9€.
«Château des Dames» pour l’histoire de France, bâti en 1513 par Katherine Briçonnet, embelli successivement par Diane de Poitiers et Catherine de Médicis, sauvé des rigueurs de la Révolution par Madame Dupin, Chenonceau doit en effet aux femmes une part de son charme.
A l’intérieur du château
La Salle des Gardes La Galerie
La Chambre de Diane de Poitiers
Dans cette pièce, à l'origine, se tenaient les hommes d'armes chargés de la protection royale. Les armes de Thomas Bohier ornent la Cheminée du XVIe siècle.
Longue de 60 mètres, large de 6 mètres et éclairée de 18 fenêtres, la galerie possède un plafond à solives apparentes et un sol carrelé de tuffeau et d'ardoise qui en font une magnifique salle de bal.
Elle fut inaugurée en 1577 lors de fêtes données par Catherine de Médicis en l'honneur de son fils le Roi Henri III.ette pièce fut la chambre de la favorite du Roi Henri II, Diane de Poitiers.
La Chambre des cinq Reines La Chambre de Catherine de Médicis Cette chambre est nominée en souvenir des 2 filles et des 3 belles-filles de Catherine de Médicis:
La Reine Margot (épouse d'Henri IV), Elisabeth de France (épouse de Philippe II d'Espagne) ses filles et Marie Stuart (épouse de François II), Elisabeth d'Autriche (épouse de Charles IX), Louise de Lorraine (épouse d'Henri III) ses belles-filles.Cette chambre fut celle de Catherine de Médicis, épouse d'Henri II. Elle possède un beau Mobilier sculpté du XVIe siècle et s'orne d'un ensemble de tapisseries des Flandres du XVIe siècle retraçant la vie de Samson.
La Chambre de César de Vendôme
La Chambre de Gabrielle d'Estrées
Les Cuisines de Chenonceau
L'office
Les salles à manger
A l’extérieur du château
Les Jardins
La ferme du XVIe s.
Le jardin de Diane de Poitiers
Le jardin de Catherine de Médicis
Musée de cires - dans le Bâtiment des Dômes, nouveau musée de cires autour des dames qui ont fait Chenonceau : Katherine Briçonnet, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, Marie Stuart, Louise de Lorraine, Madame Dupin, Madame Pelouze. Parcours historique dans Chenonceau de la Renaissance à la Grande Guerre : 1518 - 1918. Magnifique collection de costumes exécutés d’après les documents de l’époque.
L'accès
Le Château est situé en Touraine, sur le Cher, à 214 km de Paris, 34 km de Tours et 44 km de Blois.
Durée du trajet, au départ de Paris :
- deux heures de voiture par l’autoroute A10 dite l’Aquitaine (sortie Blois ou Amboise);
- une heure par T.G.V. Paris-Montparnasse / Saint-Pierre-des-Corps (Tours);
- une heure 35 minutes par T.G.V. Paris-Aéroport Roissy-CDG / Saint-Pierre-des-Corps (Tours).
- 25 SOURCES http://www.chateaux-valdeloire.com/Amboise.htmls par TER Tours-Chenonceaux.
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Mystères et traditions celtes
Pour retrouver la Tradition primordiale, il ne suffit pas de regarder un peuple ou une tradition, il est indispensable d’aller plus loin, chercher et chercher encore. Lorsqu’un peuple envahit un pays, il ne peut qu’utiliser ce qu’il trouve déjà sur le terrain, comme nous le constatons, par exemple, avec les Romains. Il en est exactement de même pour les Celtes. Ces derniers furent, sans conteste, les porteurs d’une tradition, mais celle-ci n’était qu’une partie de la TRADITION !
Les Celtes assimilèrent les Traditions, les cultes et les croyances des peuples qu’ils dominèrent, au demeurant, pour une période très courte. Renier, comme certains le font, cette TRADITION PRIMORDIALE, revient alors à renier le Druidisme lui-même, puisque c’est lui retirer sa réalité et sa vérité primordiale.Galates, Galli, Gaule et Gaulois
Avec cette Tradition, restant à jamais la base instinctive de notre savoir mythologique sacré, se constituera simultanément la première ébauche de nos territoires liés aux plus anciens témoignages de notre géographie politique. La ‘géographie physique’, en opposition fondamentale, nous sera laissée par les peuples Ibéro-Ligures.
Ce peuple Celte ‘envahissant’ se répandra non seulement en Europe occidentale mais également dans toute l’Europe centrale. En Asie Mineure il fondera un royaume, appelé ‘Galates’ par les Grecs. Puis les Germains refoulèrent les Celtes d’Europe du nord vers l’Espagne, les Iles Britanniques et la Gaule. Il est probable que ce nom, qui nous restera, provienne d’ailleurs de ‘Galates’, et ‘Galli’ pour les latins. La langue Celte ne subsistera, elle, qu’en Ecosse, Irlande, Pays de Galles, Bretagne.
Il est difficile de résumer impartialement l’histoire de ce peuple car les hypothèses historiques vont parfois à l’encontre les unes des autres ; cependant le lecteur trouvera en fin de ce travail une bibliographie sommaire afin qu’il puisse se forger sa propre idée. En ce qui concerne l’aspect culturel, nous retiendrons que pour Olivier Geslin « Ils présentaient une certaine unité linguistique, morale et religieuse, mais politiquement indépendants les uns des autres ».Celtie et Hyperborée ?
La question la plus irritante des énigmes celtiques est de se demander d’où ce peuple tenait la somme des connaissances et traditions qui constituaient ses rites. Nous trouvons dans ‘Le Voile d’Isis’, de mars 1932, le formidable travail d’ Auriger. Pour lui les Celtes furent les continuateurs des Atlantes et les initiateurs de toutes les civilisations d’Europe et d’Asie. Les éléments proposés montrent ce peuple échappé, avec les Egyptiens, de la catastrophe engloutissant l’Atlantide et dépositaire de la Tradition perpétuelle et unanime.
Paul le Cour suivra cette audacieuse hypothèse. Pour lui aussi, il s’agit d’une race nordique et atlantique, dont les ‘comptoirs’ éloignés de leur terre d’origine ne pouvaient perdurer bien longtemps ainsi retranchés de leur origine. A cet effet, il souligne, fort à propos, que les Grecs ‘Hyperboréens’ et ‘Celtes’ sont parfois considérés comme synonymes !
Précisons que communauté d’origine ne signifie pas obligatoirement identité raciale (au sens étymologique du mot!), de fait la véritable unité fondamentale celtique peut demeurer de nature uniquement spirituelle. Alors que la base administrative et militaire restait la ‘cité’, la tradition religieuse et l’organisation druidique assuraient la cohésion de cet immense réseau ethnique qui s’étendra de l’Irlande au Danube et s’avancera même jusqu’à l’Orient. C’est ce que démontre par ailleurs la célèbre épopée de Ram (Bélier en Gaulois).Une formidable société
Si l’on propose comme ferment de l’idée européenne la ‘latinité’ ou encore le racisme nordique, on ne peut obtenir, par définition, l’adhésion que d’une très minime fraction d’européens.
Le dénominateur commun pourrait être plus simplement ‘l’esprit celtique’. Ce dernier a imprégné les peuples de notre continent par la race, le fondement rituel, la philosophie, la littérature et surtout la base de la chevalerie naissante. Cet ‘esprit’ est étroitement lié à l’apport hellénique et, par là, à la grande tradition occidentale atlantéo-hyperboréenne. Et, s’il y a des implications même sur le continent africain, on retiendra que l’Afrique et l’Europe sont complémentaires à plus d’un titre!
Il y aurait, surtout à notre époque, beaucoup d’inspiration à puiser dans les institutions sociales celtes : Collèges, formation de la jeunesse, des chefs, des élites religieuses et spirituelles et enfin : prééminence du rôle de la femme dans la société.
Avec une vision étrangement prophétique, Philéas Le Besgue écrivait à ce propos : « Sur les bases du celtisme se pourraient constituer de véritables amphictyonies européennes, car l’esprit de la table ronde s’est propagé loin par delà les frontières aussi bien que les idées de liberté humaine au temps de la Révolution. » Par l’ouverture actuelle sur une Europe naissante c’est dire quel pourrait-être, dans cette croisade exaltante et surtout pacifique, le rôle de la France. Cette ‘mission celtique’ n’est-elle pas en vérité ‘mission européenne’ et, partant, ‘mission Française’… c’est une question sur laquelle nos hommes politiques devraient méditer.La Tradition Celte
Après le rapide survol du schéma social et politique celte, tentons, à présent, d’en approcher les fondements traditionnels et spirituels et surtout leurs mystères.
Les druides celtes furent les détenteurs de la ‘Tradition Primordiale’ ou plus précisément, comme le disaient les Grecs de l’Antiquité, de la ‘Tradition Hyperboréenne’.
Nous savons, qu’en mythologie grecque, Apollon était nommé ‘Hyperboréen’ et que ce dieu de ‘Lumière’ était l’équivalent du dieu Lug. Lug et Apollon ont aussi en commun leur animal familier : le corbeau. On note encore qu’un des introducteurs du culte d’Apollon à Athènes était un certain ‘Lukos’ à la consonance ‘Lug’ indiscutable.
D’autre part le druidisme correspond assez bien au christianisme primitif, à la différence notoire que le druidisme ne fut jamais un état dans l’état, mais simplement le gardien vigilant de la Tradition ! A cet effet, les croyances celtes n’imposaient jamais leur ‘foi’ ni leur ‘loi’. Elles respectaient les croyances des autres peuples, leurs rites, leurs libertés de penser et espérer selon leurs différences. Il nous reste bien à faire à ce propos actuellement!
Les rites nous conduisent tout naturellement aux célébrations rituelles de l’année .
IMBOLE: fête du printemps qui se situe vers le 1er février de notre calendrier. Attribuée à la Triple Brigitt, c’est la célébration de la renaissance de la nature et de la fécondité.
BELTAINE: fête sacerdotale par excellence, c’est la fête du dieu Bel (Belenos ou Belenus), soleil nouveau qui va régénérer la Terre nourricière, la Terre Mère. Fêtée au 1er mai, c’est à cette date que les Tuatha de Danann, les fils de la déesse Dana ou Ana dont le dieu Lug est le chef, sont arrivés en Islande. C’est l’une des deux fêtes celtes du feu (bienfaisant). Celle-ci est en l’honneur de la naissance et de la jeunesse de Lug. Au cours de cette célébration les assistants franchissent les feux allumés par les druides.
LUGNASAD: Célébrée le 1er août, c’est la fête du Roi (solaire), donc de l’assemblée de Lug et de tous ses fils spirituels. A cette dernière les guerriers venaient sans armes et honoraient ainsi l’amitié et la paix. L’aspect royal de Lug y était reconnu sous la forme du jaune et du brillant, à cette époque le blé se trouvait ainsi naturellement à l’honneur.
SAMAIN: La nuit du dernier jour d’octobre est la seconde fête celte du feu. Le soleil meurt progressivement à l’image du grain que l’on vient de planter. C’est la seconde fête des guerriers, militaire et totale. Elle décrit le conflit avec les puissances de l'autre monde, de leurs interventions dans les affaires humaines, ainsi que parfois de leurs visites dans notre monde. A l’inverse de l’autre fête du feu, ces derniers doivent être éteints la veille de cette réunion avec banquets.
Samain et Beltaine sont les deux pôles de l’année celtique partagée entre lumière et obscurité.
Cette fête de SAMAIN correspond maintenant, pour l’Eglise, à la Toussaint. On y retrouve les même détails, mais christianisés, du culte des morts et des puissances ténébreuses. C’est encore aujourd’hui la célébration ‘d’Hallowe’en’. En vérité ce mot est la contraction de ‘All Hallow’s Eve’ soit : ‘la Vigile du Jour de tous les Saints’.La fête du feu
Il est utile de revenir sur cette fête et sur certains de ses caractères souvent oubliés ou délaissés. D’abord ce n’est pas la fête domestique célébrant le feu du foyer, mais un rite puissant du repli sur soi-même. Ensuite l’honneur pour le feu permettant la communication d’une rive à l’autre et avec l’invisible de l’au-delà. Les emplacements pour ces feux ne sont jamais le fruit du hasard: lieux traditionnels liés au même tellurisme sur lequel s’alignent les grands mégalithes, autres manifestations mystérieuses de la magie oubliée des druides.
Si les participants dansent autour de ces feux, il ne s’agit pas pour autant d’un rite de fertilité solaire. Il s’agissait avant tout d’une antique pratique celte de divination. Chaque danseur lançait un caillou blanc dans le brasier, après y avoir inscrit son emblème de famille, afin que l’esprit des flammes influe sur les signes prévisionnels.
Au matin, celui qui ne retrouvait pas, dans les cendres chaudes, la pierre de sa famille, était certain de ne pas assister au nouvel ‘Hallowe’en! La tradition affirme que la quête du caillou blanc se faisait avec un bois de coudrier, dont on note au passage la similitude avec celui des sourciers. Chaque détail de cette recherche apportait des indices pour l’avenir : couleur des cendres, signes rencontrés, teintes prises par la pierre… ce rite de la magie celte est aujourd’hui pratiquement oublié. On le retrouve cependant intégralement retransmis dans la ‘Transposition de Lugaid Reo Nderc’H’ qui serait la récupération d’une traduction manuscrite du 4ème siècle, lui-même explicité sur d’antiques récits romains.
Il semblerait même, selon certaines hypothèses ‘celtisantes’, que les initiés celtes pouvaient cette nuit-là établir un lien entre leur peuple et celui d’humanités différentes lointaines, dans l’espace et le temps, ainsi qu’avec le ‘Petit peuple’ de la Nature. La fête, aujourd’hui manifestation des enfants questant des cadeaux, rappellerait ces petits Etres aux aspects aussi multiples que les déguisements enfantins et serait le lointain souvenir d’un peuple révolu capable d’une magie toute-puissante ouvrant sur d’étonnantes portes entre certains univers fabuleux.
Encore, à propos des fêtes solaires honorées par les Celtes, il est utile de préciser que ce peuple comptait les jours non pas comme nous, avec le lever du soleil, mais avec celui de la lune et que les druides savaient, avant tout, allier les deux calendriers pour n’en faire qu’un : le calendrier soli-lunaire. A ces grandes cérémonies calendaires, il faut ajouter celles plus individuelles et ponctuelles : incarnation de la naissance, désincarnation du passage vers l’au-delà, mariage, etc…Quelques symboles celtes
La tradition et les mystères celtes font appel à un symbolisme d’une richesse qui étonne toujours par sa diversité et sa complexité. Nous ne retiendrons brièvement ici que les plus usités et les plus connus:
Le chêne: Divinité et majesté, personnifie la solidité, la puissance, la longévité, la hauteur au sens spirituel et matériel. Symbole de ‘l’axe du Monde’ il devient le lien entre le ciel et la terre et seul moyen de communiquer avec eux. Par ses branches solides, son symbolisme et son feuillage touffu, le chêne représente l’emblème de l’hospitalité et, de fait, devient un temple. La tradition assure que Gwin (le blanc) est prisonnier du tronc de cet arbre magique et n’en sort qu’une fois l’an, au solstice hivernal pour vaincre le chevalier rouge du houx.
Le Gui: Symbole de l’immortalité, de la vigueur et de la régénération physique, a pour autre nom ‘Rameau d’or’ dans le symbolisme universel celte. Le gui passe pour avoir une puissance magique permettant d’ouvrir le monde souterrain, éloigner les démons. Il est la force, la sagesse et la connaissance. Ces trois aspects auront le même sens que la racine ‘Dru-Wid’ qui donnera le mot Druide. Seuls ces prêtres celtes seront habilités à la cueillette de la plante sacrée qu’est le gui. Ce dernier, dont le fruit est fait de boules blanches, représente aussi la lune. La faucille, seul instrument utilisé pour sa coupe, symbolise l’aspect ‘croissant’ de ce fruit qui finira par représenter jusqu’à nos jours l’année solaire naissante : ‘au gui l’an neuf’ !
Le Pommier: Abellia en celte, représente l’astre du monde pour les celtes. C’est sous le pommier que Merlin enseignait sa connaissance. Dans la tradition celtique, la pomme est le fruit de la science, de la magie et de la révélation. On retiendra, là encore, que les écrits bibliques feront de cet arbre celui de la connaissance, de la science et de la révélation… Hasard ou convergence des symboles ?
Pour le règne animal nous retiendrons sommairement :
L’Oursin fossile: Il est un des plus forts symboles druidiques : l’œuf du monde, aussi appelé ‘œuf de serpent’ en raison du serpent représentant la Vie et Wouivre. Ses rapports étroits entre la pierre et l’arbre cosmique en font le symbole de la puissance du divin et de l’humain ainsi que la manifestation du verbe.
Le Sanglier: C’est le plus vieux symbole Indo-Européen, il est l’autorité spirituelle. Le sanglier est comme le druide, en liaison étroite avec la forêt, la nature et sa puissance en se nourrissant du fruit du chêne : le gland.
Le sanglier représenté dans le sacerdoce mythologique celte par le druide est l’animal consacré à Lug.
L’escargot: Sa lenteur et son cheminement représentaient le néophyte dans sa recherche de la connaissance. De plus cette dernière inscrivait son évolution dans une spirale sans fin montrée dans le dessin de la coquille du gastéropode. Lunaire et sexuel il illustre l’éternel retour et la fertilité dans tous les domaines de la nature. La forme hélicoïdale de sa coque constitue le glyphe universel par excellence et la temporalité pour les celtes.
Parmi les éléments essentiels du tracé symbolique celte nous citerons :
La ‘Croix Druidique’: pentacle le plus important résumant toutes les connaissances cosmiques et métaphysiques des initiés celtes. Son tracé détermine une théogonie qui en fait la représentation la plus curieuse que l’on puisse étudier malgré toute sa simplicité apparente.
Le Tribann: il représente les trois lettres de l’Incréé : O.I.W. (lire et prononcer ‘ou’) Il signifierait, entre autres, Savoir, Amour et Connaissance.
Le Triskele: (trois jambes courant d’un même axe) du grec ‘trois pieds’, on le trouve aujourd’hui dans les armes héraldiques de l’Ile de Man (déjà cité en 1581 dans le travail de B. Vincent). Il est les trois phases de l’énergie : ascendante, maturité et descendante. On peut aussi considérer la représentation des dieux Lug, Dagda et Ogme qui deviendront, pour les gaulois : Taranis, Teutatés et Esus.
Le Triscele: (trois spirales tournoyantes depuis un même centre) la tripartition suivante en serait la symbolique : les initiés (prêtres), les guerriers et le peuple. Mais aussi il représenterait les trois étages : le céleste, l’humain et le chtonien. On retrouve ce tracé souple et harmonieux sous les traits des déesses Cerridwen, Blodeuwedd, Arianrhod.
Quant aux magiciens de ces temps antiques, ils avaient pouvoir sur tous les règnes: hommes, bêtes, plantes, éléments, le visible et aussi l’invisible ! Ils savaient les secrets de philtres mystérieux conférant l’amour, l’oubli, l’éternité… Un rêve en un mot!Les magiciens du son universel
De tous ces pouvoirs aussi formidables que nombreux, nous nous attarderons sur le plus merveilleux, celui du son.
Les plus anciens textes font état d’une maîtrise phénoménale du son sous toutes ses formes par quelques initiés mythiques celtes. Ils savaient la musique, le chant et la sonorité de la nature. De ses sons harmonieux et secrets sortaient des incantations capables de modifier l’univers.
Le récit le plus précis est sans doute celui de Dagda. Il apparaît tantôt comme un dieu ou un homme. Il peut tout faire avec sa harpe magique dont il tire des accords pour chaque événement. Dans son ‘Cycle Mythologique Irlandais,’ d’Arbois en fait une précise description. L’instrument dérobé par les Fomore est recherché par Dagda avec l’aide de Lug et Ogme. Ils retrouvent la harpe accrochée à un mur pendant le repas des chefs Fomore. Dagda interpelle sa harpe qui, reconnaissant la voix de son maître, se propulse vers lui avec une telle puissance que neuf guerriers sont tués sur son passage. Dagda détient l’art de trois chants sur son instrument magique : celui du sommeil, du rire et enfin des larmes. Il maîtrisera ses ennemis en jouant de cette science sonore ! Légende… bien sûr, diront les incrédules. Oui, pourquoi pas… pourtant les anciens celtes savaient les pouvoirs de la sonorité et pouvaient en user selon leur gré. Science, Magie ? Ce n’est qu’une question de mots.
On retrouve cette notion de la vibration musicale et sonore dans les nombreuses épopées irlandaises.
Nous y retrouvons encore un autre dieu, Cuchulain. Ce héros doit franchir un ravin protégeant une ignoble magicienne. L’initié celte qui le guide lui conseille simplement de pousser un cri plus haut que l’abîme afin de vaincre l’obstacle du vide vertigineux. Cuchulain obéit et se retrouve de l’autre côté par ce ‘cri plus haut que l’abîme’. Pour certains auteurs ce hurlement inhumain servait encore à détruire, par la seule puissance des infra et ultra-sons, dont on commence à supposer les pouvoirs seulement depuis peu. Pourquoi certains initiés celtes n’auraient-ils pas pu détenir une connaissance ‘primordiale’ qui se perdra au fil des temps ?
On retrouve d’ailleurs d’autres épisodes ‘sonores’ dans les récits de la légende du Graal et de la vie de Merlin. Ce qui prouve, s’il le fallait, que les anciens celtes pouvaient agir sur la matière, les éléments, détruire, modifier, susciter des émotions avec des sons.
Nous en souririons un peu moins si nous nous demandions ce qu’est devenu Trabitsh-Lincoln, dont les travaux sur les croyances magiques celtes le conduisirent jusqu’en Asie où il disparaîtra sans laisser de traces. On sait à ce sujet que les autorités soviétiques de l’époque se précipitèrent, lors de la chute de Berlin, pour s’approprier des dossiers concernant ce sujet. Personne n’en saura jamais plus.
Faut-il admettre, aussi, l’hypothèse d’Edgar Cayce qui affirme que de terribles guerres sonores se déroulèrent entre initiés Atlantes jusqu’au combat final qui engloutira le continent perdu. Il est question de quelques rescapés magiciens transmettant une connaissance primordiale se prolongeant jusqu’aux Celtes pour se diluer définitivement plus tard…Les breuvages magiques celtes
D’autres domaines dans l’art de la connaissance magique celte nous réservent quelques surprises. Il s’agit des différents philtres et breuvages dont les textes antiques font mention. Nous observerons que dire ‘breuvages’ ne peut se dissocier du mot ‘chaudron’ dans les thèmes celtisants.
Ce ‘chaudron’ est le plus grand mystère de l’ancienne magie celte. Ce réceptacle indispensable à toute ‘chimie’ se retrouvera tout au long de nos traditions, jusqu’à celui des sorcières et celui des alchimistes : le creuset. D’eux sortiront rêves exhaussés et chimères désespérantes… Pour les celtes, il en est question pour la première fois dans les célèbres ‘Mabinogions’. Matholwch dispose d’un chaudron dans lequel il plonge, toute une nuit, ses guerriers tués au combat. Au matin, ils sont guéris, encore plus forts, mais muets. Une seule précaution, très étrange, est exigée : les guerriers devront tenter, pour revenir, de garder leur tête sur les épaules… L’expérience qu’ils vivent dans l’étrange vaisseau leur ferait-elle perdre la tête, ou est-elle si ahurissante que des guerriers en reviennent sans voix ?
Lors de la conquête de ‘l’Ile Verte’ par les Gaêls, le dieu Gobniu prépara un breuvage, une sorte de bière, rendant indécelables ceux qui l’absorbaient et qui leur permettait de rejoindre des lieux d’où ils auraient ’toute latitude pour reprendre le chemin du ciel’. Gobniu, maître des forges, savait forcément les secrets de la métallurgie et pourquoi pas ceux d’une connaissance supérieure lui permettant des possibilités aujourd’hui insoupçonnables, bien que simples à mettre en œuvre.
Comment parler de ce sujet sans évoquer le gui, servant de base à bien des breuvages consommés par tant de chevaliers en queste d’un hypothétique Graal? Là encore ne reste rien, ou presque, du fabuleux savoir des origines celtes, sinon la certitude perdue, d’un âge où les dieux et les hommes franchissaient la frontière d’univers oubliés. Les Celtes de Bretagne, d’Irlande, de Galles, usaient de la magie des philtres avec une facilité aussi déconcertante que leur maîtrise en cet art difficile. Combien de récits bien connus font état de ces préparations dont les détails sont soigneusement tenus secrets : Dagda, Cuchulain, mais aussi Tristan et Iseult, sans omettre Arthur et Merlin.
Merlin, le plus célèbre des magiciens celtes Bretons! Certes, le personnage est riche en couleurs et symboles, mais on peut supposer qu’en vérité il pouvait être, à cette époque, l’image d’une connaissance globale des sciences celtes. Une sorte de synthèse d’individualités de divers moments et endroits, toutes liées, bien sûr, à un identique courant de savoir. Merlin, en latin : Merlinus, est la forme de ‘Myrddyn’, donnant en breton armoricain ‘Marzin ‘! Peu importe ce qu’il est dans sa forme puisque dans son fond il est LE magicien, LE visionnaire, L’initié, LE barde, il est celui qui voit au travers de l’espace et du temps. Souvenons-nous que les chevaliers entendent ‘sa voix dans les arbres de la forêt qui borde le Val sans Retour’… ce qui nous ramène à l’usage des forces sonores.
A ces fabuleuses connaissances des anciens celtes, nous ajouterons son savoir à maîtriser de bien étranges choses dont il est question tout au long des ‘Roman de la Table Ronde’ et du moins connu ‘Testament de Merlin’. Délire, sornettes, légendes et symbolismes puérils? A moins qu’il ne s’agisse plutôt du récit d’une personne profane et extérieure à la connaissance magique celte, alors le souvenir de ces écrits formidables prendrait une toute autre ampleur.
Il est possible que tous les personnages, des héros chevaleresques du Graal aux obscures divinités celtes, soient en vérité les idéogrammes d’une réalité qui s’est éteinte: la connaissance primordiale et magique celte des temps anciens! Les initiés celtes, leurs savants (au sens étymologique), leurs scientifiques, pouvaient-ils se laisser aller à des récits aussi enfantins que l’on veut bien nous le montrer? Les fêtes solaires, les d’Hallowe’en, tout ce savoir condensé dans une formule manuscrite, s’estompent de plus en plus, jusqu’à devenir illisibles, incompréhensibles.
Des savoirs que nous ne savons pas vraiment comprendre, des récits relégués aux enfants que des exégètes nous font digérer à la sauce ‘allégorie’ ou ‘symboles’… Il y a forcément autre chose derrière ces combats de moulins à vent.
Il ne peut s’agir que de formidables pouvoirs que nos ancêtres celtes possédaient et qui venaient peut-être de très loin. Dommage, car le vieux peuple du dieu Lug, à l’encontre de tous les autres peuples monothéistes, allait dans le sens de la Nature ‘Naturante’. Il était fils de Dana ou Ana, la Mère Primordiale de tous les dieux et de toute vie, mais de toute vie dans sa plénitude, son intégralité et sa totalité. En retrouverons-nous, un jour, les arcanes, avant que, comme cela se produit de plus en plus, et malgré certaines tentatives isolées, en terres anciennement celtes, les feux de Beltaine et Samain soient un peu moins nombreux chaque année ?..André Douzet
Avertissement au lecteur : il était impossible de développer en intégralité un thème aussi vaste et riche que celui-ci. Le lecteur intéressé trouvera matière dans un grand nombre d’ouvrages généralisant le sujet. Cependant il est utile de signaler particulièrement :
Les écrits indispensables et nombreux, sur ce sujet, de Jean Markale.
L’œuvre de Philéas Lebesgue (+1958)
Les écrits de Lugaid Reo Nderch’h.
M. Moreau « la Tradition Celtique dans l’Art Roman’.
R. Ambelain ‘Les Traditions Celtiques’.
Archéologia N°218.
Paul-Marie Duval ‘Les Celtes’.
M. Dillon et N.K. Chadwick ‘Les Royaumes Celtiques’.
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Histoire de la Basse Normandie
Epoque Romaine
Au 1er Siècle
L'empereur CONSTANCE CHLORE fait fortifier "COSEDIA" en la rebaptisant "CONSTANCE" (COUTANCES), peuplée jusqu' alors des Unelis, tribus gauloise. Essor de cités telles que, ALAUNA (Valognes), INGENA (Avranches), BRIOVERA (saint-Lô), et CROCIATONUM
(Saint-Côme-du-Mont) le plus vieux chef lieu gallo-romain qui contrôlait le pont sur l'Ouve.
Fin du 3ème Siècle
Les invasions germaniques détruisent une partie de la Gaule.
Alauna (Valognes) fut détruite à cette époque.
Au temps de la domination franque, la Manche comprend alors trois circonscriptions :
Pagus d' Avranches, Pagus Costantini et Pagus Coriovallensis.
Fin du 4ème Siècle :
Le christianisme arrive dans la région de l'Avranchin.
St Aubert, évêque d'Avranches, fonde en 708 la collégiale
du Mont Saint Michel.
Saint Fromond évêque de Coutances crée une abbaye de femmes au Ham ; celle-ci sera détruite lors des invasions normandes.Les Vikings
En 836
A la fin du règne de Charlemagne son Empire s'effrita et des assaillants venus du nord en profitèrent.
Par leur force physique, leurs ruses et leurs drakkars (le nom vient du dragon qui ornait généralement leur proue), les Danois, Norvégiens et Anglo-Scandinaves sement la terreur et la désolation sur leur passage.
L’héritage des scandinaves allaient à un seul des descendants.
Les autres étaient obligés de chercher fortune ailleurs.
Ces années là connurent un essor démographique.
Les scandinaves partaient en mer après les semis de printemps, pillaient et revenaient avant la mauvaise saison pour redevenir d’honorables agriculteurs.
Par la suite, les raids Vikings devinrent des opérations d’envergures, attirés par la soif de butin.
Pour les victimes, les Vikings étaient appellés « Northmen » ou « Normands »
(hommes du Nord) ou « Danois ».
Certains venaient de Norvège, d’autres de Suède ou du Danemark. Ils étaient tous scandinaves.
Ils étaient marins, guerriers, agriculteurs et commerçants.
(source : "Les Vikings" Pierre Barthélemy ed. Albin Michel)911
Rollon, chef norvégien, accepte le traité de Charles le Simple.
La Normandie sera cédée par le traité de St Clair sur Epte.
Le Cotentin et l' Avranchin ne seront concédés qu'en 933.La Normandie a alors ses limites à peu près définitives.
Guillaume Le Conquérant
En 1047
Révolte des féodaux contre Guillaume le Bâtard (futur Conquérant).
Cependant, l’importance foncière du domaine ducal permet une répartition des terres entre vassaux, les liant ainsi au pouvoir, au profit d’une certaine unité normande; les ducs de Normandie étendent donc leur autorité sur le Cotentin aux Xe et XIIe siècles.
Période très importante pour le développement des campagnes avec le défrichement et la création de villages. Des constructions en pierre
(Pirou : XIIe siècle, La Haye-du-Puits, Bricquebec)
remplacent les mottes circulaires sommées de fortifications en bois.
En 1066
Conquête de l'Angleterre et larges distributions de domaines accroissant la puissance de la noblesse normande.
Expéditions lointaines. (les fils de Tancrède de Hauteville, s’installant dans le sud de l’Italie)
Geoffroy de Montbray, évêque de Coutances de 1048 à 1093 fait élever la cathédrale romane de Coutances et favorise la création des abbayes bénédictines :
Saint-Sauveur (1056), Lessay (1064), richement dotées.
Plus tard, on relève les Prémontrés de Valognes, les Augustins de Notre-Dame-du-Voeu de Cherbourg.
La qualité des édifices romans constitue l’un des attraits majeurs du patrimoine.
La première moitié du XIIe siècle apparaît comme la grande époque de l’art roman du Cotentin.
L’influence de l’abbatiale de Cerisy-la-Forêt se ressent à Chef-du-Pont, Saint-Côme-du-Mont, et Saint-Germain-sur-Ay.
Le Moyen Age
En 1204
A la suite de la victoire de Philippe-Auguste sur Jean-Sans-Terre, la Normandie revient au royaume de France.
Sous l’impulsion de l’évêque Hugues de Morville, deux grandes tours, très élancées sont élevées à la cathédrale romane de Coutances.
L’audacieuse et incomparable tour-lanterne reste la plus belle peut-être et la plus originale de toutes celles qui furent élevées au XIIIe siècle sur le sol normand.
La cathédrale de Coutances s’impose comme étant l’exemple le plus complet et le plus achevé de l’art gothique de Normandie.
En 1225
Plus célèbres encore, les travaux considérables entrepris à l’abbaye du Mont-Saint-Michel ont permis la construction de trois étages superposés sur le flanc de la colline; à cela s’ajoutent la salle des hôtes, le réfectoire, la salle des chevaliers et le cloître, " le plus admirable, le plus poétique de tous les cloîtres du XIIIe siècle ", construit de 1225 à 1228.
" L’ingéniosité, la grâce, le raffinement de ce cloître n’ont jamais été dépassés ni même atteints par aucun architecte gothique "a-t-on affirmé.
Tous ces bâtiments forment un ensemble unique, connu à juste titre sous le nom de " Merveille " ; elle fut élevée en vingt-cinq ans et achevée sous la direction de l ‘abbé Raoul de Villedieu.
Après la famine et la peste du début du XIVe siècle, la guerre de Cent Ans devait marquer la région durablement.
Epoque Médiévale
En 1354
Au début du conflit, Godefroy d’Harcourt, puissant seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, prend le parti du roi d’ Angleterre.
Les Anglais occuperont totalement la contrée lors de la seconde phase de la guerre, entre 1418 et 1450.
Charles le Mauvais, roi de Navarre, s’était vu offrir en 1354 la plus grande partie du Cotentin en compensation de la perte de l’ Angoumois.
La phase ultime du conflit se caractérise par l’engagement d’une partie de la population, hostile à la présence anglaise ; ainsi, le harpiste Phelippot le Cat est décapité à Cherbourg, et les partisans des Français, encouragés par la résistance de Louis d’Estouville
au Mont-Saint-Michel, se livrent à une véritable " guérilla " jusqu'à la fin des hostilités, particulièrement dans le Saint-Lois, l’ Avranchin et le Mortainais.
La fin du Moyen Age connaît une véritable catastrophe économique et démographique, les épidémies et les conséquences de la guerre faisant chuter la population.
" Au pays de Carentan, le clos du Cotentin n’était que solitude, les villages étaient dépeuplés, et les champs restaient en friche... les loups dévastaient la campagne... "
S’il ne reste rien des fortifications de Carentan, Valognes et Cherbourg, l’importante forteresse de Bricquebec, construite en plusieurs étapes, demeure en place.
De même, les châteaux de La-Haye-du-Puits, et de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dotés d’ un " nouveau et splendide donjon carré attestent de l’importance tactique de ces places-fortes.
On va même jusqu’à doter certaines églises de clochers fortifiés; à Saint-germain-sur-Ay et Saint-Nicolas-de-Pierrepont, Portbail et Barneville, les tours sont construites hors œuvre.
Plusieurs grandes églises urbaines sont reconstruites dans le style gothique flamboyant : Notre-Dame de Saint-Lô, ornée d’un célèbre vitrail royal offert par Louis XI, Saint-Malo de Valognes, Sainte-Trinité de Cherbourg, Sainte-Pierre de Coutances.
La Renaissance
Un XVIe siècle mouvementé :
Le voyage entrepris par François Ier en 1532 (le monarque est reçu à Saint-Lô, Hambye, Coutances, Cherbourg et au Mont-Saint-Michel) symbolise hautement le rattachement définitif de la Normandie au royaume de France.
Cependant, le répit qui suivit la guerre de Cent Ans s’achève ; en effet, la Réforme protestante atteint Avranches dès 1528 et gagne rapidement une partie de la noblesse et de la bourgeoisie, alors que le peuple des campagnes, dans sa grande majorité, est peu touché par les idées nouvelles.
Au début, une certaine tolérance prévaut : ainsi, en 1561, les catholiques et les huguenots se partagent l’église Notre-Dame de Saint-Lô, « de manière que les uns avaient leurs heures pour leurs services et les autres pour le prêche », mais bientôt, les destructions puis les mises à mort se répandent :
les églises et la cathédrale d’Avranches sont mises à sac en 1562, puis l’abbaye de Cerisy. Saint-Lô, la cathédrale de Coutances et l’abbaye de Cherbourg furent aussi saccagées.
Deux personnages sont en avant :
Gabriel, comte de Montgomery (1528-1574), rallié au parti protestant,
et Jacques Goyon, baron de Matignon et comte de Torigni (1527-1597).
En 1572, la Saint-Barthélémy désorganise le parti protestant. Matignon prend Saint-Lô en 1574. Montgomery est exécuté à Paris la même année.
Les émeutes se prolongeront du fait de la ligue, à laquelle se rallient Avranches et Valognes. Saint-Lô, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Cherbourg, Mortain demeurent fidèles au roi.Troubles et renouveau religieux
De 1636 à 1639, à une forte augmentation de la pression fiscale (la Normandie est réputée province très riche) vient s’ajouter une très mauvaise répartition de l’impôt.
En conséquence, on dénote la crise du commerce et de l’industrie.
De plus, si l’on sait que des épidémies de peste eurent lieu de 1619 à 1639, on comprend mieux que le projet d’assujettir la Basse-Normandie à la gabelle dont elle était jusqu’alors exemptée ne pouvait qu’exaspérer les populations.
La révolte des Nu-Pieds qui débuta dans l’Avranchin ne dépassa pas Coutances mais le pouvoir la réprima.
Chargé par Richelieu de la répression pour toute la province, le chancelier Séguier se rend en personne à Saint-Lô et Coutances, et fait procéder à des exécutions.
En 1649, François de Matignon prend le château de Valognes,
défendu par Bernardin Gigault de Bellefonds, futur maréchal de France,
et met la ville au pillage.
A Coutances, l’évêque Claude Auvry met en échec les frondeurs, mais il va se réfugier à la Cour, Matignon voulant se saisir de sa personne.
Sous le règne de Louis XIV, les guerres civiles cessent et une stabilisation certaine apparaît, directement liée à l’encadrement administratif et à l’action des intendants
(depuis 1542 le Cotentin et l’Avranchin dépendent de la généralité de Caen).
Désirant restaurer Jacques II d’Angleterre, Louis XIV, en 1692, fait rassembler des troupes à la Hougue en vue d’un débarquement, sous le commandement du maréchal de Bellefonds, tandis qu'Anne-Hilarion de Costentin, comte de Tourville (1642-1701) est chargé de l’armée navale. Malgré la victoire remportée devant Barfleur, il ne peut éviter ce qu’on nommera le « désastre de la Hougue ».
Cependant, le roi ne retirera pas son estime à Tourville, seul coupable d’avoir obéi aux ordres reçus, et le fera maréchal de France.
« Le plus grand homme de mer, de l’aveu des Anglais et des Hollandais qui eut été depuis un siècle et, en même temps, le plus modeste, ce fut le maréchal de Tourville »
a pu dire Saint-Simon.
Durant cette époque de renaissance religieuse, le diocèse de Coutances eut des évêques de grande valeur, tel Mgr de Briroy, « le père des pauvres ».
A la tête du diocèse d’Avranches, on relève le nom de Mgr de Péricart, évêque de 1588 à 1639, ancien ligueur. Il soutient un long siège contre les troupes de Henri IV, et ce ne fut que contraint par la force qu’il accepta de reconnaître l’autorité de ce roi.
Parmi ses successeurs, Daniel Huet illustre l’Avranchin de 1692 à 1699. Membre de l’Académie française, l’auteur du Traité de l’origine des romans fut en relation avec Bossuet, Fléchier, Boileau, Descartes…
Si les abbayes anciennes sont en déclin, on crée de nouvelles communautés :Capucins à Coutances (1617), Avranches (1618), Valognes (1630),
Dominicains au Mesnil-Garnier (1619),
Pénitents du Tiers-ordre de Saint-François à Saint-Lô (1630).
On favorise l’enseignement et le résultat obtenu est remarquable.
La population compte à la fin de l’Ancien Régime parmi les plus alphabétisées et les plus instruites de France.
La révocation de l’Edit de Nantes (1685) ruine le protestantisme, encore très actif à Saint-Lô.
Des procès en sorcellerie troublent les populations.
En 1668, eut lieu le dernier procès pour sorcellerie. A Méautis, une centaine de personnes furent accusées. 12 furent condamnées à mort et graciées par Louis XIV.
Le Mont Etenclin, les marais de la Sangsurière près de Doville et les environs de Méautis étaient considérés à l'époque comme des lieux sataniques.
Les Sabbats avaient lieu dit-on sur le mont d'Etenclin.
En 1671, Louis XIV mis un terme à ce genre de procès.
Ce fait inspira un film : Série "Tribunal de l'impossible" Le sabbat du Mont d'Etenclin (1968) (TV)
La fin de l’Ancien Régime
On constate au XVIIIe siècle une nette amélioration du sort de la paysannerie.
Si la pêche occupe les ports (Barfleur, Saint-Vaast-la-Hougue),
Carteret et Carentan déclineraient plutôt.
A Cherbourg, «on arme quelques gros navires de 200 à 300 tonneaux pour les Amériques, en particulier les Antilles où l’on transporte salaisons, draps, toiles et pacotilles diverses »
note Jean Quellier, tandis qu’à Granville, on arme au long cours pour la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve.
On assiste à l’émigration de familles de l’Avranchin
vers la Nouvelle-France.
L’occupation de Cherbourg par les Anglais en 1758 eut pour conséquence principale la destruction du port de commerce, achevé peu de temps auparavant.
Le duc d’Harcourt, gouverneur de Normandie, confie à Le Couldre de la Bretonnière la charge d’étudier la défense du site ; il propose la création d’une digue implantée en pleine mer et protégeant la rade.
Ces travaux gigantesques suscitent un engouement général et attirent de nombreux visiteurs.
De simple bourgade qu’elle était auparavant, Cherbourg devient réellement une ville.
En 1786, Louis XVI décide de venir en personne assister à l’immersion du neuvième cône, et est accueilli avec ferveur par la population.
Cependant une crise profonde vient frapper la région. Aux pluies diluviennes de 1787, succède la sécheresse en 1788, puis un hiver très rigoureux (1788-1789). S’ensuivent chomâge et disette, annonciateurs des bouleversements futurs.
La Révolution
Dans le nouveau département de la Manche, créé par décret du 26 février 1790, la Révolution semble avoir été accueillie favorablement à ses débuts.
La crise religieuse jouera un rôle déterminant :
- si l’on relève 59% d’ecclésiastiques assermentés dans les districts de Saint-Lô et de Cherbourg, le chiffre tombe à 41% pour ceux de Mortain et 37% à Avranches.
En 1793, le représentant en mission Lecarpentier renouvelle les autorités accusées de « fédéralisme » et multiplie « les poursuites contre les suspects de contre-révolution », dont les émigrés rentrés en France ; à ce propos, notons la proximité des îles anglo-normandes, refuge de nombreux nobles et ecclésiastiques.
Battue à Cholet, l’armée vendéenne pénètre dans la Manche et parvient
à Granville le 14 novembre 1793, mais ne peut prendre la ville malgré un violent combat.
La réaction thermidorienne ramène les notables au pouvoir,« le Rocher de la Liberté » reprenant son nom de Saint-Lô et « Pierre-Ferme »
celui de Saint-Pierre-Eglise.
Dès l’an III (1795), le représentant Dentzel, plus modérateur que Lecarpentier, s’adresse de Coutances aux populations, les mettant en garde contre « cette horde de brigands que vous nommez chouans.
L’Avranchin et le Mortainais deviennent rapidement le domaine d’élection de la chouannerie.
Dans une moindre mesure, les cantons de Saint-Sauveur-Lendelin et Périers sont touchés ainsi que celui de Digosville de 1797 à 1801.
Frotté supervise l’organisation militaire et les affrontements se succèdent : il attaque Ger, puis Torigni (1796) ; au Petit Celland, un millier de chouans affrontent autant de républicains.
Agent de renseignement, Jacques Destouches, né en 1780, est condamné à mort en 1798 et incarcéré à la prison de Coutances ; le 9 février 1799, 18 chouans prennent de nuit la prison d’assaut et parviennent à le faire évader.
Au total, on peut estimer à près de 500 victimes le nombre des habitants de la Manche décédés de mort violente ou après condamnation entre 1792 et 1800, augmenté des Vendéens morts sur son territoire.
Durant le Consulat et l’Empire, le département bénéficie de la présence d’excellents administrateurs, les préfets Montalivet, Costaz, Bossi.
On ordonne l’assèchement des marais de Carentan par des prisonniers de guerre espagnols.
En 1811, Napoléon 1er et l’impératrice Marie-Louise viennent visiter le port militaire de Cherbourg (Nouvel Arsenal), dont on venait d’ordonner le creusement, entrepris sous la direction de l’ingénieur Cachin.
Les corsaires granvillais et cherbourgeois sont très actifs, tel François-Médard Racine qui a créé et donné son nom au port de Saint-Germain-des-Vaux.
Des personnalités marquantes s’imposèrent durant cette période. Charles François Lebrun (1739-1824), fit une très belle carrière de la fin de l’Ancien Régime à la Restauration.
Il fut l’un des trois consuls avec Bonaparte et Cambacérès avant d’être nommé prince architrésorier de l’Empire et duc de Plaisance.
Alors que la mémoire du général Valhubert (1764-1805), mort à Austerlitz, est honorée à Avranches, Bricquebec vit naître Jean-François Léonor Le Marois (1776-1836).
De la Restauration au Second Empire
Les monarchies censitaires apparaissent comme une période de stabilisation et de relèvement. Sur le plan démographique, le département connaît un apogée en 1826 (600 000 habitants), sa population ne cessant de décroître par la suite.
Le nord du Cotentin fournit à Cherbourg de forts contingents de population, attirés par les travaux du port et la construction navale : la population fixe passe de 16 147 habitants en 1816 à 22 980 habitants en 1845.
La prédominance de l’agriculture est à souligner ; certains grands propriétaires, tels le marquis de Sesmaisons à Flamanville ou le comte de Kergolay à Canisy, ont recours aux innovations (utilisation de la charrue, bonification des terres).
A Martinvast, le général comte du Moncel, polytechnicien, réunit un domaine de 1000 hectares (terres, bois, usine) et construit à partir de 1820 une ferme-modèle parmi les plus modernes de France.
A Granville, la grande pêche y connaît un nouvel essor (58 navires en 1820, 77 en 1840) ; la pêche aux huîtres est florissante : en 1832-1833, on pêche 59 millions d’huîtres (90 bateaux et 700 hommes).
De plus, environ 700 autres personnes, dont femmes et enfants sont employés au triage et au parcage des huîtres.
Quant au port de Cherbourg, dont l’équipement est également rénové, il importe pour 11 millions de francs de marchandises de 1816 à 1828 et exporte pour 29 millions. On doit à Alfred Mosselman (1810-1867) un renouveau de la navigation fluviale :
canal de Vire et Taute (1839), canal de la Soulle, de Coutances à la mer (1840) ; il réactive le port de Carentan, relié à Saint-Lô par bateaux postes.
Des filatures de coton sont créées au Vast par Fontenilliat (600 ouvriers au milieu du siècle) et à Gonneville par Séhier (200 ouvriers).
La noblesse d’Empire apparaît immensément riche !
Lebrun se trouve ainsi à la tête d’un patrimoine considérable ainsi que le général Le Marois qui épousa l’une des héritières les plus fortunées de Belgique.
Parmi les figures marquantes, citons Léonor-Joseph Havin (1799-1868) directeur du Siècle, député et président du Conseil général, mais, sans conteste, le personnage le plus illustre demeure Alexis de Tocqueville (1805-1859), député de l’arrondissement de Valognes ; l’auteur de De la Démocratie en Amérique aimait résider dans sa demeure ancestrale du Val de Saire.
Sous le second Empire, des difficultés nouvelles apparaissent dans le domaine économique. Malgré cela, cette période déterminante connaît la révolution des transports ; les lignes de chemin de fer Paris-Cherbourg (1858) et Paris-Granville (1870) sont ouvertes, favorisant l’écoulement des produits.
Une nette amélioration des conditions de vie du monde agricole, un enrichissement général s’ensuivent.
En 1858, Napoléon III et l’impératrice Eugénie viennent célébrer l’achèvement des travaux de la digue et du port militaire, recevant la reine Victoria avec faste.
Sur le plan politique, la noblesse légitimiste se rallie plus ou moins au régime ; c’est le cas de nombreux conseillers généraux, ainsi qu’une bonne part de la bourgeoisie orléaniste sur le long terme.
On rencontre cependant des exceptions, et non des moindres ( Alexis de Tocqueville). L’influence légitimiste demeure forte à Avranches, tandis qu’à Cherbourg les idées nouvelles gagnent la population ouvrière, favorable à la révolution de 1848.
Cependant, à la fois régime d’ordre et de prospérité, le Second Empire plaît aux habitants de la Manche et sera souvent regretté jusque durant l’Entre-deux-guerres.
La troisième République
Très densément peuplée dans le premier tiers du siècle, la Manche connaît une véritable chute de sa population : peu de naissances (on désire améliorer la condition de ses enfants et éviter le morcellement des terres) ainsi qu’une forte mortalité expliquent ce phénomène que vient renforcer une forte émigration dirigée vers Caen, Rouen et la capitale.
Autrefois presque limité à la région du Plain, amorcé sous le Second Empire, le « couchage en herbe »va croissant, et dans un département essentiellement rural, ce phénomène s’avère primordial :
- les prés et les herbages l’emportent sur les cultures céréalières et lui donnent sa physionomie actuelle.
- L’élevage des chevaux permet la création de haras prestigieux (Martinvast, Pépinvast) destinés au monde des courses.
La Belle Epoque voit la multiplication des coopératives laitières dans la Hague et le Val de Saire, souvent grâce à l’impulsion de la noblesse locale.
Dans l’ensemble, l’industrialisation de la Manche semble limitée et éparse : l’industrie des métaux est présente à Sourdeval et à Villedieu-les-Poêles (fonderie de cloches) et l’on relève une papeterie à Saint-Lô et une usine d’engrais (Dior) à Granville.
Tôt gagnée à la république, la Manche fait figure de département « modéré », résolument marqué à droite, mais il convient cependant de nuancer cette constatation évidente.
Guerres et Libération
Première Guerre Mondiale :
Durant la guerre de 1914-1918, la Manche aurait compté 20 538 tués (23,81% des mobilisés) et le recensement de 1921 fait chuter la population départementale à 425 512 habitants.
Dans l’agglomération cherbourgeoise, les préoccupations sociales sont à l’ordre du jour et l’on s’efforce de combler un retard important en édifiant des cités ouvrières.
Implanté à Cherbourg depuis le Second Empire, le trafic transaltlantique reste très florissant. Pour répondre à ses exigences, le creusement d’un port en eau profonde est entrepris sous la direction de l’ingénieur Minard, permettant ainsi l’accès permanent des navires. Parallèlement, la mise en chantier d’une vaste gare maritime complète cette entreprise d’importance.
Relevons aussi le rôle de port d’embarquement des habitants d’Europe centrale émigrant à destination des Etats-Unis.
Avec l’Entre-deux-guerres, le tourisme balnéaire se généralise aux classes moyennes, et l’on relève en milieu urbain une uniformisation des comportements dans une contrée réputée pour avoir su conserver une certaine douceur de vivre.
La Deuxième Guerre Mondiale :
Le second conflit mondial, au delà de cet événement historique considérable, le Débarquement de 1944, constitue une coupure radicale dans l’histoire de la Manche. Lors de l’offensive de 1940, les défenseurs tentent de s’opposer vainement à la rapide avancée allemande.
Le 19 juin 1940, Rommel prend la place de Cherbourg, où l’on s’était efforcé au préalable d’opérer le maximum de destructions possibles.
A l’automne 1942, débute la construction de blockhaus sur les côtes, dans le cadre du « Mur de l’Atlantique », conduite par l’organisation Todt.
Cette entreprise d’envergure, visant à s’opposer à toute tentative de débarquement, est complétée par la pose de mines sur le rivage. Malgré tous ces barrages, les forces alliées parviendront à prendre pied sur le sol français (opération Overlord).
A l’aube du 6 juin, les premiers éclaireurs américains sont parachutés autour de Sainte-Mère-Eglise (82e division aéroportée du général Ridgway) qui est prise à 4h30.
Parallèlement, la 4e division d’infanterie débarque à Sainte-Marie-du-Mont. Les pertes sont importantes et l’avance s’avère difficile.
Le même jour, débutent les bombardements de Valognes, Saint-Lô et Coutances. En deux jours, Saint-Lô subira cinq vagues successives, anéantissant le chef-lieu du département.
Le 14, les positions sont consolidées à Carentan et la prise de Montebourg nécessite de violents combats, du 12 au 19. Valognes est libérée le 21, alors que la capitulation de la garnison de Cherbourg est signée au château de Servigny, à Yvetot-Bocage, le 26 juin. L’Arsenal est pris le 27 et les dernières poches de résistance allemandes de la Hague cessent tout combat le 29.
Une fois la presqu’île libérée, la plus grande partie du département reste à conquérir après d’âpres affrontements.
Les ruines de Saint-Lô sont atteintes le 19 juillet ; 3 jours plus tard, débute l’opération Cobra : une puissante artillerie, appuyée par 2 000 bombardiers anéantit les troupes allemandes entre Saint-Lô et Lessay.
Coutances est prise le 28, et Avranches le 31.
La percée d’Avranches, dirigée par la 3e armée du général Patton est la dernière grande offensive américaine que connaît la Manche, et du 3 au 13 août, la bataille de Mortain (violente contre-attaque allemande) voit la fin des opérations.
Au 15 août, la totalité du département est libérée, au terme de sanglants combats et de multiples destructions.
La Manche a payé un lourd tribut à la France.
Depuis un demi-siècle, le département s’est reconstruit et modernisé.
Source http://www.lamanche.net/ et autres documents
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La vache Normande
De robe dite « tricolore » avec « lunettes » autour des yeux et du mufle, la vache normande serait la descendante de bovins amenés par les Vikings au IX°-X° siècle.
D’abord connue sous le nom de Cotentine, elle regroupe d’anciennes variétés locales telles que la Cauchoise, la Brayonne, l’Augeronne et la Mayennaise ; il faut attendre 1883 pour voir naître son herd-book.
En 1946, la première vache inséminée artificiellement sera une Normande.
Sa rusticité, sa facilité de vêlage expliquent l’intérêt de nombreux pays pour cette vache remarquable au lait riche en protéines.La moyenne des lactations s’élève à environ 6.000 Kg par an.
Le camembert ou le beurre sont ses meilleures cartes de visite.
La race bovine normande est de grande taille (hauteur moyenne au garrot :
1m50 pour les mâles, 1m42 pour les femelles).
Elle est rustique - capable de valoriser les fourrages grossiers - et se caractérise par sa mixité lait-viande, aussi bonne laitière que bouchère.
Une vache normande produit en moyenne plus de 6000 kg de lait par an,il s'agit d'une race de plein air, présentant de bonnes qualités maternelles et une bonne facilité de vêlage.
Mais foin de ce discours savant !
La vache normande est avant tout cet emblème vivant de la Normandie dont l'élégante silhouette et la robe superbe s'accordent si bien à nos prairies. Cette robe justement évite au néophyte de la confondre avec aucune de ses rivales. Sur fond blanc, un manteau plus ou moins soutenu est dit "blond", quelle que soit la nuance, du fauve au roux ; il est parcouru de fines rayures brunes qui donnent l'aspect "bringé" quand leur densité augmente, et disposé en tâches plus au moins dispersées qui donnent l'effet "caille", "truié" ou "moisi" suivant leur répartition ou leur intensité.
"Blond, bringé, caille !". Comme le Normand, la vache normande est toute en nuances.
L'éleveur l'apprécie "blanche" ou bien "chargée en couleurs" suivant les goûts et les modes, mais on la reconnaît du premier coup d'oeil.
Enfin, dernier détail essentiel : la vache normande porte des lunettes ... des tâches de couleur autour des yeux.Notre reine des prés n'a pas qu'un physique, elle a aussi une histoire, d'ailleurs très récente, car en effet, on pourrait dire que la race bovine normande est née en 1883 !
Une légende tenace voudrait pourtant que - comme tout ce qui s'est fait de grand en Normandie - la vache normande ait débarqué des bateaux vikings !
On pourrait là-dessus réexaminer tous les arguments d'un débat archéologique bien connu. Certes, les Vikings pouvaient transporter du bétail dans leurs mouvements de colonisation ; mais ces colonisations furent le plus souvent, et particulièrement en Normandie, très minoritaires ; et il resterait à expliquer comment cet apport, même si on ne l'exclut pas, aurait pu influencer la masse du troupeau 10 siècles plus tard !?Il est plus sérieux de préciser tout de suite qu'aucun historien ne peut avancer d'arguments pour ou contre cette thèse, car nous n'avons aucune série documentaire, iconographique, ou zooarchéologique, représentative sur le plan statistique, qui puisse nous permettre d'établir une chronologie de l'histoire du bétail en Normandie avant la fin du XVIIIe s.
Or, arrivé à cette époque, la situation du troupeau en Normandie, telle que nous pouvons la percevoir est celle d'une relative diversité de races qui tend vers l'unité, par le volonté et le travail des acteurs de cette véritable révolution agricole : le couchage en herbe et le développement de l'élevage bovin du milieu du XIXe au milieu du XXe s.
En effet si Froissard admire "les grands boeufs du Cotentin", il ne décrit ni les animaux ni les conditions d'élevage, et il faut attendre le XVIIIe s. pour voir apparaître dans le vocabulaire dialectal les expressions familières qui identifient le type "normand" chez les bovins. Un acte de vente d'un marchand de bestiaux de Saint-Fromond, dans la Manche, énumère en 1718 des bêtes "sous robe rouge" ou "bringée", mais aussi des animaux noirs, gris ou blancs.
Etaient-ils tous normands ?
Autour de Thorigny, l'intendant anglais du château ne reconnaît lui, vers 1800, que de petites vaches qu'il compare spontanément aux races des îles anglo-normandes.
Et encore au XIXe s. les concours voient s'affronter à l'affiche des normandes, des bretonnes pie-noir, des jersiaises, des hollandaises, et des races croisées, toutes élevées en Normandie.
Le dossier n'est pas clos par ces quelques exemples, mais il faut en retirer l'idée générale que la vache normande se dégage assez tardivement d'un troupeau bigarré, peu sélectionné, croisé sans souci d'entretenir une généalogie de grands reproducteurs.
La vache normande est bien là depuis longtemps, mais elle n'est pas seule et surtout elle attend qu'on s'occupe d'elle.
Avant le XVIIIe siècle en effet l'élevage bovin n'est qu'une activité secondaire pratiquée sur les landes et les jachères.
Le boeuf est élevé pour sa force de travail mais remis à l'engraissement après quelques années de service selon les mêmes pratiques de vaine patûre.
Tous les soins sont apportés à la polyculture vivrière.
La Normandie n'est pas alors un pays de prairies mais une terre de labours.
Mais déjà au tournant des XVe et XVIe s., et de plus en plus au XVIIIe s. finissant, les données du problème ont commencé à changer dans certains terroirs normands, là où les terres basses et humides ne peuvent être labourées, là où de grandes seigneuries laïques ou ecclésiastiques ont entrepris de valoriser leurs exploitations, là où le sel, indispensable pour la conservation du beurre, est moins taxé, là où les ports ou la proximité des villes offrent de gros débouchés ; là surtout, comme à Isigny, où tous ces avantages sont réunis.
Les terres basses du Bessin et du Cotentin, du Pays d'Auge, du Pays de Bray sont les premières taches entièrement vertes sur la carte de l'agriculture normande.
Le chemin de fer et la croissance urbaine du XIXe s. libèrent les possibilités de spécialisation de l'agriculture régionale par le transport des denrées et une demande plus soutenue.
Les crises frumentaires de la fin du XIXe s. aidant, des années 1850 à 1920/30, la vague herbagère submerge la Normandie.
Tout le monde veut des vaches, et les meilleures pour le lait et pour la viande. C'est la chance de la normande.
Cette chance a été exploitée d'abord en surmontant la menace de la "bâtardise".
Dès la Monarchie de Juillet, et surtout sous le Second Empire, l'Etat prétend se mêler de l'élevage normand !!
Obnibulés par la nécessité d'augmenter la production de viande pour le marché urbain, et fascinés par les performances des éleveurs anglais, les agronomes du Ministère poussent au croisement des races bovines indigènes avec l'anglaise de Durham, bête à graisse aux performances quasi monstrueuses.
Le réseau des Haras, et en particulier le Haras du Pin dans l'Orne, est mobilisé pour offrir aux éleveurs normands les services des reproducteurs durham.
Les concours d'animaux des années 1860 à 1880 valorisent systématiquement les durhams purs ou croisés.
L'éleveur normand est une cible privilégiée de cette propagande.
Depuis longtemps les boeufs normands sont les rois du défilé du "Boeuf gras" à Paris où chaque année des animaux de près de deux tonnes (!) sont sacrifiés à la population en liesse.
Les Normands se mettront au durham pour valoriser cette production, pense-t'on dans les bureaux du ministère.
Mais les éleveurs regimbent. Ils pensent que le croisement avec les durhams affaiblit les performances laitières qui enrichissent les régions d'élevage les plus dynamiques (Bessin, Bray).Surtout ils se sentent capables d'adapter au bétail indigène la leçon du développement du durham : la sélection.
Jusqu'au début du XXe s., les zootechniciens distinguent encore dans la race bovine normande des rameaux différenciés :l'augeronne, la brayonne, la cauchoise, la cotentine, etc.
Chaque rameau représente une évolution autochtone d'un ensemble plus vaste, adapté aux besoins locaux et influencé par des apports de sang extérieur.
Le Pays d'Auge ne particulier, vieux pays d'embouche, achète de longtemps ses veaux jusqu'en Charolais.
A la fin du XIXe s., les éleveurs normands entreprennent d'unifier ces rameaux progressivement recouverts par la Cotentine, considérée comme la meilleure et la plus anciennement sélectionnée des souches bovines normandes.Ce travail est fait de connivence entre des familles, véritables dynasties d'éleveurs, qui d'un bout à l'autre de la Normandie courent les marchés et les concours, et s'échangent les meilleurs reproducteurs.
Qu'ils s'appellent Lavoinne ou Lange en Pays de Caux, Noël en Val de Saire, Hervieu dans l'Eure, et d'autres encore, une élite d'hommes et d'élevages se met en place à cette époque et influence - trop lentement - la masse du troupeau.
En 1883, les meilleurs ont été inscrits au premier livre des reproducteurs du Herd Book de la race bovine normande dont l'histoire complexe, faite de succès et d'échecs se continue aujourd'hui au sein de l'UPRA normande.
Or, loin du cliché facile d'un paysage de prairies intemporelles sous le ciel de Normandie, cette histoire n'a pas plus d'un siècle, ou un siècle et demi.De la vache normande, les éleveurs ont fait en trois générations d'hommes la première race bovine française, championne dans tous les concours, exportée dans le monde entier, cobaye de toutes les innovations techniques comme le contrôle laitier ou l'insémination artificielle.
On a fait fortune en Normandie entre 1930 et 1950 dans la vente des reproducteurs bovins pour la plus grande gloire des seigneurs de l'élevage, hommes et taureaux.
Mais le succès a endormi la vigilance et l'esprit de progrès.
Sûrs de leur fait, les Normands de l'Entre-deux-guerres se sont mis à négliger les principes inventés par leurs aînés : à quoi bon contrôler les performances laitières des vaches puisque nous savons qu'elles sont les meilleures ?D'ailleurs la paye du lait n'intéresse guère les éleveurs.
Ce qu'ils aiment c'est la vente, le concours.
Dénicher le meilleur taureau, la meilleure vache ... et revendre les mauvaises "biques", en trichant au besoin sur les origines.
L'inscription aux livres d'élites du Herd Book ne concerne donc qu'une toute petite minorité de "stars", au mépris de l'intérêt de l'économie locale :
l'amélioration de la masse du troupeau.
Pendant ce temps la concurrence s'organise.
La grande rivale sous tous ses avatars successifs - hollandaise, française frisonne pie-noir, prim'holstein - bénéficie au contraire d'un travail de sélection conduit de façon rationnelle sur une large effectif international. En Cotentin, on l'appelle avec mépris la "Noire", la "Pouque à lait". Elles n'est pas belle comme nos normandes.
Mais, spécialisée exclusivement sur la production laitière, elle donne un lait moins riche, mais en beaucoup plus grandes quantités. Surtout, elle a bénéficié d'entrée de jeu d'une innovation majeure :
l'insémination artificielle expérimentée en 1946, dans le Perche, sur des vaches normandes, mais dont les Normands n'ont pas voulu !!
L'insémination artificielle permet en effet de stocker et de diffuser en grandes quantités la semence sélectionnée des meilleurs reproducteurs.
Pour les Normands, cette maudite invention représente la fin du commerce fructueux des taureaux de foire - on n'a plus besoin que de quelques dizaines de mâles, pour des centaines, des milliers de vaches.
C'est la fin aussi d'un art de vivre, fait de finesse et de rouerie, d'un rapport à l'animal autant culturel qu'économique.
On se battra en Cotentin jusqu'à la fin des années 50 pour interdire l'insémination.
Pendant ce temps, la concurrence en bénéficie à plein et produit des vaches 20 à 30% moins chères à l'achat.
Que viennent quelques épizooties - fièvre aphteuse, tuberculose bovine - et les éleveurs touchés préfèrent reconstituer le troupeau abattu à moindres frais.
De plus, à partir, des années 60, le contexte productiviste incite à choisir un animal qui "pisse le lait". Enfin, d'autres races conquièrent sur le marché des places réservées à leur spécialité bouchère : charolaises, limousines, blondes d'aquitaines, et même salers aujourd'hui.
Elles aussi ont changé les couleurs de nos prairies.
En 1958 l'effectif de vaches normandes est le premier au niveau national.En 1988, il est retombé à la troisième place derrière la prim'holstein et la charolaise, chacune dans leur spécialité, après avoir perdu plusieurs millions de têtes.
En Normandie seulement, la vache normande reste première, d'une courte corne, avec seulement un peu plus de 50 % de l'effectif total.
Mais la normande garde tous ces atouts face à ces cousines et rivales : rusticité, mixité lait-viande, remise à niveau génétique incontestable ces dernières années.Le contexte économique change lui aussi.
Les quotas laitiers et la politique d'AOC lui redonnent toutes ces chances.
Et surtout, les jeunes éleveurs sont encore animés par l'attachement viscéral et sentimental à un animal dont, rappelons le fortement, l'aventure n'a commencé que du temps de leurs arrière-grand-pères.sources : http://nanienormandie.canalblog.com/tag/calvados/p10-0.html
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Le Normand n'est pas mort!!!
La description du paysage
Au cours de leur progression et de leur installation en Normandie, les Vikings vont avoir besoin de s’orienter, se repérer et donc de donner des noms au paysage et aux repères qu’ils utilisent pour se diriger. La pénétration des Vikings en Normandie va donc s’accompagner d’une pénétration de termes norrois (langue des Vikings) décrivant le paysage dans le parler local. Tout d’abord, il leur est nécessaire de s’orienter par rapport à des repères fixes et aux étoiles. Et donc « Nordi, Sudri, Estri, Vestri », mots vikings désignant les 4 grandes directions vont devenir normands sous la forme Nord, Sud, Est, Ouest. Les Vikings arrivant par la mer, il leur est indispensable pour leur orientation et leur sécurité de donner des noms aux îles, courants, rochers… qu’ils vont rencontrer. C’est donc en premier lieu le paysage maritime qui est décrit. Ainsi le terme normand havre ou hable qui désigne un port, un refuge vient de « Häfn » ou « Höfn » qui en norrois signifie « port ». Par exemple, le Havre de Grâce, le Havre de Goury, le Hable de Dieppe.
Faire vivre le normand
Environ 20 000 personnes parlent encore aujourd'hui le "patois" normand. Mais, chacun le constate, le riche vocabulaire de notre langue du pays s'effrite avec le temps...
A l'époque où la langue normande était parlée par tous en Normandie, il existait plus de 30 000 mots, expressions et tournures spécifiques !
Cette langue nous ouvre une formidable encyclopédie de notre histoire populaire régionale. C'est pourquoi nous voulons la sauvegarder et la faire vivre le plus longtemps possible.
Entendre du normand ?Chroniques France Bleu en normand
Les chroniques en normand de Rémi Pézeril sont diffusées chaque dimanche à 11h28 sur France Bleu Cotentin.
Vous pouvez aussi les écouter en direct sur le site de Radio-France Bleu Cotentinextrait de Flleurs et plleurs dé men villâche
" Cha fut men père qu'entrit l' prémi. Nos gens écouotaient après nouos dé d'pis qu'il-avaient rarrivé. J' les vei aco. Men père assis à sa pllèche, sen blâodôt nei eun miot éfalé, sa casquette à visyire dé tcheû ramountée hâot sus ses qu'veus. Ma mère dé d'bouot d'aras la carre dé la tablle, sen devaunté byin agenci sus ses cotillouns d' droguet. Eune môque, no l'érait entendeûe. La couosène 'tait ilo, enter leûs déeus. Eune gamène grosse coume ryin - eune écrêle, coume érait prêchi l'pépé Panyi - heingue dé piâo, qui nouos guettait v'nin d'aveu d's uus neis à mitan évarés. No-z-érait creû qu'ol avait chômé, coume eune quenâle acraunchounée. "
" Ce fut mon père qui entra le premier. Nos parents nous attendaient depuis leur retour. Je les vois encore. Mon père assis à sa place, son blouson noir à demi ouvert, sa casquette à visière de cuir remontée haut sur ses cheveux. Ma mère debout tout contre l'angle de la table, son tablier bien ajusté sur ses jupons de droguet. Une mouche, on l'aurait entendue. La cousine était là, entre eux deux. Une gamine très fluette - une crevette d'eau douce, comme aurait dit Pépé Le Panier - au teint basané, qui nous regardait venir avec des yeux à demi effarés. On aurait dit qu'elle avait manqué de nourriture, comme une enfant arrêtée dans sa croissance. "
Expressions relevées dans la Hague :
I fâot paé ergrettaer de byin collatiounnaer les gens que no deit soupaer.
Donnez abondamment à manger à la collation (vers 6h de l’après-midi, le casse-croûte : grandes tartines de pain de six livres beurrées…de confitures, cha coûote paé chi !). Vos invités du soir mangeront moins ! Vous ne regretterez pas d’avoir été généreux avant, i s’rount byin argouèmes! (rassasiés). Proposez leur alors de la nourriture chère, ils seront épatés ... (et il vous en restera !).
Si no coumptait l’lait et la flleu, no-z-érait janmais dé quenâles.
Le lait et la farine (la fleur de farine, la meilleure qualité) étaient la base de la nourriture des enfants. S’il fallait penser à ce que coûtent les enfants pour les nourrir et les élever, on en n’aurait pas. Ce qui veut dire que les époux s’abstiendraient de faire l’amour, seul moyen d’éviter d’en avoir âotefeis… Aimez vous sans penser au lendemain !
Héreus qui s’marie et byinhéreus qui s’marie paé !
Mais...
L’amour ch’est coume la gale, cha peut paé s’muchi.Référence à la gale qui fait tomber la laine du berca (le mouton) : impossible de vendre ce mouton sur le marché ou à la foire, car tout le monde voit cette laine qui manque par plaques. La gale est en plus une maladie très contagieuse et autrefois difficile à éliminer (surtout avec des animaux mal nourris).
Quand on est amoureux, c’est impossible de le cacher ! Les amis le voient aussitôt !
Mais à la loungue, tréjous d’la bouillie cha engnie...La bouillie de sarrasin (avec une noix de buure) était le régal des Normands, en avoir tous les jours c’est un privilège…Impossible de s’en lasser ! (Y avez- vous goûté ? Un délice à remettre à l’honneur dans les restaurants !)
Mais par contre on peut s’ennuyer de faire l’amour avec la même personne, même si c’est le summum du plaisir, car on a envie de changer ! On se lasse des meilleures choses.Hélà ! Coume vos dites. Mais pouortaunt… la poule habitue byin l’co !
C’est la poule qui sait y faire, et alors le coq n’a pas envie d’aller en voir une autre. On peut s’aimer longtemps : sens inverse du dicton précédent ...Mais pas forcément contradictoire
L’mariage est paé métyi d’vuullèche.
N’attendez pas d’être vieux pour vous marier.
On peut aussi comprendre que l’amour doit s’apprendre jeune... car il grandit avec l’expérience, avec l’âge...
Petit lexique normandà ce sei à ce soir
à dessens à l’envers
à fait totalement
à la bouolevue approximativement
à l’uni mis à niveau
à main à mon affaire
à matin ce matin
abanoun abandon
acachi (s’) arriver quelque part
acat (un) achat (un)
acaunter accompagner
accouver (s’) accroupir (s’)
accreire croire
acertainer certifier
achaler fatiguer
achocre maladroit(e)
achteu en ce moment
aco encore
adreit adroit
afouer énerver
agésiner choyer
agonir injurier
aider (s’en) se faire obéir de
ainchin ainsi
aisi facile/aisé
amarrer préparer/arranger
amignonnement caresse (une)
amin ami
amitieux affectueux
amont contre
ânette (une) ânesse (une)
anicher enmitouffler
annouche (une) annonce (une)
ânon (un) églefin (poisson de mer)
a’nuit aujourd’hui
âo au
âot août
âotefeis autrefois
apercevant perspicace
arocher lancer au loin
arryire/arrire automne (l’)
arsouiller s’adonner à la boisson
assemblée (une) fête locale (une)
assen bon sens
aun (un) an (un)
avaer avoir
aveindre atteindre
avernom sobriquet/surnom
avisaer regarder
avisi (s’) apercevoir (s’)
avrelaun (un) chenapan (un)
babet (un) coq de petite race (un)
bacouette (une) femme bavarde (une)
Banneau (un) tombereau (un)
barrer fermer à clé
barreté (une) mesure de contenance
baricot (un) ventre
bateau (un) bréchet de volaille (un)
batterie (une) battage des céréales
bedot (un) dernier né/simplet
bégaud (un) sot
belin (un) bélier
beloce (une) prune sauvage
belon (un) demi tonneau (un)
berca (une) mouton (un)
berlan (un) un buccin (coquillage marin)
berrot (un) bec de pressoir (un)
bette (une) betterave (une)
bibet (un) moucheron (un)
bijude (une) cabane (une)
billot (un) sabot de bois
binote (une) gerbe/tas de foin
blachis (le) tourchis (le)
blanche (la) eau de vie
blaude (une) blouse
bleuner traîner/rêver
bôner cacher les yeux
boucaner chercher querelle
bouille (une) alambic (un)
bourre (une) canne (une)
bourot (un) caneton (un)
brelin bigormeau
brié pain à la mie serrée (pain brié)
bringue brun-roux
bröe (la) mousse (la)
buhotte (une) crevette grise (une)
bunette (une) fauvette (une)
busoquer occuper à (s’)
cabot chabot (poison de mer)
cabouin (un) cabine (une)/petit cagibi (un)
cachet (un) verrou (un)
cale (une) entame/tranche de pain (une)
canne/kanne (une) pot à lait ou à eau en cuivre (un)
carabot (un) clochard/mendiant/déliquant selon le contexte
carpelouse chenille (une)
carre (la) angle (un) / coin (un)
castille variété de groseilles à grappes
casuel délicat/risqué
cavée (une) chemin creux (un)
chagriner pleuvoir légérement
champlure (une) robinet d’un tonneau (un)
chani moisi
charrière (une) chemin creusé d’ornières (un)
chartrie (une) hangar à charettes (un)
chasse (une) petit chemin (un)
chatourne (une) gifle (une)
chenu bien portant
chouin (une) louche (une)
chouler pousser à agir
clarer frapper
cléfer / clever fermer à clé
clenche (une) poignée de porte (une)
clos petit champ/pièce de terre
coeuru fort
corlieu (un) courlis (un)
corvée (une) grande quantité (une)
cotte (une) salopette (une)
coudre (du) noisetier (du)
courtil (le) jardin (le)
craquelin (le) cartilage (le)
croupette (une) courbette (une)
cusser plaindre (se)
custot (un) sacristain (un)
daru ventripotent
daunche-mare bergeronnette (une)
de banouon en liberté
débord bas-côté de la route
défaité nu-tête
défalé décolleté
déganer imiter
déhucher descendre
déjouquer enlerver/retirer
deman demain
démaqui vomir
déouinceler déboiter
dépaturer tirer d’affaire (se)
désailler mettre hors service
déteurs (un) entorse (une)
détourber déranger
devanteau tablier (un)
diou dieu
dirie racontar (un)
doche (la) rumex (le)
d’où vyint ? pour quelle raison ?
doudou bonbon (un)
douet (un) ruisseau (un)
douet/douit/dou lavoir (un)
doulant douloureux
ébauder éblouir
ébrai cri (un)
ébrédilli écarquillé
ébrésouilli interloqué
écale (une) coquille d’oeuf (une)
écrigné décoiffé
afalé décolleté
effochi timide
effreiduraè transi de froid
égaluer éblouir
élugir exaspérer/abasourdir
émeindraer réduire en miettes
enhaner avoir du mal
enquéräodaer ensorceler
enrudi (yête) avoir mal partout
erganne mauvaise humeur (de)
ergent argent
ergentu riche
étraler s’étaler de tout son long
étreindre essorer
failli affamé
failliteûres faiblesses
falue (une) galette briochée
famile famille (la)
fâofollet duvet (du)
fâoque/fâote de jou (à) tombée de la nuit (à la)
fâoquet croc en jambe (un)
fâote qué parce que
faunflleue berlue (la)
faunfluaer chanceler
fé fer
féchoun façon la)
féchounaer façonner
fei foi (la)
fein foin (le)
fème femme (une)
fène-forche (à) à force de
feugire fougère (une)
févryi février
fiaôtaée probité (la)
file fille (une)
finin finir
fiqui planter
fisset petit-fils
flânnyire commère (une)
flip boisson à base de calvados, de cidre et de miel
fllabin enjôleur
flleu farine (la)
flleur fleur (une)
fllot marée montante (la)
flon bleuet (un)
fo fou
foêdrâle giboulée
forche force (la)
fossaé talus (un)
foudre tonnelet à eau-de-vie (un)
fouée flambée (une)
foui retourner la terre
found profond
fouorque fourche /fourchette (une)
freid (la) froid (le)
freid coups (à) jusqu’à plus soif
frélaumpyi vaurien/ voyou (un)
frémillie foule grouillante
frémin fourmi (une)
fri (le), frie (la) l’herbe/le champ
fribe nerveux/ vif
frichti viande, par extension à manger
frime (eune) un peu
frivole primevère (une)
froumaer fermer
frument hardiment
fumellyi coureur de jupons (un)
fûter lasser
fuule feuille (une)
fyir fier
gâbe/gâblle pignon (le)
gâbllous douanier (un)
gâche (la) petit pain rond et plat
gaffer mordre
gaguillounaer agacer/énerver
galefessyi propre à rien
gallu qui louche
galope (à la) à la va-vite
galu bigleux
galvauder vagabonder
gangni gagner
gâoche gauche
gâochi gaucher
gâolaer/gauler/grouler gauler (les pommes)
gâolôt/gaule perche de bois
gar jars (un)
garablle risqué
garçailli courir les filles
gardinyi jardinier (un)
gâs garçon (un)
gâté gateau (un)
gâter renverser
gaumbe jambe (une)
gavelle gerbe de blé (une)
gen (un) personne (une)
gens (mes) parents/proches (mes)
gens de mes gens (les) grands-parents (mes)
gifaillaer amuser (s’) /faire la fête
gimaer pleurer
gllèche glace (la)
glléchi glacé
glléru lierre (le)
godiâos verres (des)
godounaer maugréer
goglu prétentieux
goule/grimât visage (le)
goule (la) visage
goulées ragots (des)
gradellier (un) groseiller (un)
gradiles groseilles (des)
gramment largement
granne graine (une)
graunds grands-parents/ancêtres
grégeolaer trembler
grêlaée averse de grêle (une)
grélot tremblement dû au froid
grési tapisser
grilli glisser
grimachu grimaçant
grimer griffer
gros bé moineau (un)
Gros Ber mauvais/ vieux cidre
grou boue (la)
guai geai (un)
guédaé repu
guédaer (se) empiffrer (s’)
guênets denrées
guerbé botte de paille (une)
guerlique bringue (grande)
guerpaer (se) se dresser
guésiounnaer frémir d’envie
guetti regarder
guilfoute (à la) sans précaution
guilmargouère (à la) à la va comme je te pousse
guine moue (la)
ha chien (du), poisson de mer
hague hauteur, butte (une)
hagui hâcher menu/lacérer
halaer tirer
halaer à tchu refuser d’avancer
halési suffoquer
hâlitraé(e) gercé(e)
hammé hameau (un)
hampitounaer boîter
hangnet filet à crevettes
hann’bèque cousin (un) au sens moustique
hannequinaer rechigner
hannicroche ligne brisée (une)
hannoche branche émondée (une)
hanoun praire (une)
haôt haut
hâot de la nyit (oû) tard dans la nuit
hâot-bouot (oû) tout au bout de
hâoteu hauteur
happaer attraper, emparer (s’), tenir fermement
happe piège, prise, capture
haquaer appâtaer
harassoire poêle à trous (une)
hardelle célibataire
hardes vêtements
harée averse assez dense mais brève
haricotaer ergoter, marchander
harsounaer travailler tout le temps
hasyi chétif
hauchi (se) dresser fièrement (se)
haumpitonnaer boiter
haun hameçon (un)
hazi ordinaire
hé bas de porte (le)
heingue basané
hénéqui hésiter
hénu grande tristesse (une)
héquetaer toussoter
herbette oiseau troglodyte (un)
herche herse (une)
hère grinceux
héreng hareng (un)
héreus heureux
hérichoun hérisson
hérounde hirondelle (une)
herpé durci par le froid
herpé d’ sec très sec
héruchi ébouriffé
heûnât entêté
heûne tête (la)
hézet petite barrière (une)
hintaer souffler violemment
hivé hiver
hobette petite maison (une)
hoquetounaer avoir le hoquet
horsier gagner le large
hottaé très fatigué
hottu voûté /bossu
hottu bossu
houette/houvette sarcloir/binette (une)
hougue colline (une)
houlaer héler
houme homme (un)
hounaer râler, être mécontent
houolaer cacher
houole trou, cavité rocheuse
hucher placer haut
huchot chouette hulotte
hurquet petit tertre (un)
hus porte (une), l’huis
hyir hier
iâo eau
ichin ici
ilo/ilo lenreit/ lo lenreit là-bas
incarnaé méchant
inc’mode désagréable
incoumprénâbe incompréhensible
indéfinissablle qui n’en finit pas
indeine désagréable
inetou non plus
ingamo intelligence
innochent stupide/idiot
innochenterie bêtise
invecti intrépide
iorde/yorde sale/dégoûtant
itou aussi
ître huître (une)
jaffe gifle (une)
jammais jamais
jâonet bouton d’or (un)
jappe (avei de la) savoir parler
jaquet écureuil (un)
jatil gentil
jaunnyire champ en friche
jaunvyi janvier
javinaer critiquer
jéeudi jeudi
jigulaer tracasser
jipoutraunt folâtrant
jodu sourd, malentendant
joe joue (une)
jonflaer respirer fortement
joraé paré/décoré
jostaer jouer
jostous joyeux
Jouer convenir/ plaire
jounflli ronfler
jouorie aurore (l’)
jouorna journal (un)
jouquer grimper, monter sur
juqueus poulailler (un)
juqui perché
juser tomber goutte à goutte
jusqu’à ! au revoir !
kanne/canne (une) pot à lait ou à eau en cuivre (un)
kerke (une) église (une)
lâchie grosse pluie (une)
lachoun lacet (un)
lague espèce (une)
laise ampleur
lanne laine (de la)
lâonaer flaner
lâqui laisser
launluraer chantonner/fredonner
launtounyi traînasser
leisi (à) à loisir
lenreit là/à cet endroit
lerme larme (une)
li/Li lui
liement sans à-coups
ligoche (une) limace (une)
linraer abandonner/laisser
liquaer boire
lisette (une) petit maquereau (un)
lisse haie d’épines/d’aubépine
littaer lutter
lléru lierre
lli elle (pronom)
llu chaume (du)
lo là
loceis parler/langage (un)
lochaer trembler
lochepotaer secouer
locher remuer
lochi secouer
londe bois (un)
louen loin
l’s les
lue lieue (une)
lumelle lame
lundi lundi
luure lire
lyi elle
lyit lit
lyive lièvre (un)
ma mal (avoir du)
magène sans doute
magoulin reliefs/restes de repas
mahoun forte tête (une)
maigrache décharné
maigrélin fluet
maintian additionné d’eau
mairerie mairie
mais qué lorsque/ dès que/jusqu’à ce que
mâlard canard (un)
male nuisible
mâle herbe mauvaise herbe
maleine méchante
malin méchant
mamouènaer murmurer
man main (une)
man et à deman (à) sans ordre/à tort et à travers
mangeard dépensier/gros mangeur
mannyire de espèce de/ sorte de
mannyirement pour ainsi dire
mâomener malmener
mâoner flaner
mâopâs mauvais pas/piège
mâoque (à mié) abeille (une)
mâoture mauvaise action (une)
mâovaisetaé méchanceté
mâove mouette (une)
Maquer manger
mâquet/maquet menton (le)
mâr mars
marchi marché (le)
mardi mardi
margat fou de Bassan (un)
marquelotte macareux moine (un)
marrotaer patauger
marrounnaer ronchonner
marté marteau (un)
masse (la) torchis (du)
maunté manteau (un)
mé mer (la)
médyi midi
mégâoche maladroit
mei moi
meine mine/attitude (une)
meis mois
mêle(sse) merle (un)/merle femelle
melle (une) anneau (un)
mêlot, merlot jeune merle (un)
menteries mensonges (des)
mercrédi mercredi
méroutaer (se) tromper de route (se)
merqui écrire
mésigue/mésaungue mésange (une)
metti halé
meu/meuse mûr/mûre
meublle bétail
mézette mésange (une)
mi (un) baiser (un)
miais un peu de
micher pleurnicher
mié, mî miel
mielle (une) terrain sableux
miette (eune) un peu
mignard caressant/charmeur
milles (des) infinité (une)
milleu meilleur
milloraine dame blanche
Min Fieu mon petit/mon fils
miot (eun)/ miotin/miotinet un peu
miotène petit peu
mireus miroir (un)
mitan/ mitaun (le) milieu (le)
mitouns gants de laine avec des demi-doigts
môque/moque (une) bol/ tasse à cidre en terre cuite (anglais : mug)
môque à mié abeille (une)
morcé morceau (un)
morvette (une) gamine (une)
mouai mai
mouché tas (un)
moué troublé
mouessoun moineau (un)
moufeter/mouliner agiter (s’)
mountaée (la) escalier (l’)
mouorie grand nombre (un)
mouoronnaer à petit feu
mouver remuer
mouvette cuillère/spatule
muche (à) en cachette
muche-pot (à) en cachette, à cache-cache
muchi cacher
mucre moisi
mulaer/muler bouder
musotaer musarder
muus mieux
nache visage (le)
nachu têtu
nafreûre (une) blessure (une)
naîtaé (de) de naissance
nanette scarabée (un)
naoun/nenin/nin non
nâqui né
nei (neire) noir (noire)
nettyi nettoyer
neu neuf
neuches noces (les)
neyer noyer
niches espiègleries
nier (se) noyer (se)
nige (la) neige (la)
ninflli fureter
ninfllous curieux
nio (niolle) niais (niaise)
nioleries bêtises
nitou/n’tou non plus
no on
noirot (un) cormoran/pingouin (un)
noix (une) noisette (une)
nordet vent de nord-est
norouêt vent de nord-ouest
nou (un) noeud (un)
noaer nouer
Noué Noël
noué (une) noix/noisette (une)
noum nom
nu-chapins (à) pieds nus ânesse (une)
nuissant tombée de la nuit (la)
nyit nuit (la)
o/ ol/ole elle
ombliyi oublier
ondaée/oundaée (une) averse/ondée passagère (une)
opposaer à empêcher de
oreries (des) dorures (des)
ortei (un) orteil (un)
oû pis faire au défi
oû répreume à l’improviste
oue/ouée/our (une) oie (une)
ouésé (un) oiseau (un)
ouimbraer hurler (vent)
ouiner grincer
oungllie onglée
ourdé sali
ourme (un) orme (un)
ousé osé / effronté
oussin aussi
paé mais presque pas
paisson/peissoun poisson (un)
pan pain
panagi (se) empifrer (s’)
panyi panier (un)
pâose moment (un)
parai ? N’est-ce pas ?
parèle pareille
patrâler amuser (s’)
pé/piâo peau (la)
peis pois (un)
pêle poêle (une)
péli-pélaunt en douceur
pêque pêche (la)
pêqui pêcher
pêquou pêcheur (un)
péri péril
périé poirier (un)
perjolaer (se) agiter (s’)/dandiner (se)
perpie/parapie parapluie (un)
pét-à-coue à la queue leu-leu
pétochaée (à) à cloche-pied
pétra-jaquet au petit matin/tôt
pètre paresseux
pétun tabac
peuplli peuplier (un)
picot (un) dindon (un)
pigni peigner
pilaer faire le cidre
pilvauder patauger
pinchi pincer
piome pivoine (une)
piot annonce (une)
piquerée portion (une)
piqui piquer/planter
pirot/pirotte oie (une)
pitroun au petit jour
pits puits (un)
pllaisi plaisir (un)
pllaunche planche (une)
pllaunti haie d’aubépine/d’épine (une)
plleume plume (une)
plouvé pleuvoir
ponçaer appuyer (s’)
poré/pouéyet poireau (un)
porioun/pourion jonquille (une)
pou/poue peur
pouési nouer
poume pomme (une)
poumyi pommier (un)
pouorqui pourquoi
pouche/pouque sac en toile de jute (un)
pouquette poche (une)
promais que dès que / lorsque
pusûrs plusieurs
pyiche aucun
pyire de sucre morceau de sucre (un)
racachi (se) revenir/rentrer
racachie (à) en grande quantité
râclle âpre
radabouennaer racommoder
rafeûs vieilleries (des)
raffeugi fureter
ragachi rabacher
ragôsaé rassasié
ragribouolaé blotti
ragrilli rafistoler
râle rare
ralliâs rassemblement
ramendaer raccommoder
ramitaer (se) reconcilier (se)
ran/raun bélier (un)/buccin (un)
ranne grenouille (une)/rainette
rapillie petite pluie
raseus rasoir
raunçaé penché
ravagi rêver
ravâoder recoudre
raveugi bouleversé
razière panière à pommes
ré/ru/ruet peti ruisseau (un)
rébecter biner
récri protestation (une)
relevée après-midi
rémôqui remuer
rémouvaer ranimer
renouvé printemps (le)
résous bien portant
respect d’ vouos sauf votre respect
restaer habiter
retouo de temps (à) sans arrêt
reue rue (une)
reulyire ornière (une)
rêvablle curieux/amusant
reviraer faire demi-tour
riga toupie (une)
rinflli renifler
risaée sourire (un)
ritournaer ricaner
rivyire rivière (une)
ro roseau
roe roue (une)
rogatounaer grommeler/ronchonner
roguu fort
ronnaer ronronner
roque rocher (un)/roche (une)
roquis rochers de bor de mer
rot bruit du ressac
rouoge rouge
ruette chaussure (une)
russé ruisseau (un)
ryin rien
sa sac (un)
saluette casquette (une)
sant saint
sâo/sas ivre/saoul
sapré maudit
sauns délâqui sans relâche
sauns dérompt sans arrêt
savei savoir
sé sel (le)/ sec
sei (la) soif (la)
sei (le) soir (le)
sent à boun odeur agréable (une)
sent à ma odeur désagréable (une)
seu seul
siâo seau (un)
soeu soeur (une)
solé soleil (le)
solyi grenier (le)
soumé sommeil (le)
souolyi soulier (un)
soursoubraer trembler/trésauter
s’tembe septembre
stichi gamin (un)
sus sur
suure suivre/observer
tabeut vacarme
tablle table
taffetinous mesquin
talbot salir
talbotaer mis à niveau
tâle tranche (une)
tantôt cet après-midi
tâodi assommé
tchimbelet galipette (une)
tchimbelotaer tomber
tchu (le) cul (le)
tchu cuir
tchu-blleu grive (une)
tchue (une) cuve (une)
tchusse (une) cuisse (une)
tchuure cuire
tei toi
teile toile (de la )
telli (un) tiiserand (un)
ténin sa liche se taire/tenir sa langue
tèque/thèque jeu ancêtre du cricket
-
Château de Pontécoulant La façade
avant du château.
L'Histoire du Comte Doulcet de Pontecoulant...
Le bâtiment de droite est la partie la plus récente.
TypeMaison forteDébut construction 2e moitié du XVIe siècleDestination actuelle Musée Protection Inscrit MH (1927)
Le château de Pontécoulant est situé au cœur du bocage normand, à Pontécoulant près de Condé-sur-Noireau.
Le domaine de Pontécoulant rassemble les marques distinctives de la noblesse :
château, pavillons du garde-chasse et du jardinier,
colombier, parc paysager,
ferme, bois et terres.
La famille Le Doulcet de Pontécoulant s'y est établie au XIV siècle et s'y est éteinte en 1896, laissant le château au département du Calvados, qui l'aménagea en musée dès 1908.
Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques
depuis le 26 mars 1927
Histoire :
La famille Le Doulcet de Pontécoulant s'établit au château au XIVè siècle.
Grâce aux mariages entre nobles, la famille devient puissante, acquérant le privilège de posséder un colombier, 343 hectares de terre éparpillées dans la Manche et le Calvados.
Comme beaucoup de familles d'aristocrates, les Doulcet de Pontécoulant vivaient au-dessus de leurs moyens, c'est ainsi qu'au XVI siècle,
Léon-Armand Doulcet de Pontécoulant se voit obligé de vendre les 2/3 de ses terres ainsi qu'une partie du mobilier, ce qui va permettre de restaurer la propriété et de construire la deuxième partie du château.
Architecture :
Construit au XVI siècle, à l’emplacement d’une ancienne maison forte, le château est agrandi et réaménagé dans la seconde moitié du XVIII siècle, pour devenir la résidence d’été de la famille de Pontécoulant qui vit alors à Caen et à Paris.
Deux pavillons d’entrée, l’un dit « du jardinier » et l’autre « du garde-chasse » furent alors édifiés pour marquer le seuil de la cour d’honneur.
Fermant la perspective, la demeure masquait les jardins où le marquis fit aménager terrasses, murs, allées et bosquets.
Ses descendants ne modifièrent plus la propriété qu’il avait dessinée.
Le château de Pontécoulant à l'été 2009 Parc et jardins
Le parc et les jardins du château forment un site classé inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables.
Ce site se compose d'un jardin avec sa pièce d'eau et sa cascade, d'un jardin potager et du parc où sont construits une glacière et un monument !
Anecdote :
lorsque j'ai découvert cette merveille au milieu de la verdure...et visiter ce château.... la guide nous a expliqué, que sous l'occupation, ce château avait été réquisitionné par l'occupant.... ses propriètaires avaient caché dans les combles, des mètrages de tissu en toile de Jouy.... de l'époque du XVIIIè siècle.... sauvegardé, ce tissu a servi par la suite à tapisser certaines pièces....une merveille à aller visiter.....son bassin aux iris d'eau... sous le sous bois.....
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Entre Caen et Lisieux, raison et imaginaire se mélangent dans ce parc anglo-français réalisé dans l'esprit de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Description Aux confins du Pays d'Auge et de la plaine de Caen, au cœur d'une région riche en églises romanes, manoirs et châteaux, sur la vieille route des diligences de Lisieux à Falaise, Canon, enchâssé sous les voûtes de ses arbres sans âge, murmure de ses mille sources. Le château de Canon est un château situé dans la commune de Mézidon-Canon, dans le département français du Calvados, en Normandie.
Le château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 juin 1941 .
Histoire La seigneurie de Canon, propriété d’Eudes de Canon au Moyen Âge, passe ensuite par le jeu d’alliances et de successions, notamment aux familles Franqueville, Sarcilly, Le Sueur puis à Thomas De Berenger en 1689.
Son fils, Robert de Berenger fuit le régime et part se réfugier en Angleterre en 1727, vendant Canon à vil prix à un sieur de La Roque, fortuné receveur des tailles de Valognes, qui construit alors une nouvelle demeure, creuse la pièce d’eau et commence à planter les avenues.
Jean-Baptiste De Beaumont épouse en 1760 Anne Louise Du Mesnil, seule héritière de la famille de Berenger, et s’intéresse alors en qualité d’avocat aux conditions critiquables de la vente de Canon menée en 1727.
Après 10 ans de procédure, à laquelle s’intéresse de près son grand ami Voltaire, il gagne son procès et engage alors immédiatement d’immenses travaux qui le ruineront.
Les précieuses archives conservées dans le « chartrier » de Canon permettent de connaître tous les détails des travaux réalisés de 1768 à 1786, notamment par les nombreuses lettres que l’avocat adressait à son intendant Eutrope SERAIN, depuis Paris où le retenaient ses plaidoiries.
SERAIN mènera ainsi à bien les transformations du château, les diverses constructions des dépendances et fabriques et la création du parc, sous les instructions précises de l’avocat qui y enverra des maîtres de qualité. Utilisant la pierre blonde calcaire de Quilly et le sable de mer pour « rustiquer » les façades, plus de 30 ouvriers travailleront quotidiennement sur place durant dix années.
J.B. ELIE de BEAUMONT commandera lui-même aux pépinières d’Harcourt les innombrables arbres d’essences variées qui orneront le parc, cherchant toujours des contrastes de couleurs en toutes saisons ; il sera attentif en outre aux « bruits de la nature » ou aux effets de perspectives.
Il attachera également beaucoup d’importance à ses « fruitiers », dénommés « Chartreuses », ces treize jardins clos de murs et reliés par une enfilade d’ouvertures en plein cintre, dont il établira lui-même les plans.
Il souhaitera venir s’y reposer pour oublier son activité trépidante et, selon ses correspondances, s’y délasser quelques jours et « ne pas même ouvrir un livre » …
Enfin Monsieur et Madame ELIE de BEAUMONT créaient en 1775 la célèbre « fête des Bonnes Gens », grande célébration de la Vertu, deux jours de fête durant lesquels sont couronnés ici la Bonne Mère, le Bon Vieillard, le Bon chef de Famille et la Rosière, élus au suffrage universel parmi les habitants de Canon, Mézidon et Vieux-Fumé.
De nombreux souvenirs de cette fête, qui rassemblait des milliers de personnes chaque année, entre le château, l’église et l’abbaye de Sainte Barbe de Mézidon, sont conservés dans les salons du château.
Une partie importante des dépendances, au Nord, était consacrée à cette manifestation, par l’aménagement d’une grande salle de théâtre dite « salle des Rosières » ; les motifs sculptés de la façade Est du château en portent également témoignage. …
En 1783, sa chère épouse qui a tant contribué à la création et à l’administration de son petit royaume, et auteur des fameuses « Lettres du Marquis de Rosel » meurt, le laissant désespéré. Dès lors, il ne vient plus guère à Canon et hâte la fin des travaux qu’il finance de plus en plus difficilement.
Après avoir écrit «Canon est un cancer qui me ronge », il meurt très endetté en 1786, laissant un fils de 13 ans, Armand, dont le célèbre avocat TARGET sera le tuteur .
Ainsi le domaine créé, respecté et entretenu par la famille ELIE de BEAUMONT parviendra presque intact à leurs descendants actuels malgré les révolutions, guerres et autres événements.
Très apprécié dans la région, J.B. ELIE de BEAUMONT évitera au domaine de Canon les désordres de la Révolution. En revanche, Canon souffrira gravement de la dernière guerre qui verra s’installer au sein même du château, un hôpital allemand en juin 1944, puis les troupes d’une division de chars Panzers que les frondaisons des arbres bicentenaires protégeaient efficacement du repérage des avions alliés.
Si les Beaux-Arts reconstruiront parfaitement, dans le cadre des dommages de guerre, la ferme du Nord victime d’une bombe américaine, il n’en sera pas de même pour les autres dépendances qui subirent en outre en 1945 une réquisition pour y loger des réfugiés travaillant à la restauration des voies ferrées de la région. Privées de dommages de guerre faute d’identification des très graves dégradations constatées (occupants ou réfugiés ?)
les vastes dépendances sont depuis cette époque très dégradées et des restaurations progressives sont chaque année mise en œuvre.
Si le château lui-même est de dimensions modestes, les dépendances, doublées de chaque côté par une grande cour, sont considérables. Elles représentent à elles seules plus d’un hectare de toiture.
Alors que ces charges écrasantes sont très difficiles à supporter, le parc fut ravagé par plusieurs tempêtes, notamment celle d’Octobre 1987, puis en 1990 et en 1992, et enfin par le dévastateur ouragan du 26 décembre 1999.
Des centaines d’arbres plus que bicentenaires sont ainsi tombés, défigurant hélas pour des décennies certaines allées du parc connues pour leurs voûtes végétales qu’un siècle ne suffira pas à reconstituer.
Enfin, cette architecture d’arbres et de pierres et toujours de plus en plus encerlée par le béton de l’agglomération qui menace gravement CANON d’étouffement. Seule la vigilance de tous empêchera de porter atteinte aux charmes de ce rare témoin du 18ème siècle.
Suivre le parcours fléché Il commence par la salle d'accueil, qui a successivement servi d'écurie, puis de laverie et enfin de laiterie
1. Ferme du sud Cet ensemble construit en partie par Monsieur de LA ROCQUE au début du 18ème, fut modifié par J.B ELIE de BEAUMONT qui, par souci d'équilibre, construira plus tard la ferme du nord en parfaite symétrie.
Ici se trouvait la réserve de vie du château : écuries, bûcher, pressoir, oisellerie, logements du personnel, etc..., de même « la maison des vétérans » dans laquelle J.B ELIE de BEAUMONT logeait gracieusement de vieux soldats des Armées du Roi (d'où l'inscription sur la plaque de marbre côté avenue). Le pressoir présente l'intérêt d'être complet et pour partie en pierre de Caen (contrairement au granit ou au bois plus souvent rencontrés).
Plus loin, une « charreterie » communique avec le potager (non ouvert au public)
2. Le bosquet du vase Au sortir de la cour sud, le « bosquet du vase » à droite, dont le tracé des allées dessine la forme d'un vase ; partie du parc très endommagée par une tornade en 1981 puis les tempêtes successives 1987, 1990 et 1999.
A gauche, charmante orangerie récemment restaurée.
3. Temple de la pleureuse Ce petit monument, de style néo-classique fut construit en 1783 par J.B ELIE de BEAUMONT à la mémoire de son épouse qui venait de mourir, et dans l'esprit de la mode des « fabriques ».
Une jeune fille pleure sur un médaillon représentant le profil de la défunte. A l'intérieur, au fond de l'édifice, le buste de son épouse au-dessus de vers composés par le poète LA HARPE, ami de la famille.
Deux possibilités pour se rendre au n°4 : - Retourner sur ses pas vers le miroir d'eau. - Descendre à droite du temple à travers l'herbage pour rejoindre le pont le Laizon et la petite promenade dite « promenade sauvage ». Elle peut se parcourir par la grande allée, ou par le petit sentier sinueux surplombant la rivière.
A noter un endroit sur lequel J.B ELIE de BEAUMONT s'était fait construire un cabinet de toilette, écrivant qu'il souhaitait venir y prendre son bain en s'imaginant dans le lit de la rivière... (il n'en reste malheureusement aucun vestige).
4. Miroir d'eau Au pied de cette pièce d'eau creusée lors de la construction du château, on peut admirer un parfait reflet de l'édifice.
Le « miroir » est alimenté exclusivement par des eaux de sources, d'une température constante d'environ 13°. Truite, carpes, gardons et anguilles comme cygnes et canards, s'y plaisent. Belles statues en marbre de Carrare sur piédouches sculptés.
Coule en contrebas la rivière le Laizon qui prend source près de Falaise. En face, avenue de Hêtres, abattus par les nombreuses tempêtes et replantés en 1992. (Les hêtres du bout de l'avenue ont, quant à eux, environ 40 ans).
5. Cascade et vue sur le château BERENGER Cascade aménagée sur demande précise d'ELIE de BEAUMONT au pied d'une petite grotte constituée de rochers décoratifs et que l'on retrouve à d'autres endroits près de ruisseaux et petits étangs.
Le Laizon est ici dérivé pour alimenter le grand canal. Vu de cet endroit, le château Bérenger évoque charme, mystère et poésie. Observer les derniers rares platanes d'Orient plantés en 1786, seuls rescapés des dernières tempêtes, d'une majesté et d'une ampleur considérable.
6. Grand canal et château BERENGER Après la cascade, poursuivre l'allée longeant la rivière puis prendre à droite et franchir le pont de bois. Quelques mètres plus loin, à votre gauche, belle perspective sur ce grand canal.
Totalement envasé depuis des décennies, ce canal a fait l'objet d'importants travaux en 1997 (curage, remise en eau, reprises des digues, etc...). Prendre l'allée en face du canal pour retour vers le château Bérenger.
7. Le pigeonnier
En quittant le Château Bérenger vers le pigeonnier, et après le rond des aucubas, sur la droite, cette partie du parc est appelée « bosquet du Clos Target ».
Cet avocat, ami intime des ELIE de BEAUMONT eut la faculté d'y aménager un jardin à son goût. On y découvre petit lac romantique, ruisseau, petit puits en pierre, piliers d'entrée, rochers rapportés sur les bords de l'eau, le tout sous les platanes d'Orient, ifs, lauriers, aucubas, formant un ensemble irrégulier dans le goût anglo-chinois.
Le pigeonnier est original par sa forme, semi-circulaire, due à « un accident » de l'histoire. Ce pigeonnier Renaissance, initialement de forme ronde, fut en effet coupé en son milieu lorsque J.B ELIE de BEAUMONT fit installer le kiosque chinois dans l'alignement du temple construit en 1783.
Il décidait alors d'orner ce pigeonnier d'un motif néo-classique avec tympan, fronton et deux colonnes, dans l'esprit italien. « Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre », inscription sur la plaque de marbre au-dessus du fronton.
8. Jardin d'ombre
Promenade le long du canal dans une zone fraîche et ombragée enrichie par la plantation de nombreuses variétés d'arbustes.
Jean Baptiste Elie de Beaumont avait pris grand soin à ce que partout dans le parc on entende le bruit de l'eau qui coule.
9. Kiosque chinois
Le kiosque chinois est une fabrique achetée au château des Ternes à Paris dont le parc était alors victime de l'urbanisme, et installée après la mort de l'avocat 1786. Il permet de se reposer à l'ombre en contemplant « l'allée de la montagne, les prés et les bois ».
A noter, l'originalité de la toiture et de la charpente, (restaurées à plusieurs reprises, en 1970 puis 1997 grâce au concours du Ministère de la Culture, du Conseil Général du Calvados et des Vieilles Maisons françaises, comme le fut également le Temple en 1985).
Les archives ont permis de découvrir que J.B ELIE de BEAUMONT s'était fait construire, en haut de la colline boisée au nord, un petit observatoire en bois duquel il montrait à ses amis son parc en cours de plantation.
10. Les Chartreuses
Enfilade unique de 13 jardins clos que J.B ELIE de BEAUMONT appelait ses « fruitiers » et qui permettaient, à l'abri des murs, d'obtenir des fruits magnifiques : pêches, poires, abricots, amandes, figues, raisins... Les 850 mètres de murs qui tiennent aujourd’hui davantage par le lierre que par la pierre, permettaient de recevoir ces fruitiers en espaliers.
Pour en planter davantage sans perdre le soleil, les murs sont conçus de plus en plus hauts vers le nord. Aujourd'hui, ces chartreuses sont ornées de fleurs innombrables, en majeure partie des vivaces et sont entretenues, comme le reste du parc, par des moyens essentiellement familiaux.
Ces jardins, très renommés, à l'architecture unique, constituent de véritables serres à ciel ouvert. La chaleur étouffante de l'été impose un arrosage intensif et fastidieux tant les fleurs et arbustes s'y dessèchent. Pomone, déesse de l'abondance, œuvre de DU PATY, rehausse encore l'éclat de l'ensemble.
(Sortie conseillée par la Chartreuse des capucines, avec sa charmante statue en terre cuite des « trois amours maîtrisant la foudre ».)
11. La cave et les animaux de la ferme
A gauche en sortant des Chartreuses ne manquez pas la cave à cidre. Vous pouvez y déguster du Calvados, du Cidre, du Poiré, du Pommeau, du Jus de pommes et y acheter de nombreux produits biologiques fabriqués sur place.
A proximité, vos enfants et vous-même pourraient y retrouver tous les animaux de la ferme : 2 euros). Vous y apercevrez la fameuse cabane branchée que vous louez comme chambre d'hôte.
12. En sortant des Chartreuses, prendre l'avenue à droite, en direction du château.
La Ferme du Nord terminée en 1781, fut bombardée dans la nuit du 7 au 8 juin 1944 et partiellement détruite par une bombe de 500 livres.
On y observe les oeils-de-boeuf et les anses de panier rappelant les charreteries de la ferme du Sud et donnant l'illusion d'une symétrie parfaite.
13. Salle des rosières
Ces communs en équerre abritaient la chapelle et la salle des « Bonnes Gens » où se déroulait depuis 1775 cette grande fête en l'honneur de la Vertu, lors de laquelle on couronnait la Rosière, le Bon Vieillard, la Bonne Mère et le bon Chef de Famille.
Les aménagements en salle de théâtre ont malheureusement disparu. La tribune était installée au fond sous l'ouverture en plein cintre, pour la présidence de Monsieur et Madame ELIE de BEAUMONT.
A gauche, une galerie courait au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée.
A noter enfin les fenêtres extérieures de l'étage en trompe l’œil...
14. Façade et cour d'honneur
Vous retrouverez cette fête des « Bonnes Gens » évoquée par les chutes de trophées ornant la façade principale du château :médailles offertes, rubans pour les porter, instruments de musique, drapeaux, bannières, souvenirs accompagnant la procession de l'église au château.
Sur chacune des façades sont gravés sur le marbre des vers extraits de l'épître de Boileau à Lamoignon. En face de la cour d'honneur, la grande avenue de plus d'un kilomètre est bordée de tilleuls (autrefois des ormes), puis de marronniers.
Le domaine de CANON est une propriété privée, habitée encore à ce jour par les descendants de son créateur.
Celui-ci, Jean-Baptiste Jacques ELIE de BEAUMONT, né à Carentan en 1732, célèbre avocat au Parlement de Paris, Intendant des Finances du Comte d'Artois (le futur roi Charles X), fervent défenseur de la cause des protestants au 18ème siècle, et grand ami de Voltaire, notamment après ses succès dans les fameuses affaires CALAS et SIRVEN, a marqué de son esprit et de sa personnalité l'ensemble architectural et paysager que vous allez parcourir.
Très apprécié dans la région, Jean-Baptiste de Beaumont évitera au domaine de Canon les désordres de la Révolution. Léonce, son petit-fils, fût célèbre et respecté en tant que premier créateur de le carte géologique de France et donna même son nom à une montagne en Nouvelle-Zélande.
Le château de Canon souffrira gravement de la dernière guerre qui verra s’installer au sein même du château, un hôpital allemand en juin 1944, puis les troupes d’une division de chars Panzer que les frondaisons des arbres bicentenaires protégeaient efficacement du repérage des avions alliés.
Si les Beaux-Arts reconstruiront parfaitement, dans le cadre des dommages de guerre, la ferme du Nord victime d’une bombe américaine, il n’en sera pas de même pour les autres dépendances qui subirent en outre en 1945 une réquisition pour y loger des réfugiés travaillant à la restauration des voies ferrées de la région.
Architecture Balustres du Château et statues à la mode italienne, kiosque Chinois, temple, ruines néo-classiques, miroir d'eau, longues avenues droites qui mènent à la cour d'honneur, font du parc "un jardin de transition" où le style français régulier et droit côtoie l'anglais naturel et sinueux. Canon a conservé aussi ses "Chartreuses", cette rare enfilade de treize jardins fleuris et clos de murs.
Le domaine de CANON est une propriété privée, habitée encore à ce jour par les descendants de son créateur.
Celui-ci, Jean Baptiste ELIE DE BEAUMONT, né à CARENTAN en 1732, célèbre avocat au parlement de Paris, Intendant des Finances du comte d'Artois, fervent défenseur de la cause des protestants au 18ème siècle, et grand ami de Voltaire, a marqué de son esprit et de sa personnalité l'ensemble architectural et paysager que vous allez découvrir.
Domaine conservé intact depuis cette seconde moitié du 18 ème siècle, sans ajout aucun,
CANON constitue un rare témoin de ce "Siècle des Lumières", ce qui a motivé son classement intégral au titre des Monuments Historiques, tant pour le bati que pour ses abords, parc, jardins, fabriques, avenues...
Jardin Les jardins du château sont classés jardins remarquables, notamment grâce aux treize jardins clos de murs, appelés chartreuses qui servent d'écrin à des centaines de variétés de fleurs et sont ouvert à la visite.
L'intérieur du château ne se visite pas .
1985 : premier prix de sauvegarde de l’association Vieilles maisons françaises.
1987 : premier prix de la fondation des parcs et jardins de France.
Après la tempête de 1999, le château a reçu une aide de la fondation des parcs et jardins de France.
mai 2000 : premier prix de la compagnie Art du jardin. Aujourd'hui
Le château possède également une cabane dans les arbres qui fait office de maison d'hôte. Une cave est ouverte permettant la vente de produits de la ferme, fabriqués biologiquement avec les pommes et les poires du château : cidre, calvados, halbi, champoiré…
http://www.france5.fr/silence-ca-pousse/silence-ca-pousse-video.php?id_article=1959
source :
http://calvados.guide-france.info/domaine,de,canon.dans.le.14
http://www.calvados-tourisme.com/diffusio/fr/decouvrir/parcs-et-jardins/mezidon-canon/parc-et-jardin-du-chateau-de-mezidon-canon-entre-caen-et-lisieu_TFOPCUNOR014FS0009P.php
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Le château ducal de CAEN
Le château ducal de CaenVers 1060, Guillaume-le-Conquérant fit bâtir, en même temps que les deux abbayes, les remparts du château sur les hauteurs d'un éperon rocheux dominant l'Orne.
A cette époque, l'entrée principale se trouvait au nord, protégée par une puissante tour-porte. Cet endroit était le secteur le plus vulnérable de la place-forte et conduit à l'actuelle université.
Au sud, une ancienne petite poterne devint la porte principale (la Porte Saint-Pierre) au XIIIème siècle. A l'est, la Porte des Champs date de la même époque.
Différentes tours dominent les remparts, dont la Tour Puchot à l'angle nord-ouest.
A l'intérieur de l'enceinte, l'Eglise Saint-Georges, érigée au XIIème siècle, se trouve entre le Musée de Normandie (archéologie et traditions de la Normandie) et le Musée des Beaux-Arts (collections de peintures des XVIème et XVIIème siècles).
Un jardin des simples présente les diverses plantes aromatiques de notre région.
Près des vestiges du donjon et du palais de Guillaume-le-Conquérant, la Salle de l'Echiquier est un exemple de l'architecture du XIIème siècle.Ce bâtiment de deux étages servait de lieu de réception pour les invités du duc de Normandie.
D'après une réalisation du Musée de NormandiePendant la révolution française, le château de Caen fut transformé en prison, puis devint une caserne en 1815. Les bombardements de la libération de Caen en 1944 provoquèrent d'importantes destructions sur ce site déjà fortement dégradé.
Depuis la fin de la IIème Guerre Mondiale, des travaux de réhabilitation de grande ampleur remettent en valeur cet espace historique.
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CHATEAU de FALAISE (Cavaldos) château défiguré
par une restauration plus que douteuse....
On ne doit pas commenter une décision de justice? Ah bon? Et bien moi si! je vais commenter et critiquer même !!!
Louis-Auguste Lapito (1803-1874) Vue du château de Falaise
Une décision de justice a été rendu récemment à propos de la "rénovation" en laideur dont a été victime le Château de Falaise, témoin de la naissance de Guillaume le Conquérant et capitale un temps de Normandie (sous le duc Robert).
Le malaise, l'objet du délit ? : un beau jour, un architecte débarqua, un obscur architecte des monuments nationaux, qui non seulement ni connaissait rien en Normandie, ni en patrimoine historique normand, mais en plus il crut qu'il pouvait faire selon son bon plaisir, selon ses fantasmes, selon son nihilisme dégoutant et répugnant!
Trois associations falaisiennes, normandes et aimant le patrimoine avaient donc combattu en justice, le gain n'est pas total puisque les outrages fait à l'auguste Chateau ne seront pas détruits : les prévenus saccageurs n'ont écopé que d'une amende.
Nous ne pouvons pas féliciter la justice d'avoir ignorer complètement le dommage esthétique, et même historique de ce vandalisme d'Etat!
Nous remercions les trois associations normandes pour leur courage et tenacité.
Comment éduquer des jeunes, leur apprendre l'histoire en Normandie, si on défigure les témoins, des traces permettant d'expliquer l'art et la construction défensive à ces époques?
Yuca de Taillefer.
D'ailleurs dans le magazine Archéologia, dans son numéro 334 de mai 1997, publiait un encadré intitulé : « le château de Falaise défiguré».
L’architecte des Monuments Historiques en charge du projet de restauration depuis 1993, ne concevait pas sa tâche comme un simple devoir de préservation, encore moins de restitution, mais plutôt comme la nécessité de marier l’architecture d’un monument médiéval pluriséculaire aux canons en vigueur et surtout… à sa propre sensibilité…
Le résultat est pour le moins saisissant…
A coups redoublés de béton armé, de toile pour les couvertures, sans même aborder le chapitre des restructurations intérieures, le château fut ainsi « réinseré » dans le XXe siècle dont il avait sans doute le mauvais goût de ne pas émaner.
Pourquoi mettre des liens inexistants... pourquoi dire que le combat fut difficile... tout simplement parce qu'il y a eu d'énormes pressions tant médiatiques que politiques pour taire au maximum cette "affaire".
Pourquoi ?? Dans quel but ??
Les aménageurs venus d'on ne sait où ne feraient pas toujours du bon travail ??
Où étaient nos compagnons du Devoir ? nos artisans ? nos tailleurs de pierre ?
Ou peut-être tout bêtement que ce château est très, trop "normand"? ....
Le site de France 3 avait également fait un article sur internet (mais l'article n'est plus en ligne... mais il a été récupéré : le voici :
(il était à l'adresse : www.normandie.france3.fr/info/16017600-fr.phpfrance3 conserve des archives.. alors.. pourquoi??).
Epilogue du procès du château de Falaise
L'architecte de la rénovation condamné pour faute technique pour son "blockhaus" en béton
Un procès frustrant pour les 3 associations qui avaient porté plainte il y a 9 ans contre la "rénovation" .
Le tribunal correctionnel a retenu l'infraction technique, mais pas le dommage esthétique.
Marc SADOUNI et Thierry LEPREVOST
Publié le 25/11 à 11:05
Un choix esthétique discutable
Le coeur du litige n'a jamais été purement technique, ni administratif. En attaquant les représentants de l'état, les associations entendaient d'abord fustiger le parti-pris architectural de l'aménagement du donjon, auquel ils refusaient le nom de restauration.
Bruno Decaris, architecte en chef des monuments historiques et maître d'oeuvre de la restauration et de la modification à partir de 1995 du château, a été condamné à verser une amende de 3.000 euros.
Elisabeth Gautier, ex-directrice régionale des Affaires culturelles de Basse-Normandie, a été condamnée à verser une amende de 2.000 euros avec sursis.
La justice leur reproche d'avoir autorisé et exécuté les travaux de restauration et de modification sur le château sans certaines autorisations administratives.
Le tribunal a dispensé les deux prévenus d'une inscription de leurs peines au casier judiciaire, au vu de leurs fonctions dans la fonction publique et en l'absence d'antécédents.
La verrue en béton continuera à défigurer pour longtemps le château où Guillaume le Conquérant vit le jour, édifié au 12ème siècle.
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Le Château de Balleroy
En 1600, Jean de Choisy est négociant en vins. Pour 5.500 écus, il achète le domaine de Balleroy au Marquis d’O. Dès 1626, Jean de Choisy, s’étant enrichi, envisage la construction d’un château à Balleroy..... Mansart et le Nôtre à Balleroy
Un jeune architecte est choisi pour la réalisation des plans : François Mansart.
Le château de Balleroy est une des premières œuvres de François Mansart.
Depuis 1631, le château et le village forment un ensemble qui n’a que peu évolué jusqu’à nos jours.Cet élégant site se niche dans la verdure, à proximité d’une grande forêt de chênes et de hètres, riche en gibier.
Les jardins du château de Balleroy
Le jardin à la française, dessiné par André le Nôtre, est une véritable broderie de buis. Le château a été conçu pour servir de résidence et son plan devait tenir compte de la présence du village.
En 1636, le château est achevé.Le château est une synthèse entre les traditions françaises –logis central encadré de pavillons- et les règles de proportion des parties inspirées de la Renaissance italienne par l’intermédiaire des écrits de Sebastiano Serlio. Le château comprend un escalier ouvert de conception dont les volées droites sont supportées par des arches s’appuyant sur les murs périphériques. Devant le château, une grande terrasse permet d’admirer la perspective donnant sur la rue principale du village.
A la fin du 17ème siècle, à la suite d’un mariage, le château de Balleroy devient la propriété de Jacques de la Cour et restera dans la même famille pendant plus de deux siècles et demi. Le domaine de Balleroy devient un Marquisat.
Le château de Balleroy et Malcolm Forbes
Montgolfière
Puis en 1969, Malcolm Forbes (Forbes magazine) découvre le château, en tombe amoureux, et l’achète l’année suivante.
Il va y créer un musée de l’aérostation en 1975. Ce château étant encore habité de nos jours, toutes les pièces ne peuvent être visitées.Mais celles ouvertes au public, harmonieusement meublées, montrent le style de vie des différents occupants.
De l’autre côté du château, un grand parc partiellement boisé ouvre l’espace vers la nature environnante, permettant jadis le départ des chasses à cour.Plus d'information sur l'histoire de Balleroy ?
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CHATEAU DE BALLEROY (14) Liz Taylor en 1985
Ce superbe château fut construit à partir de 1631 d’après les plans de François Mansart. Il fut la propriété de la famille Balleroy jusqu’en 1970 puis racheté par le célèbre homme de presse Américain Malcom Forbes, qui, passionné par l’aérostation, va créer le premier Musée International des Ballons en 1975 dans une des dépendances du château. Ce château est toujours habité de nos jours mais hélas pour le public certaines pièces ne sont pas accessibles à la visite.
Le château de Balleroy a été construit entre 1631 et 1636 à flanc de colline, aux abords de la forêt de Cerisy, à mi-chemin entre Bayeux et Saint Lô par François Mansart pour le compte du Chancelier Gaston de Choisy qui était chancellier de Gaston d'Orléans.
Modèle d'architecture classique, élégant et majestueux, le château de balleroy et le village forment l'un des premiers plans d'urbanisme qui inspira d'autres châteaux, dont Versailles. Le château est agrémenté d'un parc à l'anglaise datant du 19 ème siècle et d'un^parterre en broderie de buis, dessiné par Henri Duchêne d'après des plans de Le Nôtre....
Propriétaire du château pendant plus de trois siècles, les marquis de Balleroy ont cédé en 1970 le domaine au milliardaire américain Malcolm Forbes qui a fondé dans les anciennes écuries un étonnant musée des ballons à air chaud ( renseignements au 02 31 21 06 76) ...
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La Normandie, terre de labours
La production des grains pour l'alimentation est alors la préoccupation principale, et l'instrument agricole par excellence est la charrue, en pays de "plaines" comme en bocages. En dehors des forêts, landes ou marais, toutes les terres sont labourées, et l'élevage, qui peut-être localement important, n'est pas encore une spécialité régionale.
Par la suite, de profondes transformations ont accentué la différenciation entre une Normandie des campagnes découvertes, vouées aux céréales associées aux cultures fourragères ou industrielles : légumineuses, colza, betteraves, lin…, et une Normandie des bocages, de plus en plus couchés en herbe et plantés de pommiers, tandis que certaines zones littorales développaient d'anciennes spécialités maraîchères. Les progrès des engrais chimiques, de la mécanisation puis de la motorisation, définitivement acquis aux lendemains de la seconde guerre mondiale, ont changé l'aspect des paysages normands, accompagnant une forte baisse de la population rurale.
• La Normandie, terre d'élevage •
sources musée de Normandie à Caen - http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/labours.asp
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Paysages de Normandie
La Normandie est une région anciennement et densément peuplée dont les paysages portent partout les marques de l'activité humaine, révélées notamment par l'archéologie. La première évocation littéraire d'un paysage normand remonte au XIIe siècle, dans un vers célèbre de Wace, dans lequel l'auteur distingue déjà parmi les paysans du duc de Normandie : "Cil del boschage et cil del plain…" / "ceux du bocage et ceux de la plaine…". Le contraste entre une Normandie des plaines et une Normandie des bocages est ancien. Il est le résultat du travail des hommes, inscrit sur le sol : longues parcelles en lanières tracées par les charrues des campagnes ouvertes, haies construites par les défricheurs, au moins depuis le Moyen Âge et jusqu'aux périodes les plus récentes, marais et landes laissés aux usages communautaires, prés et champs clos réservés à la production de fourrages ou aux vergers.
Le relief, le climat, la nature des sols jouent leur rôle, mais aussi les pesanteurs de la tradition ou les innovations déterminantes. Le choix d'une spécialisation agricole dans l'élevage bovin est de celles-ci. Elle a associé l'image de la Normandie à un décor de vertes prairies et de chaumières à colombages, masquant un tableau beaucoup plus contrasté, toujours en évolution et dont l'histoire n'a pas livré tous les secrets.
• La Normandie, terre de labours •
• La Normandie, terre d'élevage •
sources : http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/paysages.asp
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Des Saxons aux Vikings… Migrations et échanges culturels à l'époque des invasions barbares (Ve-IXe s.)
Dans les derniers siècles de l'Empire romain (vers 300-450), la défense d'une frontière maritime, largement ouverte sur les mondes nordiques, fait venir des contingents de "barbares" capturés sur les fronts du Rhin ou du Danube, ou entrés pacifiquement dans l'Empire. Ils sont transférés dans le cadre d'accords qui confient à des chefs, leurs guerriers et leurs familles, la défense et la mise en valeur de secteurs menacés ou désertés, loin de leurs terres d'origine.
La frontière normande est particulièrement concernée par l'activité des pirates saxons. Au IVe s., les Romains organisent contre eux un réseau de fortifications, le litus saxonicum (rivage des saxons), dirigé contre les incursions maritimes. Installés en Normandie, notamment dans le Bessin et la basse vallée de l'Orne, les Saxons passent au service des rois francs, aux VIe et VIIe s. Leur présence a ainsi maintenue ouverte la route vers l'Angleterre et la mer du Nord, route que reprennent, dès la fin du VIIIe s., les premiers raids vikings.
Pendant tout le IXe s., les côtes de la future Normandie ont été l'objet d'incursions répétées, venues de Scandinavie ou des colonies vikings, danoises ou norvégiennes, des îles britanniques. Les envahisseurs lancent d'abord des raids de pillages (sac de Rouen en 841), puis rançonnent les autorités franques, et enfin établissent des colonies permanentes, notamment sur les côtes du Cotentin, du Pays de Caux et en vallée de Seine.
En 911, le Viking Rollon obtient du roi carolingien la concession d'un territoire axé sur la basse Seine. Il devient le jarl (comte) de Rouen, "fidèle" du roi franc et se fait baptiser. En 924, puis en 933, de nouvelles concessions royales consacrent l'extension vers l'ouest d'un territoire qui prend le nom de comté, puis duché de Normandie, du nom de ces "Nordmen", les "hommes du Nord".
La présence des Vikings en Normandie a laissé très peu de traces archéologiques. Les colonies de peuplement furent en effet peu nombreuses et les chefs se sont alliés aux élites locales. La mémoire des origines a cependant été entretenue dès le XIe s. par les historiens au service des ducs de Normandie. Elle a été relancée autour de l'année 1911 au moment des fêtes du Millénaire de la Normandie. Depuis, elle reste attachée comme un mythe fondateur à toutes les formes populaires d'évocation de l'histoire normande.
• Des guerriers et des saints (Ve – VIIIe s.) •
sources : http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/SaxonsVikings.asp
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Des guerriers et des saints La Normandie dans les royaumes francs : Ve – VIIIe s.
Les premières grandes attaques de pirates francs et saxons sur les côtes normandes ont commencé à la fin du IIIe s. Cette période correspond à la pénétration des peuples barbares dans l'Empire romain, tout au long des IVe et Ve s., puis à la mise en place des royaumes francs de la dynastie des mérovingiens (480-751). Rouen, la vallée de Seine et l'est de la Normandie sont rapidement intégrés au monde franc. L'ouest de la Normandie reste plus longtemps en marge. En l'absence de textes, la diffusion de modes et coutumes nouvelles est très largement démontrée par le mobilier funéraire des grandes nécropoles franques, même si les déplacements de populations restent sans doute très minoritaires. On découvre une société de guerriers dont les objets rendent compte de diverses influences d'Europe de l'Est et du Nord, mais aussi, par les routes du Sud, d'Aquitaine, de la Méditerranée et de l'Orient. L'encadrement est assuré par des chefs locaux, distingués par le port des armes, et une aristocratie certainement mêlée d'anciens notables romains et de nouveaux arrivants "barbares". C'est aussi un monde de paysans dont le réseau des villages et des paroisses commence à se préciser aux VIIe – VIIIe s. C'est enfin, lentement, et de manière sans doute incomplète, un monde chrétien dans une société travaillée par l'action des ermites et des saints évangélisateurs. La coutume païenne de l'inhumation habillée, avec armes et parures, disparaît au début du VIIIe s., et les morts sont regroupés dans les cimetières paroissiaux. La prospérité retrouvée sous les rois carolingiens (751-987) est notamment illustrée par les fondations monastiques qui seront la cible privilégiée des Vikings, dès 841.
• Des Saxons aux Vikings (Ve-IXe s.) •
sources : http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/guerriersSaints.asp
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PHOTOGRAPHIES de EDGAR AUDRA
Trois albums photographiques, Edgar Audra, 1895-1908, (env. 600 photographies)
Ces trois albums photographiques sont l'œuvre d'Edgar Audra, personnage important dans l'histoire de la photographie. Il a participé à la naissance de l'instantané photographique. En 1880; membre du conseil d'administration de la société française de photographie, il présente à la SFP un modèle d'obturateur à volet qui permet d'obtenir un temps de pose d'une "très minime fraction de seconde". Quelques mois après, il présente des épreuves instantanées obtenues sur plaques à la gélatine bromurée dont les scènes ont été choisies pour tester la vitesse de cet obturateur (enfant sautant à la corde). Des photographies d'Edgar Audra ont d'ailleurs été présentées à la Bibliothèque nationale de France dans l'exposition "La révolution de l'instantané, 1880-1895", en 1996.
Ces trois albums sont un peu plus tardifs. Le premier, intitulé "Luc-sur-mer" date de 1895. Le second date de 1897 et montre, en plus des prises de vues de la côte de Nacre, des clichés hors de Normandie, région parisienne et littoral près de Nantes (Pornic et La baule). Le dernier, de plus grand format (39 x 27 cm avec des tirages de format 22 x 15 cm pour les plus grands), est plus récent, entre 1905 et 1908… Ces trois albums offrent bien sûr un intérêt documentaire incontournable pour l'histoire de Caen et de son littoral proche, la Côte de Nacre.; ils illustrent notamment des épisodes de la vie familiale du photographe, témoignage précieux de la vie en villégiature sur la côte normande avant guerre, des paysages, les cabines, des excursions, mais aussi des scènes de la vie rurale. 2009
Sources MUSEE de NORMANDIE à Caen
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La Normandie gallo-romaine Ier s. avant J.-C. - IVe s. après J.-C.
Après la conquête romaine de la Gaule par César au milieu du Ier s. avant J.-C., Rome unifie et organise le pays. A cette époque la région est occupée par des tribus gauloises originaires de Belgique ou d'Armorique qui s'établissent rapidement en cités (civitates). L'actuelle Normandie fait alors partie de la province appelée Lyonnaise, du nom de sa capitale Lyon.
Les Gaulois, tout en conservant leurs traditions, adoptent de nouveaux usages, créant ainsi une civilisation originale, la civilisation "gallo-romaine", qui s'épanouit pendant plus de deux siècles de paix.
Principal acteur de la production de richesses, le monde rural subit de profondes modifications. Les plus sensibles sont le découpage administratif des terres conquises dont les traces d’arpentage sont souvent encore discernables dans le paysage et, surtout, le remplacement progressif des fermes dites indigènes par des villae typiquement romaines, centres d'exploitation d'un domaine réunissant bâtiments résidentiels et bâtiments à usage agricole. Des agglomérations secondaires (vici) à vocation religieuse, artisanale et commerciale se développent par ailleurs au carrefour des routes et des cours d'eau.
L’aspect le plus marquant de la nouvelle civilisation réside cependant dans la création ou le développement de villes –véritables relais de l'autorité de Rome- destinées à administrer le territoire et à favoriser l’épanouissement de la culture romaine. La ville est la résidence d'un certain nombre de gens qui vivent "à la romaine" et se dote d'organes administratifs, politiques et religieux. On assiste à une transformation radicale du paysage urbain : la ville s'orne d'édifices publics prestigieux coûteux (thermes, théâtre…) mais aussi d'habitations privées, de boutiques et d'ateliers artisanaux. Les rues forment un quadrillage perpendiculaire régulier fondé sur les axes nord-sud, le cardo, et l'axe est-ouest, le decumanus ; le forum, centre politique, religieux et commercial de la cité se trouvant généralement au point de rencontre de ces deux axes.
L’insécurité générale (raids d’envahisseurs germaniques venus de la frontière du Rhin, pirates saxons ou encore de brigands locaux) conduit la plupart des villes à se replier, à la fin du IIIe s. ou au début du IVe s., derrière de solides remparts et entraîne, dès la seconde moitié du IIIe s., un exode urbain.
• Des premiers feux au premiers monuments (âges de la pierre / âges des métaux) •
• Des Gaulois à la conquête romaine (Ve – Ier s. avant J.-C.)•
sources : http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/NieGalloRomaine.asp
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Des Gaulois à la conquête romaine Le territoire de la Normandie, Ve – Ier s. avant J.-C.
Au second âge du Fer (= période de la Tène, vers 450-50 avant J.-C.), la Normandie est affectée par les migrations de peuples celtes, appelés aussi gaulois par les Romains.
Le territoire est alors occupé par des tribus gauloises originaires de Belgique (Calètes et Véliocasses de la rive nord de la Seine) ou d'Armorique (Aulerques Eburovices, Lexoviens, Esuviens, Unelles et sans doute, bien que non attestés à cette époque, Viducasses, Bajocasses et Abrincates).
A l'aube de la conquête, la Gaule est prospère et très peuplée. La campagne est ponctuée de petits hameaux et villages. Des habitats groupés -lieux d'activités agricoles et artisanales variées (métallurgie, salaison…)- existent à côté de fermes isolées (fermes indigènes). De grosses exploitations agricoles appartenant à l'aristocratie locale côtoient des habitations plus modestes. A partir du IIe s. avant J.-C, se développent, le plus souvent sur les hauteurs, des sites fortifiés (oppida), véritables agglomérations proto-urbaines. Du Ve au IIIe s., les morts sont regroupés dans des cimetières, inhumés le plus souvent dans de simples fosses et accompagnés d'offrandes (offrandes alimentaires, armes, parures…).
Les tombes les plus riches renferment les éléments de char démonté, et sont recouvertes d'un tertre de terre ceinturé par un fossé. A partir du IIIe s., le rite de l'inhumation est progressivement remplacé par celui de l'incinération : les cendres du défunt ainsi que les offrandes qui l'accompagnaient au moment de la crémation sont placées dans une urne généralement en terre déposée dans une fosse creusée dans le sol.
• Des premiers feux au premiers monuments (âges de la pierre / âges des métaux) • • La Normandie gallo-romaine (Ier s. avant J.-C. - IVe s. après J.-C.) •
sources : http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/NieGauloise.asp
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Des premiers feux aux premiers monuments Préhistoire de la Normandie :
âges de la pierre / âges des métaux
Sur le territoire de l’actuelle Normandie les premiers feux sont repérés sur le site de Port-Pignot (Fermanville, Manche) vers 220 000 avant J.C. Les ancêtres de l'homme moderne ont donc parcouru nos régions en des temps rythmés par l’alternance de plusieurs glaciations, des variations du niveau de la mer, de profonds changements du littoral et le creusement des grandes vallées fluviales, dans des paysages marqués par l’opposition entre l’Ouest armoricain et le Bassin parisien.
Vers 5 500 avant notre ère, les clans nomades de chasseurs-cueilleurs se sédentarisent. Le développement de l’agriculture et de l’élevage s'accompagne du perfectionnement de l'outillage et de la naissance de techniques artisanales, notamment de la céramique. Les sociétés plus prospères et plus stables s’organisent et se hiérarchisent. Elles deviennent capables de formes d’industries spécialisées - comme l’extraction des silex dans des mines - et se convertissent à des pratiques cultuelles collectives. Les grands tumulus funéraires mégalithiques (vers 3000 avant J.-C.) en sont l’exemple le plus convaincant.
Les populations de l’âge du Bronze (2000–750) poursuivent la conquête et l’organisation des paysages, en bénéficiant de nouvelles techniques. Le contrôle du commerce du métal, importé notamment des îles britanniques, renforce des hiérarchies sociales fondées sur l’exploitation du sol. L’archéologie identifie des fermes, des villages et même des terroirs organisés dans les secteurs privilégiés de cette nouvelle économie. Les ateliers métallurgiques normands sont bien identifiés par de nombreuses caches et dépôts de haches. Les découvertes d'armes décrivent une société où le guerrier prend une place dominante. Les casques et les cuirasses de l'âge du Bronze final (1200/750) sont des armes défensives, mais aussi des parures réservées aux chefs identifiés par les grandes tombes individuelles sous tumulus et qui contrôlaient sans doute déjà les sites défensifs.
La métallurgie du fer (vers 750) se diffuse dans ces sociétés au début du VIIIe s. avant notre ère. Elle représente une nouvelle étape dans le perfectionnement de l'outillage et de l'armement. De riches sépultures témoignent des sociétés aristocratiques qui organisent les peuples de la future Normandie avant leur entrée dans l'histoire.
• Des Gaulois à la conquête romaine (Ve – Ier s. avant J.-C.) •
• La Normandie gallo-romaine (Ier s. avant J.-C. - IVe s. après J.-C.) •
sources : http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/prehistoire.asp
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Château de Caen.
911 – 2011
Exposition réalisée en collaboration avec l’Institut d’histoire de la culture matérielle de l’Académie des Sciences de Russie (Saint-Pétersbourg), les musées de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg) et de Novgorod.
L’exposition se présente en 4 parties:
I. Les migrations scandinaves en Europe
II. Des “Normands” aux origines de l’histoire russe
(Novgorod, les Varègues et les princes Rous).
III – A la recherche des Normands : les implantations scandinaves en Russie du Nord
(Les premiers sites, Staraïa Ladoga, Novgorod, le développement du commerce et de l’artisanat,
l’âge du bois, la vie religieuse).
IV. Le Mythe viking et les nouveaux Varègues
Pendentif à décor de masque en argent, Gnëzdovo (Xe). © Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
L’originalité du passé viking en Normandie est d’avoir laissé fort peu de traces matérielles. Cette absence d’indices est compensée par l’étude des sources et l’inventaire des données de la toponymie, de l’onomastique, des traditions juridiques, du vocabulaire maritime…
L’expansion russe au nord-est est la conquête d’un pays de forêts. Le bois est le matériau de construction par excellence. Novgorod possède au XIe s. la première cathédrale, Sainte-Sophie, dont les treize dômes inaugurent une tradition architecturale.. Elle est entièrement en bois, comme le « pavage » des rues en rondins, les maisons, les puits ou les équipements de drainage des eaux, des objets usuels, découverts récemment dan l’enceinte de Novgorod.
Cheval à roulettes, jeu d'enfant en bois, Novgorod, milieu du XIIe s. © Musée d'Etat de Novgorod.
Le guerrier viking a, tout au long des XIX-XXIe s, été un thème récurrent pour les artistes aussi bien en Europe du Nord ou de l’Ouest qu’en Russie où, dès le XVIIIe s., les motifs « varègues» participent aussi bien de la volonté de représenter la naissance de l’État russe que de l’engouement des romantiques pour l’époque des Vikings ou de l’intérêt pour les sujets historiques de l’ère des Rurikides.
A l’occasion du 1100e anniversaire de la fondation de la Normandie par le viking Rollon au traité de Saint-Claire-sur-Epte, la Ville de Caen a choisi d’élargir ses horizons sur un autre grand moment de l’aventure viking, vers une “autre Normandie”…
911-2011, 1100e anniversaire de la Normandie
25 Juin – 31 octobre 2011 La Russie viking, vers une autre Normandie Novgorod et la Russie du nord, des migrations scandinaves à la fin du Moyen-Âge (VIIIe – XVe s.) Exposition réalisée en collaboration avec l'Institut d’histoire de la culture matérielle de l'Académie des Sciences de Russie (Saint-Pétersbourg), les musées de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg) et de Novgorod.
A l'occasion du 1100e anniversaire de la fondation de la Normandie par le viking Rollon au traité de Saint-Claire-sur-Epte, la Ville de Caen a choisi d'élargir ses horizons sur un autre grand moment de l'aventure viking, vers une "autre Normandie"…
Bien des similitudes existent entre la naissance de la Normandie et celle des premiers établissements du pays de Novgorod, où les Scandinaves furent présents dès le VIIIe siècle. De ce contact naissent de nouveaux acteurs de l'histoire des régions du nord de la Russie que les sources anciennes désignent justement sous le nom de "Rous", identité composite comme celle des Normands, et comme eux attachés à l'histoire d'une terre où ils ne furent jamais ni les seuls, ni les plus nombreux.
A l'Est, les Vikings, que l'on nomme aussi Varègues", entament une implantation durable sur le territoire de la Rous ancienne (VIII-XIe s.).
L'arrivée des Scandinaves est d'abord identifiée dans des comptoirs commerciaux, parfois des colonies de peuplement.
Le nord de la Russie devient alors le point de départ de routes commerciales qui suivent le réseau des grands fleuves, dont la plus célèbre est sans nul doute la « Route des Varègues aux Grecs ». Au sud on débouche ainsi sur la mer Noire et de là on atteint Constantinople ; au sud-est, c'est la mer Caspienne et les routes de l'Asie.
Après l'an mil le commerce avec le monde byzantin et musulman s'est essoufflé, mais la Russie est devenue riche, puissante et développe une civilisation matérielle brillante.
Après une présentation des migrations et des implantations scandinaves en Russie, l'exposition traite tour à tour des traces culturelles de la présence des Vikings en Russie, de la stabilisation de la puissance publique et son épanouissement, des formes de la culture et de la civilisation matérielle dans cette nouvelle entité baptisée du nom de "Rous".
Ce sont au total plus de 500 pièces archéologiques qui sont présentées au public pour la première fois en France : objets de parure en métal précieux, jeux d'enfants et instruments de musique en bois, tablettes d'écriture enécorce de bouleau côtoient ainsi outillage agricole et ustensiles pour la pêche, armes, vêtements admirablement conservés…
Téléchargez le programme des activités
Musée de Normandie Château – 14000 Caen Tél 02 31 30 47 60.
Musée ouvert de 9h30 à 18h. Entrée : à partir de 5€ Entrée gratuite pour les moins de 26 ans et pour les abonnés du Pass’murailles Ateliers, spectacles, contes,.etc. : sur réservation, tarifs entre 2€ et 4€ (+ accès au musée pour les adultes sauf titulaires du Pass)
Catalogue Editions Errance, 200 pages, format 24 x 28cm,29€
Renseignements: ( CLIQUEZ )
sources : http://artcorusse.org/?p=2059
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Le château de Caen se trouve au cœur de la ville de Caen. Il fut créé au Moyen Âge par Guillaume le Conquérant vers 1060, puis il connut de nombreux aménagements. Avec 5,5 hectares, c’est l’un des plus grands châteaux d’Europe.
Son enceinte contient aujourd’hui :
- le logis du gouverneur (actuel ) ;musée de Normandie
- le Cavalier d'artillerie et les salles du Rempart ;
- le ;musée des Beaux-Arts de Caen
- l’église Saint-Georges ;
- l’, qui fait office de salle d’exposition temporaire ;Échiquier de Normandie
- un jardin de plantes cultivées au Moyen Âge.
La totalité des constructions et vestiges du château, à l'exclusion des fossés, du musée des Beaux-Arts et de l'aile en retour nord du musée de Normandie, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 10 avril 1997.
Situation :
Le château est établi sur le bord sud d'un plateau dominant la plaine de Caen. À la pointe de ce plateau, une vaste enceinte flanquée de tours pour la plupart carrées délimite un espace d'environ 250 sur 225 m. À l'ouest et au sud, elle suit le relief naturellement escarpé qui surplombe la ville. À l'est un fossé a été creusé dans le roc, au nord, du côté de l'attaque, furent accumulées les défenses ; s'y sont succédé : la tour-porte de Guillaume, le donjon carré d'Henri Ier et l'enceinte quadrangulaire à tours d'angle de Philippe Auguste. Un profond fossé, qui fût doublé ultérieurement, les isolait du plateau.
Histoire :
Le château ducal (vers 1060 - 1204)
- Les origines du château :
À partir du Xe siècle, la croissance agricole caractéristique de cette période entraîne la création de nombreux marchés locaux. Les seigneurs, désireux de contrôler le développement des villes et villages, érigent des châteaux et souvent accompagnent ces établissements par la fondation d'un établissement religieux. Caen est un bon exemple de ce qu'on peut appeler un « bourg castral ». Situé dans une riche plaine agricole, Caen n'échappe en effet pas à la règle et connaît un rapide développement le long de la rive gauche de l'Odon[6]. Il est donc possible qu'un premier élément fortifié ait existé vers 1025, date à laquelle Caen est qualifié de burgus (bourg) dans une charte de Richard II[; aucun élément archéologique ne vient toutefois accréditer cette théorie. Quoi qu'il en soit, c'est Guillaume le Conquérant qui met en place une véritable citadelle à partir de 1060 sur un éperon rocheux dominant la basse vallée de l'Orne. Il s'agit sûrement d'un moyen de contrôler cette agglomération qui prend de l'ampleur ; l'absence de lien entre le château et la ville à cette époque - la seule porte étant alors au nord - semble confirmer cette thèse. Mais le duc mûrit un plus grand dessein. Marqué par la rébellion des barons du Cotentin pendant sa jeunesse, il souhaite disposer d'un point d'appui sûr en Basse-Normandie[7]. Le site de Caen, à proximité de la mer et à équidistance de Rouen et du Cotentin, est donc choisi par Guillaume le Conquérant afin d'y construire sa forteresse. La construction du château, au même titre que la fondation des deux abbayes, montre la volonté du souverain d'établir une deuxième capitale dans la partie occidentale du duché.
- (Le premier chateau)
- Une résidence princière :
Toutefois, dès ses origines, le château de Caen semble être davantage une résidence princière où le duc-roi exprime sa puissance et son prestige qu'une forteresse au rôle militaire affirmé. L'élément le plus important du château est en effet le palais constitué d'appartements privés destinés à la famille princière (les camerae), d'une chapelle (la capella) et surtout d'une salle d'apparat (l'aula). Certes, le château est protégé par les fossés et par la falaise, retaillée pour être plus abrupte, et dès la fin du règne de Guillaume le Conquérant la simple palissade qui devait ceinturer le plateau a été remplacée par une muraille de pierre. Mais le château souffre déjà de son archaïsme d'un point de vue militaire. La présence des civils, un village regroupé autour de l'église Saint-Georges étant incorporé à l'enceinte, peut constituer une gêne ; toutefois le château assurera un rôle de refuge tout au long du Moyen Âge. Plus grave, sa localisation à mi-pente le rend très vulnérable : il surplombe la ville qui se développe à ses pieds au sud, mais il est lui-même dominé au nord par les coteaux où s'élèvent aujourd'hui le campus 1 de Caen. De plus, son emprise est beaucoup trop vaste (5 hectares) et il n'est protégé que par une simple tour-porte située au nord de l'enceinte.
- Le château au XIIe siècle :
Le fils de Guillaume le Conquérant, Henri Ier Beauclerc, tente de régler ce dernier problème au XIIe siècle par la construction du donjon à proximité de la tour-porte. Cette tour carrée, peut-être entourée d'un mur, est un véritable château à l'intérieur du château. Construit vers 1120, il fait partie des nombreuses tours construites par le roi d'Angleterre après sa reprise en main du duché de Normandie[8]. Mais le rôle administratif et politique du château reste prégnant. Plus ou moins à la même époque, le roi d'Angleterre fait également construire une nouvelle aula, aujourd'hui connue sous le nom de salle de l'Échiquier. Deux fois plus grande que la précédente, elle permet de répondre au faste de la cour royale. Cet usage survivra à Henri Ier Beauclerc, puisque son successeur Henri II d'Angleterre et ses fils (Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre) y organisent en 1182 une fastueuse cérémonie pour les fêtes de Noël afin de démontrer la supériorité de sa cour et donc son prestige à ses adversaires, notamment le roi de France Philippe II. L'étude des Grands rôles de l'Échiquier montre également que la résidence princière caennaise est l'une des plus visitées par les ducs-rois. Et surtout son rôle politique et administratif y est clairement identifié, surtout à partir de 1170 quand l'administration fiscale et judiciaire est partiellement sédentarisée à Caen[8]. Dans la deuxième partie du XIIe siècle, l'intérêt militaire que portent les souverains anglais au château de Caen s'amoindrit. Le duché de Normandie n'est pas tiraillé par des troubles internes importants ; la menace provenant davantage de la frontière avec la France à l'est, Richard Cœur de Lion concentre ses efforts dans la vallée de la Seine[7].
Le château royal (1204-1789) :
Les remaniements de Philippe Auguste :
Le château de Caen est pris sans combat par Philippe Auguste en 1204. Comme ailleurs dans le duché, le roi de France entreprend d'importants travaux afin de moderniser la forteresse. Afin d'améliorer les défenses au nord, le donjon est entouré par une courtine protégée à chaque angle par une tour circulaire et isolée par un profond fossé ; l'ensemble est doublé au nord par une autre tranchée tout aussi abrupte en fer à cheval qui forme ainsi une zone tampon appelée Roquette ou Garenne. L'accès au nord étant bouché par ces aménagements, l'accès se fait désormais à l'est par une porte fortifiée, la porte des Champs. Enfin deux tours circulaires sont érigées à l'est et à l'ouest à la jonction avec les fortifications de Caen. Grâce à ses réalisations, le monarque dispose d'une citadelle plus sûre, mais il démontre également sa puissance dans l'une des principales villes de ce territoire nouvellement conquis.
- De la résidence princière au pôle administratif :
Le château de Caen n'est plus une résidence princière et les visites royales se font rares ; Henri IV serait le dernier à y séjourner le 12 septembre 1603, ses successeurs préférant loger en ville lors de leur passage à Caen. Le château accueille aussi parfois des hôtes de marque, comme Richard d'York, lieutenant général de Normandie et gouverneur de France et de Normandie, pendant l'occupation anglaise. Mais le château conserve surtout un rôle administratif important. L'Échiquier de Normandie s'y réunit une fois par an jusqu'à sa sédentarisation de fait en 1302 à Rouen. Le bailli de Caen, représentant du roi dans cette partie de la province, réside au sein de l'enceinte du château dans le Logis du Roi, mentionné pour la première fois en 1338. Le Logis du Roi, aujourd'hui connu sous le nom de Logis du Gouverneur, abritait les appartements personnels du bailli, une chapelle privée, les bureaux du bailliage et une salle d'audience[9]. En 1450, le bailliage s'installe rue Cattehoule (actuelle rue de Geôle). Le pouvoir royal est alors incarné par le gouverneur des villes et château de Caen qui réside dans l'ancienne demeure du bailli. D'ailleurs la charge est souvent réunie à celle du bailli, quand elle n'est pas déléguée à un lieutenant général.
- Le château dans la guerre de Cent Ans :
Au XIVe siècle, l'intérêt stratégique du château se trouve réaffirmé lors de la guerre de Cent Ans. La forteresse devient un élément clé du dispositif de défense de la Normandie. Des travaux de défense sont effectués après la prise de Caen en 1346 ; la transformation de la poterne sud ouvrant vers la ville en véritable accès fortifié, la porte Saint-Pierre, et la construction de la barbacane de la porte des Champs datent probablement de cette époque. Les tractations entre la France et l'Angleterre réduisent la menace extérieure et l'activité ralentit. Le réaménagement cesse totalement au début de l'occupation anglaise qui commence en 1417 après la prise de la ville et du château par Henri V d'Angleterre. Des travaux d'envergure reprennent toutefois à partir de 1435 quand les Français entreprennent de reconquérir la Normandie ; les Anglais construisent la barbacane de la porte Saint-Pierre afin de se protéger d'une attaque venue de la ville. Après la reconquête française en 1450, le château perd définitivement tout intérêt stratégique au plan national.
- Le château face aux troubles intérieurs :
En tant que symbole du pouvoir, le château de Caen reste néanmoins la cible de ceux qui contestent l'autorité royale. De ce fait, on continue de moderniser le château afin de l'adapter au progrès de la poliorcétique. De 1467 à 1468, le capitaine du château et sa garnison, prennent le parti de Charles de France contre son frère, le roi Louis XI. François de Silly, bailli de Caen à partir de 1503, fait renforcer les murailles du château en accumulant d'épaisses masses de terre le long des remparts afin d'augmenter leur résistance à l'impact des boulets. Mais quand le château est bombardé à partir du 1er mars 1563 depuis le cimetière Saint-Julien par les troupes protestantes de l'amiral de Coligny, une brèche est ouverte dans les murailles au bout du troisième jour et les catholiques encerclés se rendent ; une troupe de 2 000 hommes, commandée par François du Plessis de Richelieu, reprend finalement le château le 14 avril 1563. Dans le conflit qui oppose Louis XIII à Marie de Médicis, le gouverneur de Normandie, Henri II d'Orléans-Longueville, prend le parti de la reine-mère. Le capitaine Prudent, fidèle au gouverneur qui lui a confié le commandant du château, braque les canons sur la ville qui demande au roi d'intervenir. Du 14 ou 17 juillet 1620, le roi, assisté par César de Choiseul du Plessis-Praslin, assiège le château qui finit par se rendre. Certains proposent alors de faire raser le château, mais le roi préfère garder la forteresse malgré son faible intérêt militaire[11]. C'est le dernier fait d'armes important dans lequel le château joue un rôle direct. Le château est pris d'assaut par les révolutionnaires en 1789, puis par les royalistes en 1815 ; mais dans les deux cas, les autorités du château laissent rentrer la population sans intervenir.
- Le déclin de la paroisse Saint-Georges :
À partir du XVIe siècle, l'usage purement militaire du château tend à se confirmer. La population civile déserte peu à peu l'enceinte castrale. L'église Saint-Georges a été construite pour accueillir une centaine de paroissiens, mais à la fin du XVIIIe siècle, les registres paroissiaux n'enregistrent plus qu'un enterrement par an dans le cimetière de 32 m² qui entoure l'église, ce qui permet d'évaluer la population à environ 25 personnes. En outre, la part relative des familles de militaires tend à s'accroître et à devenir prédominante. Le nombre de militaires fluctue avec le temps. Après 1450, la garnison e compose de 50 hommes en armes et de 100 archers. Pendant la période d'agitation liée aux guerres de Religion, très violentes en Normandie, l'effectif remonte jusqu'à 250 têtes, avant de retomber à 50 le siècle suivant. À la fin du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, est construit un hôtel des Invalides ; à la veille de la Révolution, cette compagnie des invalides est constituée de 70 hommes et cinq lieutenants. À cette époque, sont également cantonnés dans l'enceinte du château quatre canonniers et un commandant d'artillerie, un arsenal et des magasins à poudre y ayant été installés.
- Les prisons du château :
Le château est également utilisé régulièrement comme prison. Des geôles sont mentionnées dès 1184-1185 à l'angle sud-est de l'enceinte et vers la porte des Champs ; cette prison est transférée au XVe siècle lors de l'occupation anglaise dans la rue Cattehoule et devient la geôle du bailliage qui donne son nom à la rue. À partir de cette période, la différentiation entre prisonniers militaires et civils est de plus en plus nette. On ne dispose pas de sources permettant de connaître la place des prisonniers dans le château au XVIe siècle, mais il existe de nombreux documents concernant la période courant du XVIIe au XIXe siècles. Le château de Caen n'est pas utilisé pour les prisonniers de droit commun qui sont envoyés dans la prison du bailliage ou le dépôt de mendicité de Beaulieu (La Maladrerie). Les prisonniers du château sont de deux types : les civils envoyés par lettre de cachet et les captifs pour cause de guerre. Les civils envoyés par lettre de cachet sont peu nombreux ; on en dénombre seulement cinq entre 1753 et 1787. Les témoignages des prisonniers eux-mêmes, comme celui de Charles François Dumouriez envoyé à Caen en 1774, permet de comprendre que les conditions de détention sont loin d'être difficiles. L'emprisonnement au château de Caen reste en effet une faveur du roi ; cela permet au roi ou à une famille influente d'écarter provisoirement de la société un élément gênant sans lui faire subir de condition de détention dégradante. La deuxième catégorie de prisonniers, les captifs pour fait d'armes, est plus importante numériquement, mais reste assez limitée. Le château est mis sporadiquement à disposition pour interner des prisonniers capturés lors de sédition paysanne (Nus-Pieds en 1639) ou lors de guerre avec des ennemis extérieurs (les officiers espagnols venus de Flandres entre 1643 et 1648 ou les captifs de la bataille de Denain en août 1712). Il est possible que quelques protestants aient également été emprisonnés après la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Les prisonniers étaient sous la surveillance de la garnison du château, mais tous les frais (habillement, nourriture, ameublements) étaient supportés par la ville. Il n'existait pas de prison à proprement parler dans le château. On utilisait telle ou telle pièce en fonction des besoins. Ainsi en 1771, il est fait mention de trois cachots dans le donjon, deux dans la porte Saint-Pierre et d'une prison à bonnet de prêtre à proximité de cette dernière porte ; six ans plus tard, il semble qu'il n'y ait plus qu'une cellule située dans une des tours de la porte Saint-Pierre. Un projet de véritable prison militaire constituée de chambres de disciplines fut proposé à la fin du XVIIIe siècle, mais jamais réalisé.
La caserne (1789-1944) :
La prison révolutionnaire et la destruction du donjon :
Le 18 juillet 1789, le peuple s'empare du château et confisque les armes qui y sont entreposées. Dumouriez, nommé gouverneur depuis peu de temps, accepte d'arborer la cocarde tricolore et la situation revient rapidement au calme. Pendant le reste de la Révolution française, le château est régulièrement utilisé comme prison par la ville qui peut ainsi isoler ceux qui sont identifiés comme étant des ennemis de la Révolution : le nouveau gouverneur du château, le vicomte Henri de Belzunce, en août 1789 ; 84 suspects royalistes en novembre 1791 ; l'ancien secrétaire de Jacques Necker, Georges Bayeux, en août 1792 ; 230 manifestants refusant la conscription militaire en mars 1793. Les prisonniers les plus importants sont Claude-Antoine Prieur-Duvernois et Charles-Gilbert Romme, représentants en mission envoyés par la Convention nationale. Arrivés en pleine insurrections fédéralistes, ils sont assignés à résidence dans le presbytère de l'église Saint-Georges à partir du 12 juin 1793. Ils sont libérés un mois plus tard après la défaite des troupes fédéralistes lors de la bataille de Brécourt. Afin de punir cet affront, la Convention décrète le 6 août 1793 que « le donjon et château de Caen dans lesquels la liberté et la représentation nationale ont été outragées, seront démolis. Sur les ruines du donjon il sera planté un poteau, sur lequel seront inscrits les noms des députés déclarés traîtres à la patrie »[12]. Les travaux de démolition commencent dès le 18 août. Le presbytère est démoli, le donjon en grande partie arasé et la porte Saint-Pierre endommagée.
- La prison militaire :
Mais la destruction s'arrête là et dans les derniers mois du Directoire, on décide de restaurer les défenses du château. En 1805, la porte Saint-Pierre est effectivement restaurée. Le château retrouve en effet son usage militaire. Dès 1791, les derniers civils - en fait les reliquats de l'ancienne compagnie des Invalides - sont chassés du château. En 1799, un magasin à poudre est installé dans l'ancienne église ; deux autres sont construits dans l'enceinte en 1815-1818. Comme sous l'ancien régime et pendant la Révolution, il sert encore dans les deux premières décennies du XIXe siècle à emprisonner pendant un court séjour des contestataires (conscrits réfractaires, manifestants contre la cherté du blé). Ensuite la prison devient exclusivement réservée aux militaires, les prisonniers de droit commun étant envoyés à Beaulieu ou dans la prison du palais de justice. La garnison stationnée dans le château après la paix de 1814 dispose de salles de police : deux cellules - l'une destinée aux soldats, l'autre aux sous-officiers - près de la porte Saint-Pierre et deux cachots dans la porte elle-même. Les graffitis gravés dans la pierre sont un témoignage de cet usage. La véritable prison militaire se trouvait toutefois dans des locaux vétustes situés rue des Carmes. Les projets de construction d'une prison militaire dans l'enceinte du château se multiplient : 1819, 1824, 1827-1832, 1834. C'est en 1848 qu'une prison militaire est aménagée dans les bâtiments existants au sud-est de l'enceinte. Le conseil de guerre est installé au premier étage. Deux chambres, destinées aux officiers, sont rajoutés en 1854 et en 1856 un préau clos par un mur est érigé afin de permettre la promenade des officiers captifs. La prison militaire devient un espace enclos à l'intérieur de l'enceinte castrale. Pouvant accueillir 2 officiers, 37 soldats et sous-officiers, elle est jugée trop petite et est finalement fermée en 1881 quand le château est transformé en caserne.
- Un rôle mineur jusque dans les années 1870 :
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le château occupe une place subalterne dans l'appareil militaire national et régional. Outre le conseil de guerre et sa prison, on y trouve les bureaux de recrutement, le chef de bataillon du Génie et le chef d'escadron d'artillerie. Mais le château est condamné par son archaïsme. En 1811, alors même que le blocus des ports normands par les Anglais se resserre, Napoléon Ier fustige dans une lettre adressée à son ministre de la Guerre les travaux de restauration de la porte Saint-Pierre et précise qu'« il faudrait démolir cette citadelle et la vendre à la ville dont les promenades y gagneraient ». Inadapté au nouveau type de conflits, le château est sauvé par son importance pour le maintien de l'ordre dans une ville jugée trop frondeuse. Le 23 juillet 1881, le château est définitivement rayé du tableau des places fortes[13], mais reste dans le domaine d'État affecté au département de la Guerre.
- La caserne Lefebvre :
La situation change toutefois sous la Troisième République. La défaite de 1870 amène les autorités à réorganiser totalement l'appareil militaire national et notamment son implantation territoriale. Tout au long du XIXe siècle, la ville de Caen, qui - outre la caserne de Remonte - ne dispose que d'une caserne inadaptée aux besoins de l'époque (la caserne Hamelin), demande l'implantation d'un régiment de cavalerie. C'est finalement une prestigieuse unité de fantassins qui s'installe au château. Le 36e RI y est cantonné par étape à partir de 1876. Vers 1877, un premier bâtiment est construit au nord de l'enceinte ; les derniers restes du donjon sont abattus, les fossés comblés et le terrain aplani afin d'aménager une vaste place d'armes. Jusqu'en 1901, le régiment est cantonné par alternance à Paris, Falaise et Caen avec le 5e RI. Après cette date, il est définitivement fixé à Caen et un nouveau bâtiment est construit perpendiculairement au premier, entre celui-ci et la porte des Champs. D'autres unités se joignent au 36e RI dans la première décennie du XXe siècle : un bataillon du 5e RI en 1905 et les compagnies du 129e RI après 1908. Le château est donc profondément remanié afin de devenir la caserne Lefèvre. Les bâtiments de cantonnement érigés à l'emplacement du donjon sont conçus selon les stéréotypes de l'architecture militaire de l'époque :
- un rez-de-chaussée avec les lavabos, les cantines et les bureaux des sous-officiers ;
- deux étages où logent les troupes dans des chambrées de 25-28 hommes ;
- des combles dans lesquels on installe les réservistes pendant leur période d'instruction ;
- les niveaux supérieurs étant desservis par quatre escaliers, un par compagnie.
1 600 hommes étaient cantonnés dans le château et ce chiffre pouvait monter jusqu'à 2 400 pendant la période de service des réservistes. Jusqu'en 1914, le 36e ne prend part à aucun combat. La vie de la garnison tourne autour de la formation des conscrits et des manœuvres. Le régiment occupe alors une place importante dans la vie locale tant d'un point de vue économique que culturel. Le 36e est mobilisé le 5 août 1914 et revient triomphalement en 1919. Mais les effectifs baissent et l'unité est finalement dissoute en 1923 au grand dam de la ville. En 1938, un monument aux morts en mémoire des 8838 membres du 36e tués pendant le conflit est érigé à proximité de l'ancienne chapelle palatine. L'année suivante, le régiment est reformé et quitte Caen le 10 septembre 1940.
- Le château après le Débarquement :
Après la reddition de la France, les troupes du Troisième Reich occupent le château. Pendant le Débarquement de Normandie, des Anglais et des Canadiens y sont emprisonnés. Pendant la bataille de Caen, le secteur du château est la cible des bombardements aériens et des tirs d'artillerie. Le château et ses abords sont sérieusement endommagés :
- l'enceinte est touchée à plusieurs endroits ;
- les bâtiments au sud de l'enceinte sont en ruine ;
- les vestiges du Vieux palais et le bâtiment nord de la caserne sont détruits ;
- les autres monuments de l'enceinte (Échiquier, salle des Gouverneurs, église Saint-Georges) sont endommagés.
À la fin du déblaiement des ruines de Caen en 1946, le château, qui n'était plus visible des Caennais depuis plus d'un siècle et demi du fait de la destruction du donjon et de l'envahissement des fossés par les habitations, réapparaît. Surplombant à nouveau la ville, le château perd définitivement son usage militaire et il est décidé de le restaurer et de le mettre en valeur.
L'enceinte des musées :
En 1946, l’archéologue caennais Michel de Boüard, décide d’entreprendre des fouilles dans l’enceinte du château de Caen pour faire réapparaître les traces médiévales. Parallèlement à ces travaux, Il envisage de faire du château "l'enceinte des musées". À mi-chemin des commerces du centre et de l'université, le château devient le lieu de rencontre symbolique entre la ville et le savoir. En décembre 1963, le musée de Normandie accueille ses premiers visiteurs dans le Logis des Gouverneurs, restauré pour l'occasion. En 1967 est installé le musée des Beaux-Arts qui ouvrira ses portes en 1971.
- Travaux récents :
À compter de mars 2004, la municipalité de Caen, aidée par les subventions du FEDER, a entrepris la restauration des remparts. (consolidation, dégagement des meurtrières fermées au XIXe siècle). 6 000 m3 de remblai sont en cours d’évacuation, afin de mieux voir le mur d’enceinte nord-ouest, du XIIe siècle. Dans le cadre du projet de mise en valeur du château, la terrasse d'artillerie dite du Cavalier XVIe siècle, fortement érodée, est restaurée ; son volume est restitué dans son état XVIe siècle et permet, sous la terrasse, d'aménager les salles du Rempart, équipement muséal moderne de 1 200 m² accueillant les expositions temporaires du musée de Normandie. Cette opération a mis au jour la cave d’une maison privée du XVe siècle ayant conservé une belle cheminée, une poudrière et deux murs d’une forge du XIVe siècle. Des dessins de mors (pour attacher les chevaux) y ont également été découverts, preuve de l’existence d’écuries au château à une certaine époque.
Il a été constaté une augmentation constante du volume de pierres éboulées côté rue de Geôle. Remplacement de pierres et consolidation sont engagés et seront achevés en 2008. Coût : 1,15 million d’euros.
Architecture :
Vieux Palais et chapelle Palatine Saint-Georges :
Guillaume le Conquérant se fait construire un palais au nord de l'enceinte dans la deuxième partie du XIe siècle. Ce palais reprend l'organisation classique des demeures seigneuriales de cette époque. Il est constitué d'un ensemble de trois bâtiments principaux, peut-être entouré par un mur le séparant du reste de l'enceinte castrale : l' aula (espace de réception officielle), la capella (chapelle palatine réservée au duc-roi et à ses proches) et les camerae (appartement de la famille ducale, puis royale). cette résidence princière conserve son rôle central jusqu'au XIIIe siècle. La construction du donjon par Henri Ier Beauclerc ne change pas la destination du palais qui reste la résidence privilégiée des rois, la camera regis. L'aula de Guillaume le Conquérant en revanche est probablement transformé en appartement privé après la construction, toujours par Henri Ier Beauclerc, de la nouvelle aula, connue aujourd'hui sous le nom de salle de l'Échiquier. Quand le château perd son statut de résidence royale après l'incorporation de la Normandie au domaine royal français en 1204, le Vieux palais se trouve marginalisé. Il fait encore régulièrement l'objet de travaux, mais n'est plus utilisé épisodiquement pour accueillir les hôtes de marque, les représentants du roi résidant dans le Logis du Roi. Ainsi quand le duc d'York s'installe au château en 1444, le Vieux palais, très vétuste, doit être rénové. Au fil des siècles, le Vieux palais de Guillaume le Conquérant est profondément modifié au fil des siècles, la chapelle étant le bâtiment le mieux conservé. L'ensemble est finalement détruit en 1944 pendant la bataille de Caen. Les fouilles de Michel Boüard dans les années 1960 ont permis cependant d'en dégager les structures rendus lisibles au sol par des graviers sombres.
L'aula de Guillaume le Conquérant est un rectangle de 16 sur 8 m. Le sol étant en terre battue, il est possible que l'étage noble se soit trouvé au deuxième niveau, le départ d'un escalier à vis ayant été retrouvé au sud-ouest de la salle. À quelques mètres au sud, s'élevait la chapelle dédiée à saint Georges, comme l'église paroissiale avec qui elle a pu être confondue par le passé. Comme il était l'usage au XIe siècle, elle se trouvait dans un bâtiment perpendiculaire à la salle d'apparat, suivant un axe sud-est - nord-ouest. Le bâtiment a été monté directement sur l'argile de la terrasse post-glaciaire sur laquelle est érigée le château ; cette absence de fondation est caractéristique des modes de construction des XIe et XIIe siècles. La chapelle était relativement imposante (16 sur 7 m) et servait pour les réunions ordinaires de l'Échiquier. Au XVe siècle, on perça des baies gothiques et les murs gouttereaux furent renforcés par des contreforts ; le chevet plat fut également détruit afin de permettre l'érection d'un mur clôturant vers le sud l'ensemble des bâtiments du Vieux Palais.
Salle de l'Échiquier :
Église Saint-Georges
À l'emplacement de l'église actuelle, se trouvait un bâtiment de facture plus élémentaire dont on ne sait s'il s'agit d'un lieu de culte préexistant ou d'une simple habitation. Orientées nettement plus à l'est, les fondations de cet édifice furent exhumées en 1964 par Michel de Boüard et les archéologues du centre de recherches archéologiques et historiques médiévales (CRAHM) de l'université de Caen. L'église paroissiale dédiée à Georges de Lydda est construite dans la deuxième moitié du XIe siècle à l'emplacement de ce bâtiment. Les fouilles de 1964 ont permis de mettre à jour le chœur de l'église romane dont l'abside était semi-circulaire. Il s'agissait d'une église de village qui pouvait accueillir une centaine de paroissiens[7]. Le droit de patronage de l'église appartenait au chapitre de la cathédrale de Bayeux jusqu'en 1080 ; à cette date, il est racheté par Mathilde de Flandres qui le lègue à l'abbaye aux Dames[14].
L'église reste dans son état originel jusqu'au début du XVe siècle. Sévèrement touchée par les bombardements anglais lors du siège de 1417, elle est profondément remaniée dans la deuxième moitié de ce siècle. Les travaux commencent probablement pendant l'occupation anglaise ; la charpente recouverte de lambris couvrant la nef est sûrement due à un charpentier anglais. Les fenêtres romanes sont bouchées et on perce des grandes baies de style « modérément flamboyant ». Le clocher que l'on observe sur les gravures du XVIIe siècle date sûrement de cette époque également. Fin XVe siècle-début XVIe siècle, le chœur est reconstruit dans le style gothique. Au sud de la nef, sont érigés une chapelle et le portail actuel.
À partir du XVIe siècle, les civils désertent le château. En 1779, les registres paroissiaux n'enregistrent plus qu'un enterrement par an dans le cimetière de 32 m² qui entoure l'église, ce qui permet d'évaluer la population à environ 25 personnes[15]. L'église paroissiale est désaffectée pendant la Révolution. Du 3 au 28 mars 1793, on y enferme 230 personnes ayant manifesté contre l'enrôlement militaire[16]. En 1799, l'église est transformée en magasin à poudre[15]. En 1827, le service du Génie propose de détruire l'église afin de permettre la construction d'une prison militaire ; le projet est abandonné en 1832[16]. Après que le château ai été transformé en caserne, l'ancienne église sert un temps de salle d'armes[9].
Pendant la bataille de Caen en 1944, le château est à nouveau bombardé. Le presbytère et le pignon sud de la nef sont détruits. L'ancien lieu de culte est restaurée. Pour rappeler ce passé cultuel, des stalles provenant de l'église Saint-Jean de Caen y sont installées et une table de pierre est disposée dans le chœur afin d'évoquer le souvenir de l'autel disparu. Les vitraux sont confiés à Max Ingrand dans le chœur. Ils représentent saint Étienne encadré par saint Georges et saint Michel. Les vitraux de la nef, œuvre de Maurice Rocher, figurent la vie du Christ à gauche et une scène associant saint Georges et Richard Cœur de Lion à droite. La grande verrière est consacrée à des épisodes de la vie de Guillaume le Conquérant[17]. Dans le cadre du projet de réaffectation du château à l'université, il est programmé que l'ancienne église soit occupée par l'aumônerie des étudiants. Cette proposition est abandonnée et Saint-Georges est converti en mémorial en souvenir des pertes civiles de la bataille de Caen en 1964. La dépouille d'une victime anonyme est inhumée dans l'ancien lieu de culte. Moins de vingt ans plus tard, le mémorial change d'affectation. En 1979, le corps de la victime inconnue est exhumé pour être inhumé de nouveau au chevet de l'ancienne église qui est utilisée à partir de 1980 par le musée de Normandie qui y organise des expositions temporaires[18].
Logis des Gouverneurs[modifier]
La première référence concernant ce bâtiment, alors appelé Logis du Roi, date de 1338[19]. Construit sans doute au début du XIVe siècle, c'était la résidence privée du bailli On y trouvait également une salle d'audience et les bureaux du bailliage. Ceux-ci furent transférés à proximité de la prison de la rue Cattehoule (actuelle rue de Geôle) après 1450. Le Logis du Roi devint donc la demeure du capitaine du château, enfin celle du gouverneur « des ville et château de Caen ».
Le bâtiment fut presque entièrement reconstruit au XVIIe siècle. Les contreforts des façades de l'aile sud et la tour d'escalier à l'intérieur de la cour sont des vestiges du bâtiment originel. En novembre 1680, Robert-Jean-Antoine de Franquetot, comte de Coigny, gouverneur du château et bailli de Caen, passa un accord avec Pierre Cottard, architecte du roi, pour remettre en état le Logis du Roi. Les travaux furent terminés en 1682. Les armoiries de la famille des Guillotte-Franquetot-Coigny, qui conservèrent les charges de gouverneur et de bailli jusqu'à la fin de l'ancien régime, étaient gravées sur le fronton.
Au XIXe siècle, le Logis des Gouverneurs est utilisé comme salle d'armes. En 1834, le Génie propose de le transformer en prison militaire, mais le projet ne fut pas réalisé. Quand le château fut transformé en caserne, l'ancienne demeure du bailli abrita le mess des officiers, une bibliothèque et une salle de conférences[.
En 1944, sa toiture est soufflée, mais le gros œuvre a résisté. Dans les années 1950, on décide d'y installer le musée de Normandie. En 1958, le bâtiment est rénové ; c'est à cette époque que le grand escalier extérieur est supprimé. En 1960, les services du musée s'installent et le musée ouvre ses portes au public en décembre 1963. En 1978-1982, le musée est agrandi. Des réserves sont creusées sous la cour et une nouvelle aile est construite au nord, donnant ainsi au bâtiment la forme d'un U.
(Donjon)
Le nord de l'enceinte et le donjon, 1060-1204
Vision romantique du donjon,
par H. de Jolimont, 1825
Source : Musée de NormandieLe château de Caen au XIe siècle est d'abord une très vaste enceinte de cinq hectares. L'entrée principale est alors située au nord : c'est une puissante tour-porte qui renforce le secteur le plus vulnérable du rempart. La résidence ducale se compose de plusieurs bâtiments dont une chapelle, située dans le secteur nord-ouest de l'enceinte dont toute la partie sud est occupée par la paroisse Saint-Georges avec son église. Du "Vieux Palais" ducal, ne subsistent plus que ses fondations mises au jour par des fouilles.
Au XIIe siècle, le château présente un aspect déjà sensiblement différent. Henri Ier Beauclerc fait construire deux adjonctions notables au château de son père : le donjon et la grande salle (aula) appelée la Salle de l'Echiquier. Le donjon a été élevé vers 1120. Il est aujourd'hui arrasé. C'était une grosse tour de plan quadrangulaire, flanquée de contreforts, dont les caractéristiques se retrouvent dans de nombreuses constructions anglo-normandes de ce type : mur de refend intérieur, porte d'entrée au premier étage accessible seulement par un avant-corps.
Quand à la grande salle du palais, elle comportait deux niveaux la salle où le souverain siégeait en sa cour et présidait aux banquets se trouvait à l'étage, au rez-de-chaussée, les cuisines et autres aménagements nécessaires à l'accueil de la cour.
Après 1204 et le rattachement de la Normandie à la France, le roi Philippe-Auguste donna une complète autonomie au donjon en l'entourant d'une chemise de quatre tours d'angle circulaires et bordées de fossés creusés dans le roc, ce qui entraîna la suppression de la tour-porte du XIe siècle.Le château au début du XIIIe s. :
reconstitution par Ch. Fouetillou
Source : Musée de Normandiesources Musée de Normandie de Caen - Wikipedia - photographies google
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Le château de Fontaine-Henry est classé monument historique depuis 1924
Sommaire
Histoire
Le château de Fontaine-Henry appartient à la même famille depuis environ dix siècles sans avoir jamais été vendu. Néanmoins, plusieurs noms s’y sont succédé, car il a à plusieurs reprises été transmis par des femmes. Les familles de Tilly, d’Harcourt, de Morais, Boutier de Château d'Assy, de Montécler, de Marguerie, de Carbonnel, de Cornulier et d’Oilliamson l’ont donc tour à tour possédé par voie d’héritage.
Il existait à cet emplacement une forteresse dès le début du XIe siècle. La famille de Tilly l’a remplacée entre 1200 et 1220 par un nouveau château. De cette époque subsistent notamment la chapelle et des salles voûtées qui formaient autrefois le rez-de-chaussée du bâtiment d’habitation. Ces deux éléments donnent la mesure de l’ampleur et de l’importance de ce château au Moyen Âge.
En 1374 Jeanne de Tilly épousa Philippe d'Harcourt et lui apporta en dot, entre autres, cette seigneurie.
C’est la famille d’Harcourt qui entrepris de reconstruire le château après la guerre de Cent Ans. Les travaux s’étalèrent sur pratiquement un siècle, entre la fin du XVe siècle et les années 1560.
Architecture
Sur sa façade ouest du château de Fontaine-Henry on peut voir les différents styles employés, qui reflètent l’évolution de l’architecture en Normandie et en France.
Le premier gothique très simple est en effet rapidement remplacé par le gothique flamboyant, puis par la première Renaissance française. Mais l’élément le plus curieux du château se trouve à gauche de cette façade. On peut en effet remarquer une superposition de colonnes, qu’une inscription date précisément de 1537, ce qui semble être remarquablement précoce pour une telle réalisation.
De plus de 15 mètres de haut, le toit qui surmonte ce bâtiment, est considéré comme le plus haut de France.
Ce château, œuvre de Jean d'Harcourt, seigneur de Fontaine-le-Henri et de son fils Pierre d'Harcourt, baron de Briouze, fut remanié aux XVIIIe et XIXe siècles sur sa façade est.
Il est aujourd’hui entouré d’un parc à l’anglaise, classé monument historique en 1959[2].
Le château, entièrement meublé, et toujours habité, abrite une remarquable collection de tableaux constituée durant la Révolution. Des peintures de Nicolas Mignard, Rubens, Corrège ou Titien ornent les murs des salons.
Notes et références
- Coordonnées vérifiées sur et GéoportailGoogle Maps
- , sur la , ministère de la CultureNotice no PA00111341 [archive]base Mérimée
Voir aussi
Bibliographie
- Étienne Faisant, Fontaine-Henry, Monuments et sites de Normandie, S.A.N., 2010 (ISBN 978-2-919026-00-5)
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Salle à manger du château de Vendeuvre
Dans un style purement XVIIIe normand (les nappes damassées de Caen si je ne m'abuse), voici la salle à manger de Vendeuvre.Je ne sais pas si le comte de Vendeuvre dîne ici le soir (il pleuvait tellement que pour accéder aux cuisines, accès qui se fait normalement par l'extérieur, le comte nous a fait gentiment passer par ses appartements privés, via les cagibis où devaient autrefois circuler les domestiques : sic transit etc.)Par rapport à bien d'autres visites, celle-ci donnait vraiment l'impression d'un château dans son "jus", comme si on dérangeait (ou au moins surprenait) le propriétaire des lieux. Ca ne fait pas musée, un sentiment que je veux retrouver dans mon salon.Sur la cheminée, ce duo de carlins en porcelaine. Les carlins, de Sèvres ou de Saxe, étaient très à la mode au milieu du XVIIIe siècle grâce en particulier à Madame de Pompadour qui les adorait. C'est un peu hors sujet mais comme j'ai un carlin, Mushu, c'est une spéciale dédicace pour lui...D'ailleurs, Vendeuvre comprend une impressionnante collection de... niches pour animaux de compagnie ! Voilà qui est beaucoup pour le moins original.On a trouvé trace de "coffres pour chiens" dans le mobilier royal dès le XIVe siècle mais c'est bien au XVIIIe que se situe l'âge d'or du mobilier pour chiens et chats (pourvu que leurs propriétaires fussent nobles).
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Les cuisines du château de Vendeuvre
Le château de Vendeuvre dans le Calvados. Construit au milieu du XVIIIe siècle, il illustre le style "maison des champs" tel que les nobles se le représentaient à l'époque.Ce château, toujours habité, comprend la plus importante collection au monde de mobilier miniature. Ce n'est évidemment pas cela qui m'a attiré mais l'ameublement "réel". Epargné pendant la Révolution (un cas assez rare), il a en effet conservé son décor et ses meubles d'origine.Comme vous le savez, j'aime visiter les cuisines des châteaux. Datant du XVIIIe siècle, celle de Vendeuvre semble encore prête à servir avec ses poteries et faïences du Pays d'Auge (on en est au plein coeur).Sous le plafond, on trouve de belles voûtes (les cuisines sont en sous-sol bien sûr, les étages "nobles" étant réservées à l'habitation du maître, les domestiques vivaient entre le sous-sol - où ils travaillaient - et les combles - où ils dormaient).On appelait la partie près du foyer le "potager" car c'est là que cuisaient les... potages.Enfin, contigüe à la cuisine, on trouve la lavanderie (la pièce de l'eau) avec son puits intérieur (comme à Beaumesnil).
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CHATEAU DE VENDEUVRE
direction "le château de Vendeuvre" près de Saint-Pierre sur Dives dans le calvados..
(entrée du château)
La première fois que j'ai visité ce merveilleux château, j'ai été émerveillée par autant de beauté, de raffinement, l'impression première, j'ai eu l'impression que nous revenions dans le XVIII è siècle,
L'oorangerie le musée, de la magnifique collection du mobilier miniature.
Pour cette petite photo de l'une des vitrines, ci dessus les dimensions de la commode du XVIIIe siècle sont de 30 cm de hauteur et le petit fauteuil où la petite poupée est assise est de 32 cm de hauteur. Nous devons cette collection si raffinée à Madame la Comtesse Elyane de Vendeuvre, qui à l'âge de 7 ans avait remarqué un petit secrétaire en marqueterie du XVIIIè s. miniature
(H.39 cm, L.31 cm, Pr.14,5 cm)
ce petit "secrétaire" à abattant, .en bois de rose, bois de violette,poirier teinté,acajou,noyer,buis,ivoire,amarante débutera la collection du mobilier miniature.
Un tou petit peu d'histoire, le mobilier miniature est très surprenant par sa diversité, commodes, armoires, tables, sièges, lits, petits chandeliers,
( Lit à baldaquin pour chat...)
Dans le mobilier miniature il y a différentes qualités, ainsi qu'une multitude de matériaux utilisés, bois, cire , papier, bronze, faïence ou porcelaine...Bien souvent ceux sont les maquettes, ou les chefs d'oeuvre de" maitrise et de compagnons", ou encore des mobiliers pour les enfants.
A l'époque si quelqu'un voulait acheter, une commodepar exemple, le client de l'éppque demandait qu'on lui exécute, un modèle, et ce qui était amusant, les pieds de la commode, pouvaient être représentés de styles différents, Louis XIV ou Louis XV etc..et ainsi en voyant le modèle , l'intéressé choississait ce qui lui plaisait mieux.
De nombreuses vitrines sont dans l'orangerie, où sont représentés des intérieurs. Et c'est un enchantement .
visite du château (chateau, son escalier et son merveilleux bassin)
Monsieur le Comte de Vendeuvre, fait visiter lui-même son château.
Rez de chaussée, chaise à porteur, à gauche la salle à manger, Il y a une belle envolée de marches
dans le vestibule avec un magnifique plafond, est suspendu un magnifique lustre en verre de venise.
http://www.vendeuvre.com/fr/escalier.html
Le château de Vendeuvre est "une maison de campagne" milieu du XVIIIe s.
A l'époque on disait "une maison des champs". Il est extrêmement bien conçue et bien organisée. la salle à manger est exposée au nord ouest, et bénéficie d'une agréable fraicheur au déjeuner et du soleil couchant au dîner.
"le salon des pastels"
où sont accrochés de nombreux portraits au pastel. Le pastel étant très utilisé
au XVIIIé siècle.
J'ai baucoup aimé aussi "la chambre de Louise Aimée" un beau lit à la polonaise louis XV, de quoi faire de beaux rêves..et ce qui est bien et fonctionnel, il y a "un cabinet de toilette d'époque, creusé dans le mur avec une fontaine et un écoulement à partir d'un bassin-réservir intégré dans la pierre" (dixit tjrs ma vieille brochure..). Je me suis atttardée aussi dans le bureau
pièce où il y a un écritoire de voyage qui s'ouvre d'un côté pour le compartiment à écrire de Monsieur,
et de l'autre celui pour la femme.
Sur le bureau deux lots de plumes d'oies,
les colporteurs passés pour les vendre par vingtaine, la plume d'oie s'usant très vite, et un ruban de couleur différente nouait les plumes. Le ruban rouge détermine les meilleures plumes et ruban bleu les moyennes plumes. La brochure prêtée mentionne également que chaque oie ne pouvait fournir que 10 plumes utilisables et les meilleurs étaient les 3è et 4è de l'aile gauche!!petit détail amusant que je ne connaissais pas.
Dans chaque pièce, est présenté un thème de la vie quotidienne : l’art de recevoir dans la salle à manger, l’art de la toilette dans la chambre d’honneur, l’écriture dans le bureau, l’art du portrait dans un petit salon, les plaisirs des jeux dans le salon de compagnie. Des automates présentent en un clin d’œil, ça et là, le thème fort de chaque pièce. Double en profondeur, le château possède une distribution autour d’un vestibule central aux proportions solennelles rythmées de colonnes ioniques. La double enfilade des salons et les formes arrondies des angles répartissent avec justesse la lumière naturelle. On remarquera en particulier la finesse des boiseries du grand salon, un ameublement très complet, et de nombreuses curiosités : un lustre à poissons rouges, une voyeuse où s'agenouillait les élégantes pour assister au jeu et ne pas froisser leur robe à paniers, le clystère de voyage pour les lavements…
Quelques anecdotes qu'on raconte à Vendeuvre :
La chaise à porteurs (qu'on peut admirer dans le grand escalier) ne possédait souvent plus ces bâtons de transport car ils étaient vite usés ou cassés d'où l'expression mener une vie de bâton de chaise.
Les sermons de l'abbé Bourdaloue étaient si longs que les élégantes emmenait avec elles cet objet en cas d'urgence.Le bassin, les cygnes et les pareterres à la Française.
Le parc merveilleux a été restauré avec goût, jardin à la française
à l'arrière du château un "miroir d'eau" bordé de charmilles" et quand nous arrivons au château l'allée y menant est bordée de topiaires. Ce décor est restitué d'après des plans d'origine.
Puis nous avons découverts "le jardin d'utilité "comportant un colombier, un vivier, une glacière pyramidale, d'où le chemin conduit "au jardin de plaisir"puis...
"les jardins d'eau surprises et ses fantaisies hydrauliques"
le petit pont chinois est féérique...
Il a actionné le systhème en se mettant devant la cellule, j'ai eu plein de jets d'eau qui ont coulés sur ma nuque et sont descendues vertèbre par vertèbre sous mon tee shirt jusqu'à l'endroit que la bienséance me fait taire...sisisisi, heureusement qu'il faisait chaud d'ailleurs, celà m'a rafraichit agréablement ...l'homme est taquin!!
la cascade des tortues,
la chambre de Cléance..la légende est que Neptune la trouvant fort jolie se jeta sur elle, elle se défendit, furieux neptune la transforma en statue de pierre, mais les nymphes amies de Cléance,supplièrent Thétis d'intercéder auprès de Olympe pour que les dieux lui rendent la vie, hélas Neptune étant trop puissant, celà ne se réalisa pas mais un compromis fut accepté Cléance resterait statue de pierre, mais derrière sa poitrine continuerait de battre son coeur!!!Et là l'eau sort du sein gauche de Cléance..;
Une vestale en pierre qui regarde depuis des siècles....!
"la grotte de coquillages"
Nous n'avons pas trouvé "l'arbre de cristal" ni"la fontaine des éléphants"...Manque d'indications.
Enfin une sympathique petite ballade. Mais est ce le fait du déjà vu pour le château, mais j'ai trouvé que les diverses pièces traversées avaient un petit peu moins de charme qu'avant. La petite restauration sympa est fermée et n'ouvre plus que pour des banquets, alors qu'on y dégustait un excellent thé et de la bonne pâtisserie, tirée des recettes du livre de cuisine du "chef cuisinier"du château, d'ailleurs un petit truc sympa ils éditaient une recette par année du livre de cuisine. C'était très sympa. Et puis on y croisait la propriétaire du château qui était très souriante. Et là on n'a trouvé que c'était un peu froid, et que celà manquait d'âme, par comparaison, à nos deux précédentes visites.
Le musée des meubles miniatures est unique au monde. Une véritable merveille.
De nouvelles créations ont été faites pour les jardins, jardins merveilleux.
Niche extérieureDécouverte insolite de cette collection"L'homme au fil des siècles, a tissé des liens d'amitié avec avec les chiens et les chats :Le King Charles de louis XV s'appelait Filou, il couchait sur un coussin de velours cramoisi et portait un collier d'or et de diamant. Louis disait de son chien : C'est le seul être au monde qui m'aime pour moi même"Toutes les autres photos de la Collection sont des photos internetNiche à chien en lit du 18ème siècleOn remarquera l'estraordinaire niche-en-lit du milieu du 18ème siècle en marquetterie de palissandre garnis de damas rougeLes petits chiens et chats furent l'objet de soins attentifs, comme l'atteste le raffinement et la varièté des logements qu'on leur destinait : niche de voyage, niche tabouret, niche de plage,, niche à trois compartiments, niche assorties au reste du mobilier ; canapé en bois doré ... Ces petites habitations portatives sont cependant rarissimes.Niche tabouret à chien Louis XVILa niche peut aussi être la reproduction en modèle réduit du mobilier des maitres de la maison : ainsi le lit pour chat s'inspirant des lits à la polonaise avec un dais et des rideaux estampillé Nauroy et réalisé pour une des filles de Louis XV.Niche pour la plageUn peu d'Histoirel'inventaire de la Reine de france, Clémence de hongrie, mentionne pour la première fois, en 1328, des coffres pour chien.plus tard, "l'Etat des Meubles de la couronne", de 1697 précise l'existence de grandes niches en noyer "pour servir au chien du Roy à marly", ainsi que des niches de marquetterie décorées de bronze doré, dont une servait à Meudon.Niche canapé à chien du 19ème siècle.On sait par ailleurs que la chambre de madame de pompadour comportait au chateau de Saint Hubert en 1762, une niche tabouret. deux exemplaires sont connus, l'un d'entre eux était un meuble à transformation de niche couverte et fermèe, elle se transformait l'été en lit à quenouilles, garni de rideaux sur tringles ...On connait encore ça et là, quelques rares exemples de mentions de niches dont certaines sont parvenues jusqu'à nous.Pärmi elles, une niche coiffée d'un dôme, estampillée Sené, et portant la marque du garde meuble de la Reine Marie Antoinette est conservée à New York ; un exemplaire très similaire est présenté à Vendeuvre.découverte de la Cuisine.Visite de la cuisine du château d'où s'échappe un arôme de cuissonSous le plafond vouté en pierre, la cuisine est organisée pour tout ce qui concerne la cuisson des aliments : grande cheminée pour le tourne broche rotissoire, le four de ménage assurant la cuisson à l'étouffée, le potager avec ses cinq foyers pour cuire les plats en sauce et les potages,le four à patisserie avec une porte spéciale pour faire lever la pâte.Visite de la merveilleuse cuisine, très bien conçue, des casseroles, des plats, des paniers, des cuisinières à bois.. des fours, tout est bien étudié pour préparer de merveilleux mêts, le four à pain, et surtout l'évier en grès, d'où coule une douce fontaine naturelle...qui s'écoule à son tour dehors par un orifice....Cuivres Des ustenciles en terre, poteries du Pré d'Auge, étains, verreries ou faïences animent cette cuisine qui semble encore servir.la lavanderie, contigü à la cuisine est la pièce consacrée à l'eau, avec le puits intérieur, l'évier et les égouttoirs.Un automate cuisinier, explique le fonctionnement de la cuisine au XVIIIème siècle et les secrets de ses plats.Le Jardin à la Française
Le miroir d'eauSage ordonnancement des parterres classiques créés pour être vus de l'étage et satisfaire oeil et équilibre Vue étendue dominée par un miroir d'eau, des parterres de buis, des fontaines et des jets d'eau avec à l'horizon une arcade de verdure et au lointain les collines du pays d'Auge.
Restitué d'après les plans originels, un jardin à la Française régulier accompagne l'axe de cette demeure.Topiaire à l'avant, le jardin comporte un miroir d'eau suspendu, bordé de charmilles de tilleuls.TopiaireHydrangeasLe Jardin d'utilitéUne allée de tilleuls distribue les constructions du jardin d'utilite- un colombier reconstruit en 1811- un vivier alimenté en eau froide permet d'élever des poissons pour les vendredis et jours de jeune.- la glacièreEn forme de pyramide. Les jours de grands froids on recueillait la glace sur les étendues d'eau, et elle était gardé en stoc dans le puits intérieurLes jardins d'eau "surprises"Pour distraire, pour surprendre, pour charmer, pour donner un supplément d'âme aux parcs et jardins, les hommes ont depuis l'Antiquité utilisé des procédés artificiels qui animent la nature en créant des paradis d'évasion, de rêve, de nostalgie ou de désir.
Arbre CristalLe pont ChinoisTemple de la sérénitéOrgue musicalLe labyrintheLes labyrinthes étaient des lieux d’évasion. Lorsqu’on avait des soucis, la promenade dans les chemins mystérieux du labyrinthe permettait de les oublier.
Dans les jardins de Vendeuvre, près de la Grotte, vous découvrirez deux labyrinthes : un labyrinthe régulier et un labyrinthe irrégulier appelé aussi labyrinthe des champs, où un petit lapin s'y cache.
Le jardin exotique
Bordant les allées, des agrumes disposés en pot sont espacés par les figuiers en espalier le long des murs. En s’approchant de la cascade, vous apercevrez une collection de succulentes et papyrus
Près de la serre et le long de la maison, poussent des jasmins aux odeurs intenses. sur la butte, à l’ombre, fougères australes, mélianthes, herbes et bambous sont abrités des vents dominants. Bananiers, palmiers et yuccas complètent cette immersion dans l’exotisme
Les plantes humides
Couleurs fondues avec l'amaranthe, le galants de nuit et ses fleurs parfumées jaunes et le solanum blanc au pied des bananiers
La cascade tropicale
Agaves, Palmiers de Chine, Cactus, Cordylines autour de la cascade au fonds du Jardin.
Bananiers et Yuccas
Au fonds les bananiers du Japon, amaranthes, solanums, euphorbes, belles de nuit et devant le Yucca
Les jardins privés
La chambre de FloreLa tente tartareLa chambre de bastetLe pavillon de briqueLa chambre aux éléphantsVoici quelques autres photos du parcle pavillon des paons
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Bornes Armoriées en Forêt d'Halatte
Qui n'a pas croisé, en se promenant au coeur des forêts d'Halatte ou de Chantilly, de vieilles pierres sculptées.
Ce sont des bornes armoriées gravées aux armes des propriétaires des forêts dont elles délimitaient les parcelles. Souvent, les seigneurs, usant de leur droit de chasse, empiétaient sur les domaines voisins, ce qui généraient querelles et procès.
Aussi, décidé à faire respecter son domaine, le connétable Anne de Montmorency (né à Chantilly en 1492) avait eu l'idée, au milieu du XVIe siècle, de faire poser des pierres taillées à ses armes. Les autres propriétaires l'on ensuite imité, tels que l'Abbaye du Moncel, le chapitre Notre Dame de Senlis ou bien encore le Roi.
Ces bornes photographiées, près d'Aumont en Halatte, vers la route de Condé, entre les poteaux du Corcolet et de St Maurice, defient, imperturbables, le temps et les hommes. D'autres sont disséminées un peu partout dans les deux forêts.
Certaines pierres portent la date de leur installation, 1540 sur celles-ci, 1579 pour le Moncel par exemple.